Depuis quelques mois, j’observe un changement de comportement d’un grand nombre d’épargnants vis à vis de l’investissement en actions. Vous êtes de plus en plus nombreux, grisés par la surprenante hausse des cours de bourse depuis 12 mois, à vous lancer dans l’investissement en actions.

Internet regorge d’articles et autres analyses qui expliquent à quel point l’investissement en action est un investissement particulièrement rentable à long terme; Et c’est vrai. En théorie, l’investissement en actions est l’investissement le plus rentable à long terme. Pourtant, il y a un « mais », car en « pratique », et cela fait maintenant 20 ans que j’investis personnellement sur les marchés actions, cela ne se passe pas toujours comme la théorie semble l’expliquer.

La pratique, c’est rencontrer des épargnants tous les jours depuis 2005 et se rendre compte que ceux qui peuvent se targuer d’avoir obtenu des rendements élevés grâce à leurs investissements en actions se comptent sur les doigts d’une main.

En revanche, je rencontre pas mal de néo-investisseurs qui font une généralité de leur coup de chance d’un investissement réalisé pendant le confinement. La vie de l’investisseur en actions n’est pas un long fleuve tranquille. Depuis un an, cela semble très facile et rentable… mais sur les 20 prochaines années, ce ne sera pas aussi simple.

Depuis 20 ans personne ou presque n’a gagné de l’argent sur les marchés actions ! C’est ça la vraie vie.

Comment peut-on être aussi mauvais pour ne pas être capable de profiter de la croissance d’un actif aussi performant sur les 20 dernières années ?

Comment expliquer cette différence entre la théorie et la pratique ?

La réponse est multiple. Il y a tout d’abord une question de frais. Le graphique ci-dessus représente la performance du CAC40 dividendes réinvestis, sans aucun frais de gestion versés au gestionnaire du portefeuille ou rétrocédés à l’intermédiaire qui vend l’OPCVM ou l’unité de compte du contrat d’assurance-vie.

Dans la profession de gestionnaire de portefeuille, on dit parfois que les dividendes payent le gérant. Cela signifie tout simplement qu’après déduction des frais de gestion, le gain potentiel est bien moindre et doit pouvoir se rapprocher du CAC40 (hors dividendes).

Et là, le graphique de performance est tout de suite moins séduisant.

Et ne comptez pas sur l’investissement progressif ou programmé pour générer du rendement malgré un sous-jacent médiocre.

L’investissement progressif, cela ne fonctionne pas. L’investissement programmé ne permet pas d’obtenir un rendement élevé malgré un actif aux performances médiocres. L’investissement programmé permet seulement d’éviter d’investir massivement au mauvais moment.

En 2018, j’ai effectué une simulation d’un investissement progressif sur le CAC40 hors dividendes dans cet article « Bourse : Les performances décevantes de l’investissement programmé (ou progressif) à long terme. »

Résultat : Le TRi entre 1988 et 2018 ressortait à 3.06%. En 2018, le CAC40 était autour de 5000 points.

La conclusion de cet article était la suivante :

« Bref, l’investissement programmé est une stratégie pertinente pour l’investisseur convaincu de la capacité de hausse du sous-jacent (action, CAC40 par exemple)… mais n’attendez pas de miracles si les marchés financiers ne sont pas durablement haussier.

L’investissement programmé ne vous permettra pas d’obtenir un rendement élevé en l’absence d’un marché favorable !

Et n’écoutez pas votre banquier lorsqu’il vous encouragera à investir sur les marchés en fin de cycle haussier en vous expliquant que l’investissement programmé est la martingale idéale. »

La tentation de vendre sous la panique lorsque les cours baissent et d’investir lorsque les cours sont au plus haut.

Le moment est parfait pour illustrer cette mauvaise stratégie d’investissement qui détruira la performance future de votre investissement.

Les cours de bourse sont élevés. On ne sait pas s’ils sont au plus haut, mais avouons qu’ils sont nettement plus élevés que l’année dernière. On ne peut pas dire que les cours sont bas.

Pourtant, vous avez envie d’investir alors même que l’on doit pouvoir affirmer que le moment n’est pas idéal. Investir aujourd’hui est facile. Les performances récentes donnent envie, l’optimisme de l’après Covid nous permet de retrouver un peu d’espérance et de nier les risques.

Demain, lorsque les choses seront moins facile, lorsque les cours de bourse auront chuter de 25%, sans perspective apparente de rebond et que vous dormirez mal à cause des moins-values constatées sur votre PEA et votre assurance-vie ; Demain, vous n’aurez pas l’envie d’investir, alors même que ce sera pourtant le meilleur moment.

Reprenons le graphique précédent du CAC40 hors dividende en mettant en avant les périodes pendant lesquelles vous avez envie d’investir (alors qu’il faut vendre) et celles pendant lesquelles vous avez envie de vendre (alors qu’il faut acheter) :

On comprend aisément que les performances ne peuvent pas être bonnes !

Investir dans un indice dont la performance est médiocre depuis 20 ans, seul celui qui a réussit à investir alors qu’il avait peur d’investir peut espérer réaliser de bonnes performances à long terme.

Peut-être que les performances futures seront meilleures que les 20 dernières années et ce sera une bonne nouvelle pour nous tous ; C’est le pari du moment qui justifie d’investir aujourd’hui. Mais attention, la performance finale de votre investissement réside dans votre capacité à bien dormir lorsque les cours baisseront de 20% ou 30% pour parfois même pendant quelques années, et à ne pas céder à l’euphorie en investissant alors que les cours sont élevés.

En théorie, c’est facile. En pratique, il faut un rapport à l’argent très détaché que l’on peut synthétiser dans l’idée de ne pas avoir besoin des capitaux pendant 15 ans.

On comprend alors que l’investissement en action ne pourra représenter la majorité ; La gestion du stress serait trop complexe à gérer.

C’est la raison pour laquelle, hier dans cet article « Liquider votre assurance-vie pour investir dans un bien immobilier locatif ?« , je n’ai pas mis en avant l’investissement en action comme alternative au fonds euros du contrat d’assurance-vie.

Vive l’investissement immobilier ?!

Besoin d'un conseil ? Découvrez nos services :
Conseil indépendant 
Bilan patrimonial
Conférences patrimoniales
Abonnement patrimonial
Livre et formations 
Investir dans l'immobilier
Optimiser sa Succession
Assurance-vie et gestion de patrimoine
Conférences patrimoniales

Vous êtes les meilleurs ambassadeurs !

Depuis quelques mois, j'ai mis en place un système d'avis client (indépendant et certifié).
Un client vient de déposer un nouvel avis. C'est grâce à ce genre de commentaires que j'adore mon métier ! #MERCI :