L’Amérique entre Populisme et Front Populaire
Sleepy Joe, après les deux premiers plans de relance consacrés au soutien d’urgence, et aux infrastructures, avec son 3eme plan de relance social, tente une révolution intellectuelle mais pragmatique.
La société américaine, (tout comme la notre) vit une crise sociale dont la sortie est encore incertaine. La Covid ne fait qu’accentuer ce phénomène préexistant.
L’élection de Trump en 2017, traduisait le mal être d’une population de classes moyennes percevant un déclassement inéluctable par impossibilité de s’adapter à un nouveau monde industriel dont le technologie dépasse les capacités de la plupart des gens.
Trump aurait sans doute été réélu sans la pandémie qui a cristallisé les écarts de revenus entre les 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres tout en déstabilisant une partie de la classe moyenne, phénomène accentué par une empathie déficiente vis à vis les plus faibles.
L’«invasion» inattendue, autant que surprenante du capitole, témoigne de la profondeur du malaise.
C’est alors que Biden prend le contre pied du Trumpisme, assez intelligemment il faut le dire, en proposant un plan social – crèches, écoles etc…- de 1000/1500 milliards de $ à destination des moins bien lotis (essentiellement afro-américains, latinos mais en promettant aussi pour la middle class «de bons jobs bien payés» comme l’avait déjà fait Trump.
Ce dernier point restant à définir…et ce n’est pas évident.
Parallèlement, et puisqu’il doit aller au bout de sa démarche intellectuelle, de nouveaux impôts pour les riches seront proposés et (peut être) mis en place :
Nous avons déjà vu l’impôt mondial minimum à 21 % sur les sociétés et les paradis fiscaux visant à rapatrier une partie de cet impôt au nom de l’extraterritorialité fiscale américaine. Ce n’est pas encore fait, car il y a de nombreux obstacles malgré la toute puissance américaine en ce domaine.
Il y a maintenant une augmentation de l’impôt marginal qui passerait de 37 % à 39,5 % . Une broutille.
Puis un doublement de l’impôt sur les plus-values boursières à 39,5 % également.
Mais nous sommes en Amérique, tout cela c’est au-delà de 1Million $ de revenus annuel, et reste à discuter et marchander par les diverses instances.
Et puis nous savons qu’aux US nombreux sont les moyens légaux d’échapper à l’impôt.
D’ailleurs après un premier mouvement de mauvaise humeur le DJ s’est redressé.
Restons malgré tout objectifs, le déficit budgétaire américain est tel (déjà 25 % du PIB) que personne ne peut croire que les impôts nouveaux le combleront. Les USA avec leur dollar, continueront donc à faire payer leur croissance au reste du monde comme par le passé en exportant leur dette.
Mais encore une fois la manœuvre est habile tant vis à vis de la population intérieure concernée, que vis à vis du monde, dont l’ennemi N°1 la Chine concurrente, totalitaire, et montrée du doigt pour ses pratiques peu humanistes.
Le démocrates veulent conserver la domination américaine sur le monde, économique, technologique et militaire, donc dépenser énormément d’argent, tout en se montrant soucieux des moins favorisés, et en donnant l’impression de taper sur les «méchants riches».
Tout cela fonctionnera t il ?
Oui en ce qui concerne la prééminence du rôle des USA dans le monde, mais c’est moins certain quant au rééquilibrage social.
Dans tous les types de sociétés, 20 % sont toujours en bas de l’échelle, et ne survivent que par les aides. Les stimulations proposées pour l’éducation et globalement la mise à niveau, ne réduiront les écarts qu’à la marge. Aux USA cela représente environ 70 millions de personnes.
Et la France dans tout ça ? Quel parallèle avec les USA ?
Ce n’est pas plus brillant (euphémisme)
Nous somme sous le régime «front populaire» d’une manière endémique, avec une redistribution à nulle autre pareille dans le monde, sans pour autant que les résultats tant en matière économique que sociale nous éblouissent.
Beaucoup de pauvres, des classes moyennes ( gilets jaunes) sur la corde raide, et un petit plus représenté par les attentats terroristes récurrents, font que le populisme est au coin du bois.
La crise de la covid n’a fait que mettre un couvercle momentané sur le chaudron des mécontentements, dans un pays qui s’est parfois montré très bouillonnant dans son histoire.
Nous sommes en France, donc pas dans un pays libéral, et pour un certain nombre, l’État n’en fait pas encore assez.
Les prochaines élections verront sans nul doute resurgir des propositions imaginatives d’augmentation d’impôts ou d’impôts nouveaux à usage électoraliste, visant les «riches».
Mais au lieu d’une limite d’un million $/an ce sera sans doute 50 à 100 mille €… on fait avec les moyens que l’on a !!
La gauche politicienne étant au tapis, tout cela ne sera qu’un feu de paille, et la vie reprendra sans doute son cours habituel à l’été 2022, d’autant que la dernière expérience de hausse d’impôts dans la période 2011/2014 s’est avérée calamiteuse sur la croissance.
Nous aurons nous aussi quelques plans de relance, mais sans commune mesure avec ceux d’outre atlantique. S’en suivra une reprise, mais modérée comparée à celle des USA qui heureusement profitera au monde entier.
Les sociétés européennes et américaines sont malades de ces différences sociales parce qu’elles sont beaucoup moins acceptées que par le passé.
Les réseaux sociaux et les chaînes d’informations en continues, exacerbent en permanences les revendications des différents groupes sociétaux, et les porte à la connaissance de tous.
La France particulièrement, traditionnellement bordée institutionnellement par son État laïc et égalitaire, -se différenciant du multiculturalisme anglo-saxon-, est écartelé entre les opinions de plus en plus tranchées des uns et des autres sur le ressenti de leur propre identité, dernier rempart de l’intégrité des individus.
Et la solution de ce problème n’est pas encore apparue clairement.
Leblogpatrimoine est exclusivement à vocation économique et patrimoniale, et nous ne saurions aborder ici de sujets politiques autrement que sous un angle économique, avec l’objectif constant de la préservation du patrimoine ; mais d’évidence justement, il ne faut pas non plus regarder ailleurs, quand l’Histoire évolue aussi rapidement sous nos yeux.
A suivre.
A la lecture répétitive de ces milliards déversés dans nos économies, je constate que mes 30 années de labeur pour monter et développer ma société font figure d’artisanat financier obsolète
Face aux jets de liquidités, développer son patrimoine prend de nouvelles tournures. Comme un ours perché sur un rocher de rivière, il faut attraper cette manne financière plutôt que chasser des heures, des années sur des terres difficiles.
Mon patrimoine obtenu en 30 ans est ridicule au regard de ceux qui arrivent ainsi à s’interposer et capturer en quelques mois un peu de cet argent facile.
Prenez tout ce que vous pouvez car l’état va vous vous en reprendre au moins 50%.
Si je ne fais rien, mon patrimoine sera lui aussi largement ponctionné.
Comme toujours, plus les états interviennent, plus les distorsions s’accélèrent.
J’attache déjà mes ceintures. Je tente de défendre la valeur de mon patrimoine ici ou je plie bagages.
+1.
A chacun de poser son petit barrage à poissons sur la grande rivière de l’argent gratuit.
Une analyse intéressante! Il faut en effet suivre et comprendre le monde pour jauger les impacts économiques, fiscaux, etc…
Par contre d’où sortez vous l’affirmation suivante : « Dans tous les types de sociétés, 20 % sont toujours en bas de l’échelle, et ne survivent que par les aides »
Est-ce vrai dans les pays scandinaves, l’ Autriche, Australie, Canada ? Ou bien ca dépend du volume de population?
L’Angleterre a un modèle proche des US, que penser de l’Allemagne?
Pour en revenir à la France, c’est quand même un paradoxe qu’un pays ayant l’égalité chevillé au corps avec un taux d’imposition si élevé ait autant de pauvreté et de tensions sociales, que faut-il faire?
Bonne journée
Le lecteur ressent de suite pour quel politique fonctionne l’auteur de cet article , c’est dommage quand plus de 80% des Français sont pour le « » »populisme « » » comme disent les collabos islamos gauchistes qui , parce biais, se dédouanent de tous argument concrets pour prouver le contraire de ce qu’ils entendent ou lisent , c’est bien connu , car par populisme ils entrevoient la gestion du peuple par lui même , la véritable démocratie et non la gestion de la liberté des peuples par une poignée de nantis , notables et politiques véreux de tous acabits, alors bien sur , cela gêne………….
Tout a fait d’accord, l’auteur de cet article fait une impasse totale sur les conditions assez glauques dans lesquelles Joël biden a obtenu sa « victoire »electorale et sur le calvaire croissant des classes moyennes américaines face aux délires sociétaux haineux de l’extrême gauche américaine.
Très décevant de voir ce blog passer à côté de l’essentiel…
Votre article est parfaitement raisonnable et équilibré et reflète bien les difficultés à réussir en France une réal politique économique.
Pas du tout d’accord avec DIDIER & JACQUELIN qui critiquent vos références. Probablement deux nouveaux lecteurs qui n’ont pas encore lus vos articles précédents.
Félicitations pour votre blog pragmatique et sans préjugés politique.
Encore BRAVO.
les articles précédents ne sont en aucun cas un soutien de cet article , l’article se suffit de lui même
Bonjour à tous et à Didier,
La loi des 80/20% est un principe empirique établi par l’italien Pareto observant que d’une manière générale 20% des causes entraînent 80% des effets.
Cette loi est appliquée un peu partout en économie aussi bien qu’en gestion d’entreprise.
Nous savons par exemple que 20% de la population mondiale détient 80% des richesses. A l’opposé on peut supposer que 20 % concentrent 80% de la pauvreté. Un peu comme avec une sorte de courbe de Gauss.
Il en va de même de l’adaptabilité des individus : 20 à 25% ont réellement bénéficié de la mondialisation, ce sont ceux qui parlent les langues, ont une bonne formation supérieure, sont capables de mobilité.
A titre d’exemple, beaucoup de ces personnes (souvent des jeunes) font actuellement du télétravail dans un autre pays que celui où siège leur entreprise.
Bonjour,
Le point essentiel pour l’avenir me semble t il est l’anéantissement finale où la survie d’une large classe moyenne. Fin des années 90 à la demande d’une relation commune j’ai aidé un cadre américain, qui venait prendre un poste de direction marketing Europe, à venir s’installer en Région Parisienne avec sa famille.
Après un certain temps il me faisait part de son étonnement qu’en France à cette époque il y avait encore, contrairement aux US, une large classe moyenne en France.
Depuis nous avons rejoins les US et de plus en plus il y a un décrochage d’une grosse partie de cette classe vers des déciles inférieurs(alors qu’ils se considèrent toujours dans la classe moyenne) ce qui prouve un appauvrissement constant d’un plus grand nombre.
Comment revenir à une société plus équilibrée pour éviter le pire, je ne sais pas si les milliards de Biden feront le travail, on ne peut que le souhaiter mais la tâche s’avère colossale.
Quelques signaux faibles me laissent penser que dans certains milieux intellectuels et cercles de réflexion jusque là fermés à l’idée, la notion de crise identitaire commence à être acceptée comme sujet de discussion.
Or, c’est bien sur la négation des Nations et des Identités que s’est construite la mondialisation économique et culturelle. Dès lors, les efforts de Biden pour rattraper la classe moyenne blanche sont voués à l’échec si ses décisions économiques, pour autant qu’elles soient couronnées de succès, ce qui est loin d’être gagné, ne sont pas accompagnées de mesures limitant la dictature médiatique des minorités et la culture du « woke », issues d’une application à l’américaine de philosophies françaises des années 60, abandonnées, obsolètes, dès les années 70.
Une petite lecture de Michel Onfray ne lui ferait pas de mal, à Joe.
Woke et Islamo Gauchisme sont les derniers termes à la mode pour dénigrer les dernières forces de gauche encore en activité. Ceci dit ils l’ont bien cherché en se coupant de leurs fondamentaux marxistes et lutte pour la classe prolétaire dans sa globalité. Pendant ce temps là les libéraux et conservateurs jouent à fond la lutte entre les pauvres, petits blancs, fonck, agriculteurs, immigrés, voir même les classes moyennes sup et cadres à présent pour continuer à prospérer. A voir s’ils ne vont pas finir par se faire déborder par les populistes ou disrupter par les écolos même si ce dernier scénario apparait peu plausible en France.
BONJOUR
@ fremo et jacquelin,
Je le précise en conclusion, il n’entre pas dans mes intentions d’ouvrir un débat politique, où les arguments volent bas.
Ce n’est pas le sujet du blog de Guillaume.
Et si vous avez l’impression d’avoir compris ce que je pense, alors c’est que je me suis mal exprimé…. (paraphrase bien connue)
alors que Guillaume n’entreprenne pas d’articles ayant trait à une politique de soutien….Il n’y aurait donc pas de réponses, restez dans le patrimoine…………