Jamais dans l’Histoire nous n’avons eu des taux d’intérêt nominaux négatifs.

Dans les périodes économiques particulières et momentanées, comme au lendemain des guerres, les taux réels (c’est à dire les taux nominaux diminués de l’inflation) ont été très négatifs afin de  faire payer aux rentiers une partie de la dette de guerre, en même temps que relancer la machine économique.

Des taux nominaux négatifs ont un impact psychologique beaucoup plus fort que des taux réels négatifs avec taux nominaux positifs, ce que chacun comprendra facilement :

Avec des taux d’intérêt nominaux négatifs, le capital investi en obligations diminue visiblement chaque année, sauf à ce que les taux diminuent eux aussi régulièrement ce qui valoriserait  automatiquement les anciennes obligations.

Se pose alors une question subsidiaire : jusqu’où les taux peuvent ils descendre en négatif ? car effectivement si taux et croissance suivent la même pente nous devrions actuellement avoir des taux très négatifs.

Réponse : Pas beaucoup, car ce ne serait pas supportable émotionnellement.

Il est des vieux principes passés dans le langage courant comme « time is money » et donner trop l’impression que le prix du temps est zéro remet en question la notion de temps qui passe inhérent à la nature humaine.

Sans compter que s’ils remontent un peu, alors on va  perdre sur tous les tableaux avec une baisse du prix des obligations.

Qui dans ces conditions aura vraiment envie d’investir en obligations ?

J’aurais tendance à dire qu’un esprit sain devrait regarder ailleurs, mais curieusement, tous les emprunts d’État européens, (Allemagne, France..) émis en ce moment à taux négatifs trouvent preneurs à chaque émission.

Même ceux des pays « du Club Med » (au sud) à peine supérieurs à zéro sont très demandés.

Il semble que bons nombres d’institutionnels achètent encore ces obligations, que ce soit inscrit dans leurs statuts, ou à la demande de leurs clients comme les assureurs vie et caisses de retraite. 

Ils les mettent dans leurs portefeuilles pour des raisons de sécurisation !! Il s’agirait donc pour eux ici de payer une prime d’assurance, assurance de revoir son argent, en ayant des euros plutôt que du peso argentin par exemple.

Sans compter que tout cela ne nous empêche pas d’avoir un petit peu d’inflation. Entre 1 et 2 % en Europe et surtout aux USA. Donc des taux réels, réellement négatifs.

Épargnants en obligations d’État, vous payez déjà les conséquences de la crise du Covid-19 sans le savoir  ! Et l’illusion des assurances vie en euro ne durera plus très longtemps.

De surcroît, la FED a prévenu : même si l’inflation remonte (ce qu’ils espèrent et qui finira par se produire) les taux eux, resteront bas. La BCE suivra inévitablement.

Seule une croissance délibérément et durablement positive pourrait éventuellement enclencher une hausse de taux.

C’est d’ailleurs le grand enjeu des années futures.

En effet les travaux de tous les économistes sérieux Comme T. Pikety, montrent que la courbe de la croissance et celle des taux sont liées et parallèles. Depuis plus de 30 ans elles sont toutes les deux décroissantes. (jusqu’à zéro actuellement)

Mais rien ne dure éternellement et il est temps que cela change.

La situation critique du monde du fait de la crise du covid-19 ne peux en aucun cas permettre de continuer dans ce sens au risque de nous exposer a des conflits graves tant à l’international que national. L’aggravation des conditions de vie d’une grande partie des populations mondiales deviendrait insupportable avec une croissance économique nulle.

Or, et sans parler de l’année 2020 où la croissance est fortement en négatif,  la croissance à peu près nulle nous l’avions dejà et nous l’aurons encore si rien n’est fait, par les conséquences de la crise de la covid sur le tissu économique.

Le projet mondial actuellement en gestation, est donc de donner priorité à la relance économique du monde occidental (puisqu’en Asie  cela semble aller mieux)

Mon sentiment est que nous n’avons encore rien vu en ce qui concerne les interventions monétaires, car il ne faut pas seulement une petite relance avec croissance à 1 % comme antérieurement, mais une croissance nettement plus forte, qui sera absolument nécessaire aussi,  pour absorber une partie de la dette.

Pour ce faire, les milliers de milliards pleuvront sur terre comme la manne biblique,  le temps qu’il faudra et la quantité qu’il faudra , jusqu’à ce que tout reparte, y compris l’inflation, de manière là aussi à faire payer la dette par l’épargnant.

Car la seule chose qui ne remontera pas de sitôt, ce sont justement les taux.

Oui la grande nouveauté de ces dernières années,  ce sont les taux mondialement administrés, donc pas décidés par le marché.

En tous cas les taux courts, directement liés aux taux directeurs.

Les taux longs eux, ( le 10 ans) pourront remonter légèrement, petit à petit, en fonction des anticipations de croissance, et lorsque tout va bien il est normal qu’ils soient supérieurs aux taux courts. ( c’est le prix du temps).

Pour le moment ils sont encore négatifs en France

Et de multiples raisons plaident en faveur de ce scénario :

  • Tout d’abord, les États souhaiteront  faire «rouler» leurs dettes sans payer d’intérêts, étant donné qu’ils n’auront pas les moyens de le faire.(de temps en temps on entend  parler de l’annulation de la dette, mais cela est inutile et psychologiquement néfaste, car on doit croire qu’une dette doit être remboursée même si l’on sait qu’elle ne le sera jamais…)
  • Ensuite parce que tout le monde a intérêt  à ce que que les marchés actions tiennent. Et que les investisseurs investissent à bon compte. La hausse des taux leur serait fatale.
  • Et l’on compte beaucoup sur les investisseurs pour stimuler  la croissance par augmentation de l’offre.
  • Et enfin toujours la même raison : quelqu’un doit payer, et le rentier doit payer.

Nous devrions par conséquent avoir pendant une période longue de plusieurs années des taux nominaux autour de zéro, ou très légèrement positifs en Europe entre 0 et 1 % mais des taux réels négatifs.

Aux États Unis, tout devrait être plus haut : les taux, l’inflation et la croissance. C’est la réplique des schémas passés, et surtout nous voyons bien qu’ils sont en train de faire exploser le déficit budgétaire à coups de milliers de milliards$ bien d’avantage qu’en Europe.

Je pense que les américains visent des taux autour de 1/2 %, une inflation vers 2/3 % et une croissance vers 3/4 %.

Deux raisons essentielles à cela, le dollar ne risque rien puisque c’est la monnaie mondiale, et ils doivent relever le défi  «chinois» dont nous reparlerons plus tard.

Le taux de croissance devant absolument être supérieur aux taux réels et si possible aux taux nominaux pour rétablir une situation saine, et rassurer les participants aux marchés, en particulier sur la capacité du monde à rembourser la dette à terme.

Épargnants, comptez vos abatis !! Vous devez le comprendre et investir dans autre chose que la monnaie et les obligations en euro ou en dollar, y compris les fonds euros d’assurance-vie.

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