– Avertissement : le « Défi 6 % » est une initiative pédagogique qui vise à montrer qu’une prise de risque maîtrisée permet d’obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque. Le défi 6 % ne fournit aucun conseil ou recommandation d’investissement –
Rappel des faits. Qu’est ce que le Defi6% ?
4 000 euros ont été investis sur un contrat d’assurance vie. L’objectif est de montrer qu’une prise de risque maîtrisée permet d’obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque.
Le défi 6 % vise une rentabilité annuelle moyenne de 6 % et une volatilité maximale de 10 %.
Pour en savoir plus sur cette initiative, vous pouvez consulter les articles suivants :
- Assurance vie : Comment obtenir un rendement annuel moyen de 6 % ?
- 6 % de rendement avec un contrat d’assurance vie : la méthode du #défi6 %
- Défi 6 % : Comment choisir le bon contrat d’assurance vie ?
- Défi 6 % : C’est parti ! Souscription du contrat d’assurance vie et sélection des fonds en unité de compte
Et aussi : DEFI6% – Un contexte économique qui se dégrade. Sécurisation.
Historique du contrat d’assurance vie support du DEFI6%
4 000 euros ont été versés initialement sur le fonds en euros en juin 2018, puis deux versements trimestriels de 500 euros ont été effectués. Un investissement progressif a été mis en place pour basculer chaque mois et pendant 5 mois 600 euros du fonds en euros vers des unités de compte.
Cet investissement progressif devait permettre de converger progressivement vers l’allocation cible. La baisse des marchés a contrarié cet objectif et plusieurs arbitrages ont été réalisés pour aboutir à fin décembre 2018 à une allocation plus prudente. Alors que l’allocation cible comporte 90 % d’unités de compte et 10 % de fonds en euros, une répartition avec 30 % d’unités de compte et 70 % de fonds en euros a été privilégiée.
En juin 2019, l’orientation prudente du portefeuille a encore été renforcée. Les fonds les plus volatils (actions États-Unis, obligations internationales, fonds flexible) ont été cédés et les sommes réinvesties sur le fonds en euros.
Depuis janvier 2019, des versements mensuels ont été mis en place, pour un montant de 167 euros chaque mois. Ils correspondent aux versements trimestriels de 500 euros par mois prévus initialement. Depuis juillet 2019, ces versements sont composés à 100 % d’unités de compte, actions comme obligations.
En janvier et février 2020, 150 euros ont été basculés du fonds en euros vers des unités de compte afin d’accélérer la convergence vers la cible. En mars et avril, compte tenu de la baisse des marchés, ce sont 300 euros qui ont été arbitrés vers les unités de compte. En prévision d’une baisse des marchés qui pourrait durer, seuls 200 euros ont été arbitrés en mai.
En juin, à la suite de la forte hausse observée, la part des unités de compte a été réduite à 40 %. La crainte d’une rechute des marchés explique cet arbitrage.
En juillet, août et septembre, le versement programmé en unités de compte a été maintenu. Aucun arbitrage supplémentaire n’a été réalisé.
En septembre, les versements programmés ont été modifiés. Leur montant global reste identique mais les fonds sont réorganisés. Ainsi, les fonds H2O Multibonds, M&G Lux Optimal Income et R Valor sont sortis des versements programmés au profit de Varenne Global, Axa International Obligations, et Lyxor Nasdaq 100 ETF. Cette modification décidée en août répond à plusieurs préoccupations :
- Accroître le poids des actions US dans le portefeuille car il reste très éloigné de sa cible (7 % actuellement pour une cible à 20 %).Pourquoi le Nasdaq ? Parce que cet indice affiche des performances impressionnantes depuis plusieurs années et que sa volatilité pourra être atténuée par des versements réguliers. II a néanmoins fortement chuté depuis que les versements programmés ont été modifiés.
- Remplacer H2O Multibonds par un véritable fonds obligataire, moins rentable mais moins volatil. Au vu des derniers déboires des fonds H2O, cette décision semble judicieuse.
- R Valor est remplacé par Varenne Global, moins volatil.
En novembre 2020, il a été décidé d’augmenter progressivement la part des unités de compte dans le contrat jusqu’à obtenir une volatilité attendue de 10 %, qui correspond à la limite à ne pas dépasser dans le cadre du défi 6 %. La perspective d’un vaccin a agi comme une piqûre de rappel sur le défi 6 % : Pour atteindre l’objectif d’un rendement annuel moyen de 6 %, il faut prendre plus de risques.
En mai 2021, de nouveaux ajustements ont été décidés (ils ont donné lieu à l’arbitrage du 13 mai présenté dans le reporting correspondant).
Le remplacement d’obligations d’État par des obligations privées, moins sensibles à une remontée des taux d’intérêt. L’ETF Lyxor Euro Gvt Bd a été remplacé par l’OPC Lazard Euro Credit.
- Le couple « Dow Jones + Nasdaq » a été remplacé par le seul S&P 500. Ce basculement est motivé par la volonté de s’exposer aux valeurs technologiques via le S&P 500 et non plus via le Nasdaq. La remontée des taux d’intérêt pourrait en effet bousculer les valeurs technologiques et avoir un impact significatif sur cet indice. Les deux ETF Lyxor DJ Industrial Average et Lyxor Nasdaq-100 ont donc été remplacés par l’ETF Lyxor S&P 500.
- Les actions émergentes ont été remplacées par des actions chinoises. Le fonds JPM Greater China Fund se substituera au fonds JPM Emerging Markets Equity.
- La structure du versement mensuel a également été modifiée pour tenir compte de l’allocation cible. Les fonds flexibles ayant atteint leur niveau cible, ils sont remplacés dans les versements mensuels par un fonds flexible prudent, Lazard Patrimoine.
En juin 2021, le portefeuille a été légèrement sécurisé. Afin de réduire la perte maximum attendue aux alentours de 15 %, trois fonds ont été intégralement cédés et les sommes correspondantes basculées vers le fonds en euros.
La sécurisation a été poursuivie en août et en octobre.
- La part des actions US a été réduite aux alentours de 17 % et celle des actions européennes de 10 %. Les sommes désinvesties sont placées sur le fonds en euros.
- Le fonds M&G Lux optimal Income est soldé. La moitié des sommes est placée sur le fonds en euros, l’autre moitié est investie sur le fonds Lazard Patrimoine.
- H2O Multibonds est soldé et la somme récupérée est investie sur le fonds Varenne Global.
En octobre, afin de maintenir une performance correcte en 2021, la part des actions est réduite de -10 points (-5 points pour le S&P 500, -5 points pour l’Eurostoxx 50) et celle du fonds en euros augmentée d’autant.
Versement mensuel du 8 novembre 2021
Situation du contrat au 11 novembre 2021
Le contrat est composé de 60 % d’unités de compte et de 40 % de fonds en euros. Le niveau de risque se maintient néanmoins à 4 sur une échelle de 7 (SRRI).
Source : Quantalys
Performances
Historique base 100 du 11 novembre 2018 au 8 novembre 2021

Source : Quantalys
Les performances globales
Le portefeuille affiche un gain de +16,4 % depuis sa création et +10,06 % depuis le début de l’année. Depuis un mois, la progression a été exceptionnelle.
Les performances comparées
Le défi 6 % a bondi de +2.44 % depuis le dernier reporting. La hausse est générale mais les fonds actions se sont distingués, avec des hausses de près de 7% pour l’Euro Stoxx 50 et le S&P 500.
La sécurisation du mois dernier était justifiée par un contexte peu favorable en actions. On appréciera la clairvoyance du diagnostic…
Performances du 11 octobre 2021 au 8 novembre 2021
Source : Quantalys
Quoi qu’il en soit, l’inflation a accéléré aux États-Unis (+6,2 % sur un an) et le risque d’un resserrement monétaire anticipé persiste. Face à cette incertitude, la structure du portefeuille est maintenue à 60 % UC (30 % obligations et 30 % actions) et 40 % fonds en euros.
Ce choix est d’autant plus justifié que cette sécurisation n’a pas empêché de profiter de la hausse des marchés d’actions et que la hausse du portefeuille en 2021 atteint déjà +10 %. Ce n’est pas le moment d’être gourmand.
Contrôles des ratios rendements/risques
Tous les indicateurs restent au vert.
La volatilité attendue du portefeuille s’établit désormais à 5,11 %. La perte maximum attendue s’élève à 9,45 % et reste sous contrôle. Le Défi 6 % est paré pour affronter la future baisse des marchés…
Au mois prochain.
Arnaud Sylvain
Conseiller financier indépendant
Bonjour Monsieur Sylvain,
Ayant déjà brièvement échangé avec vous et très intéressé par votre travail, je me permets quelques questions pour mieux comprendre votre portefeuille et vos choix de gestion, je vous laisse fixer les limites sur la transparence de votre méthode et de jusqu’ou vous êtes prêt à répondre 🙂
– Sur quels critères basez-vous la répartition Fonds euros/OPCVM&ETF et son évolution dans le temps ?
– Sur quels critères basez-vous la répartition Obligations d’États, Obligations d’entreprises et Actions et son évolution dans le temps ?
– Sur quels critères basez-vous la répartition géographique du portefeuille et son évolution dans le temps ?
– Pourquoi privilégier des OPCVM obligataires à une répartition mixte fonds euros/ETF actions qui pourrait donner un Ratio Sharpe, un ratio performance/risque et de performance nette plus favorable ?
– Pourquoi privilégier les OPCVM obligataires aux ETF obligataires ?
– Pourquoi surpondérer les obligations françaises dans l’allocation des obligations d’États, un choix patriotique ou une véritable décision stratégique ? (36% FR0010751008, 24% FR0012355139, 15% FR0011631035, 7% FR0000172348)
– À partir de quels montants préconisez-vous un portefeuille répartis dans plusieurs devises ?
Dans l’attente de vous lire avec attention, je vous remercie par avance pour vos réponses.
Bonjour Monsieur Robin,
Au début de l’exercice, j’ai défini une allocation qui doit me permettre d’obtenir 6 % de rendement en moyenne par an avec une volatilité inférieur à 10 %. C’est l’allocation cible.
Le portefeuille s’écarte de cette répartition en fonction de mes intuitions et de mes analyses. Comme vous le lirez, ces choix de gestion ont eu un impact plutôt positif sur la volatilité mais ils ont en revanche dégradé le rendement.
Ainsi, trois ans après sa création, le portefeuille affiche un rendement moyen de 4,5 %. Par contre, l’allocation de référence dépasse 6 %.
Je n’ai pas de préférence entre les ETF et les fonds à gestion active. Le choix dépend de la disponibilité dans le contrat et des notes attribuées par Quantalys (la solution que j’utilise).
Je n’ai pas d’avis sur la répartition en devises du portefeuille. Cela introduit un risque supplémentaire et donc une perspective de rendement supplémentaire. mais je n’ai pas de stratégie claire à ce sujet.
Pour plus d’informations sur le portefeuille, je vous invite à parcourir les références citées en début d’article, ainsi que cet article publié en fin de semaine :
https://www.leblogpatrimoine.com/bourse/lechec-du-defi6-et-victoire-de-la-gestion-passive.html
Bonne journée,
Arnaud Sylvain
Bonsoir Monsieur Sylvain,
Je vous remercie pour ces éléments et pour votre réponse.
Je reste un peu sur ma faim sur les éléments techniques et financiers que vous utilisez pour construire et arbitrer l’allocation cible mais c’est de bonne guerre. 🙂
Je vais en lire davantage sur vos anciens articles et je suivrais avec attention vos prochains arbitrages afin de mieux comprendre votre méthodologie dans l’analyse et la prise de décision.
Avez-vous prévu une comparaison de votre allocation avec les allocations concurrentes comparables des robots advisor tels Nalo/Yomoni/Wesave/Birdee afin d’identifier les biais respectifs ?
Bonne soirée à vous également.
Bonjour Monsieur Robin,
J’utilise l’outil Quantalys qui calcule une vingtaine de couples rendement-risque situés sur une frontière efficiente. Chacun de ces couples est accompagné d’une allocation entre différentes classes d’actifs.
Parmi ces couples, je retiens le plus proche du couple 6 % rendement / 10 % volatilité.
J’ajuste ensuite l’allocation correspondante pour tenir compte des fonds disponibles dans le contrat, et des limites de versement. J’obtiens une nouvelle allocation cible, dont la structure est légèrement différente mais le couple rendement-risque identique.
Puis, je me sers de cette allocation comme cible à atteindre.
Je m’autorise quelques écarts en fonction de mes analyses. Ces écarts sont généralement expliqués dans les reporting mensuels. Il m’arrive également de céder aux mode, comme lorsque j’intègre des obligations convertibles dans le portefeuille.
Rien de secret, donc, ni rien d’exceptionnellement technique.
Par ailleurs, je n’ai pas prévu de comparaison avec les allocations concurrentes.
Cordialement,
Arnaud Sylvain
Bonjour Monsieur Sylvain,
Navré pour la réponse tardive.
Je vous remercie pour votre transparence, je suis sûr que les lecteurs de blog patrimoine conviendront que c’est tellement rare sur ces sujets qu’elle mérite d’être soulignée.
Je n’aie jamais compris pourquoi tant de CGP étaient aussi incultes/peu intéressés ou secrets sur ces sujets, enfin la culture des rétrocessions et des « c’est Rothschild qui s’en occupe/ce n’est pas mon travail » explique sans doute en grande partie cette situation.
En vous souhaitant une bonne soirée