Après les taux et l’inflation, Nous parlons ici de la dette des États. Une série de plusieurs articles qui essaient de décrypter le moment que nous traversons.
- Miracle et mirage de l’argent illimité de Potosi ;
- L’euthanasie des épargnants comme seule perspective ?
- Le Mystère de l’inflation. Quelle inflation pour 2021, 2022 et après ?
De même que pour l’inflation les commentaires vont bon train sur la dette. Les adjectifs ne manquent par :
- «abyssale» revient souvent.
- «une dette ça se paye toujours»
- «nous nous endettons, nos enfants paieront»
- «les enfants qui naissent maintenant en France doivent déjà 35000€ chacun» ( le chiffre est en perpétuelle augmentation..)
- «on aura un jour le grand reset» ou l‘armaguédon»
Les gens jouent à se faire peur.
Les États (tous) ont deux caractéristiques générales :
- Ils ont toujours besoin de plus d’argent.
- Ils remboursent rarement leurs dettes, (et ne le disent jamais), surtout la France, au sens où, lorsqu’ils les remboursent, c’est soit dans leur propre monnaie comme les USA, soit en prélevant de nouveaux impôts, soit en empruntant à Pierre, (ou à Paul lui même) ce qu’ils vont rembourser à Paul.
- Il font «rouler leur dette»
Et on a bien l’impression que l’augmentation des impôts n’est plus d’actualité, trois raisons à cela :
- Les français commencent à savoir que nous somme le pays de l’OCDE le plus imposé.
- Suite à l’expérience de l’époque- fin Sarkozy-début Hollande- qui a cassé le peu de croissance que nous avions. Et de toutes façons, ce serait une contribution négligeable, compte tenu de ce qu’il faudrait rembourser. Une goutte d’eau dans la mer !!
- restent les argument politiciens, comme «la justice sociale» ou «prendre aux riches pour donner aux pauvres», mais là encore on se heurtera au défi de la croissance.
- Enfin, comme je l’ai expliqué à propos du nouveau rôle social de la monnaie, dans le chapitre consacré à l’inflation, il sera bien plus facile désormais de s’endetter auprès de la BCE.
l’État ne fait jamais faillite, il est éternel.
Et cela est d’autant plus vrai qu’il est situé dans une zone économique forte. On se rappelle par exemple, de la Grèce après la crise de 2008 dont la dette a été rachetée par la BCE, plutôt que de la laisser couler. L’Italie aussi a été sauvée par la BCE.
Le monde vit d’ailleurs sur un océan de dettes : En 2019, avant la covid, la dette mondiale était de 250.000 milliards de $. Aujourd’hui début 2021, elle se situe au alentours de 280.000 milliards de $.
Cela nous dit trois choses :
- Cette dette est tellement énorme, que de toutes façons il est inenvisageable de penser à la rembourser.
- Finalement la dette «covid» ne représente à ce jour, que un peu plus de 10% de l’endettement antérieur..
- Si nous n’envisageons pas de rembourser 280.000 milliards de$ pourquoi ne pas s’endetter d’avantage ?
Je vous ferai remarquer que ce que je dis ici n’est même pas de la provocation.
En effet :
Avant la covid, nous avions 100% de dette sur PIB en France. Nous devrions avoir maintenant 125% de dette/PIB. Que cela change t il, puisque nous réemprunterons à 0% ou moins, quand nous devrons rembourser le capital, et que 0% d’intérêts ne nous coûtent pas très cher !!
Mais regardons ailleurs :
Le Japon a aujourd’hui un rapport dette /PIB de 250%, beaucoup plus que nous, et cela ne génère aucune remarque, ni attaque contre le Yen. Bien sur, les japonais détiennent eux mêmes une grande partie de leur dette, et le Japon est un pays industriel et exportateur.
Certains pensent même, que le ratio dette/PIB au Japon sera un jour à 600% !! et que cela ne changera rien.
Et l’Allemagne, le bon élève de la classe, grâce à qui l’euro se tient, en est tout de même à un ratio dette/PIB de 70%, (ce que nous avions en France en avant la crise des subprimes). Mais la zone euro fait aussi bien dans son ensemble, puisque aujourd’hui avec des taux d’intérêts à 0% emprunter rapporte même de l’argent, pour l’Allemagne et la France.
Aux USA l’endettement est encore plus élevé, et comme leur dette est en dollar et qu’ils fabriquent la monnaie du monde, cela n’a jamais, posé de problème à personne.
Le déficit budgétaire chinois est encore plus élevé.
C’est donc partout pareil, chose essentielle, car il n’y a aucun refuge monétaire ailleurs.
Mais pourriez vous dire, et si les taux montent ?
Ce serait catastrophique, les États n’ayant pas les moyens de rembourser des intérêts trop élevés. A l’extrême limite nous serions obligés de demander à la BCE de nous prêter un peu plus !!!!
Et c’est pour cela qu’ils ne monteront pas, et aussi parce qu’ils doivent rester inférieurs à la croissance, pour inciter à l’investissement.
N’oublions pas que les taux sont administrés par les banques centrales, lesquelles sont à la solde des États.
Je crois l’avoir déjà dit, la FED a prévenu au cours de l’été 2020 : même si l’inflation remonte, les taux ne bougeront pas ou seulement à la marge comme cela a été le cas en ce début d’année sur les taux longs US dans le but de freiner la dépréciation du dollar.
La BCE fera de même. En tous cas pour l’avenir prévisible.
Nous devons comprendre que tout le monde est dans le même bateau (du moins les pays riches).Avant de toucher aux taux, le retour d’une croissance suffisante, et aussi un peu d’inflation seront indispensables.
La dette n’est plus un problème.
Certains disent que c’est la solution…..pour un retour vers la croissance. Mais, la dette seule ne résoudra pas nos problèmes de croissance.
Et notre société européenne sclérosée, autant dans sa structure administrative que dans les esprits, devra faire un gigantesque effort de remise en question pour rester dans la compétition mondiale. Une de nos carences principales venant de la lenteur d’application des décisions :
Un exemple :
- En Europe le plan de relance européen de 750 milliards mettra 2 ans à devenir effectif.
- Aux USA, on dégagera 1900 milliards avec Biden ; une décision qui met quelques semaines à se mettre en place.
Or l’un des problèmes que met en exergue la crise de la covid, est la nécessité de réagir rapidement.
La croissance est le sujet des prochains chapitres. Pour dire l’exacte vérité, c’est le problème essentiel.
Je vais essayer de cerner à partir de maintenant, les différentes questions qui se posent à nous dans un premier temps, en les prenant par la périphérie, et en progressant de manière centripète.
J’espère également que ce sera plus ludique .
Ensuite nous verrons ce qu’il est possible de faire pour s’en sortir.
Une implosion de la zone Euro sous la pression de gouvernements populistes pourrait changer la donne. Le retour au franc serait pour le coup catastrophique, on rejoindrait l’Argentine.
Sinon jusqu’à présent toute la monnaie imprimée par la BCE restait dans le circuit financier et n’avait que peu d’impact sur l’économie réelle d’où la faible croissance. Il va être intéressant de suivre si un revenu universel se met en place en sortie du Coronavirus. Si le gouvernement reste sur son agenda liberal il n’aura d’autre choix que la démocrature pour garder le contrôle avec la contestation sociale à venir;
« Une implosion de la zone Euro sous la pression de gouvernements populistes pourrait changer la donne. »
Ça, c’est plutôt un argument des européïstes pour se faire peur. Le vrai risque d’éclatement viendrait plutôt d’une crise allemande qui la pousserait à faire cavalier seul.
PS : en ce moment, les marchés jouent la livre contre l’euro. On se demande bien pourquoi…
On ne parle dans l’article que de pays qui ne peuvent pas faire faillite ou qui ont été sauvés. Mais l’Argentine n’a pas été sauvée ! Pourquoi nous ne risquerions pas le même sort ?
Parce que l’UE n’est pas l’Argentine ?
Lorsque d’habiles démarcheurs-vendeurs (on dit aujourd’hui conseiller ) on chanté à mes grands parents l’impossibilité, pour un état, de faire défaut, ils ont souscrit à des emprunts russes…
Au moins leurs descendants savent-ils où est passé l’argent des grands parents, ce que ne sauront jamais mes propres descendants avec les dettes que nos gouvernants, sans que j’y puisse rien, vont leur laisser…
Au niveau collectif, la dette est le grand danger de ruine, probablement. Au niveau individuel, pas plus qu’autre chose ! Quand les anciens épargnants se retrouvaient les pieds dans la cheminée par les voleurs qui les torturaient pour se faire remettre le magot caché à la maison, ils n’avaient même pas besoin du l’État pour être ruinés d’un coup, d’un seul. On peut aussi penser à pépé qui, sur ses vieux jours, lâche tous ses sous à la pépé dont il s’est amouraché. Etc. etc. Quelle différence entre ruine par l’inflation, la spoliation, l’agression, la… passion ? Life is dangerous.
Bonjour,
@Patrick D,
Il y a les grandes zones monétaires ( euro, dollar, yen, franc suisse, livre yuan) et les monnaies faibles.
La taille, et la force des économies les distinguent.
Les pays comme l’Argentine, ( mais beaucoup d’autres dans le monde) se retrouvent dans des situations monétaires instables comme l’Europe le serait si nous n’avions pas l’Euro, et effectivement depuis 20 ans les monnaies du sud de l’Europe auraient alors dévalué plusieurs fois.
Pour connaitre le même sort que l’Argentine, l’euro devrait être attaqué. mais il n’y a personne pour le faire, parce que les autres grandes monnaies n’inspirent pas plus confiance.
@ Didier,
si M. Le Pen était élue en 2022, elle ne sortirait pas de l’euro. Elle est nulle en économie, mais je crois qu’elle a compris cela !!
Par contre le Covid va redistribuer les cartes. L’Asie va dépasser les US et l’Europe risque d’être larguée. L’euro pourrait alors s’affaiblir et perdre son rôle de bouclier.
« et effectivement depuis 20 ans les monnaies du sud de l’Europe auraient alors dévalué plusieurs fois. »
Et leurs industries auraient gagné autant en compétitivité, Mais c’est une autre histoire.
De mon point de vue , vous raisonnez sur le principe intangible d’ une zone euros, c’ est à dire suivant le principe que les pays exportateurs en positifs continueront à soutenir les pays importateurs en négatifs qui sont aussi pour partie leurs clients…ce est un pari possible puisqu’ actuel, mais pour autant éternel? J’ en doute personnellement.
Tant que le corps chute du haut de la tour, tout va bien dit- on…
Votre analyse est comme d’habitude pleine des vérités que la plupart ne veulent pas regarder.
Une seule précision est nécessaire : « LES GENS JOUENT A SE FAIRE PEUR » Votre sous-titre est inexact. Ce ne sont pas les gens mais bien les pseudo experts et surtout la totalité des journalistes économiques (ou pas) qui brossent en permanence un tableau dramatique uniquement parce que c’est plus vendeur que la simple vérité. Malheureusement, « LES GENS », pour 95 % d’entre eux, ne sont pas capables de comprendre les fonctionnements et les vrais enjeux économiques. Il suffit de lire certains des commentaires de cette rubrique pour en avoir un aperçu.
C’est la raison pour laquelle votre blog est important dans son rôle éducatif et de formation.
Encore bravo et continuez encore longtemps.
Bonjour
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@G.COULON
« LES GENS », pour 95 % d’entre eux, ne sont pas capables de comprendre les fonctionnements et les vrais enjeux économiques. Il suffit de lire certains des commentaires de cette rubrique pour en avoir un aperçu.,C’est la raison pour laquelle votre blog est important dans son rôle éducatif et de formation. »
=> » les gens » -dont vous faites partie d’évidence -ne voient pas que l’auteur de l’article st aussi un commentateur, le « votre blog » ne s’adresse donc pas à G.F mais à JujuGoodtouch.
Voilà.Quand tout le monde écrit sur tout, avec plus ou moins de bonheur, mais dans une posture différente, tout va cul par dessus tête.
Au demeurant, rien ne sera jamais remboursé, est il prédit ici, amusons nous Folleville et que le dernier à croire soit le premier à périr,( qu’ils seront nombreux!!) car c’est bien la lézarde désormais bien apparente qui sera le trait saillant des décennies à venir.
Et ne comptons pas sur la blockchain déjà défaillante pour nous servir de viatique garde-fou.
@sven : Blockchain défaillante ?
Bonjour sven ,
Vous êtes un peu sévère.
Que ce soit Guillaume ou moi qui ait écrit l’article, peu importe, et c’est un détail.
Il développe une thèse sur laquelle chacun peut donner son opinion, éventuellement y réfléchir, c’est l’unique objectif.
Oui. Personne n’en sait rien. Il n’empêche qu’il n’est pas interdit d’essayer de comprendre;
Des « discussions de comptoir de bar », en somme 😁😁
Rien ne sera jamais remboursé. Sauf si un créancier suffisamment puissant pour imposer sa volonté demande à être remboursé ?
La chine ?
Après donc le nouveau paradigme des « taux d’intérêts négatifs », voici « les dettes non remboursables ».
J’ai hâte de découvrir les nouveaux paradigmes.
Vous accompagnez tous les papiers commis ou là qui invitent à accepter cet élément comme un fait.
Cela s’inscrit en quelque sorte dans les demandes de personnages politiques et économiques pour lesquels il faut faire sauter le carcan de Maastricht avec les fameux 3% de déficit et 60% de dette publique (rapports au PIB). Inutile de revenir désormais sur l’histoire et pourquoi ces taux avaient été déterminés : s’ils étaient manifestement pertinents il y a déjà, ouh la, pfiu, près de 30 ans en arrière !, ils relèvent désormais d’une étroitesse de la réflexion pour ne pas dire d’une absence de faculté de raisonnement (j’ai l’impression que ma bêtise personnelle se développe à vitesse grand V à lire certains papiers, lesquels malheureusement de plus en plus nombreux).
Donc, « une dette publique qui ne sera jamais remboursée », cela donne envie…surtout d’une part, aux démago déresponsabilisés qui « rasent gratis » (avec l’argent magique, ils peuvent poursuivre la stratégie clientéliste, ils peuvent financer des projets totalement absurdes et inutiles…dans la mesure où la dette levée ne sera pas financée?), et d’autre part, à ceux qui ont le logiciel intellectuel compatible.
Cela rend enthousiaste quant à l’avenir…
« l’État ne fait jamais faillite, il est éternel » : à nouveau, ma bêtise m’incite à oublier des histoires telles que celles:
– de l’Etat allemand, déjà vieux de…moins de 2 siècles…,
– de l’Etat français…je prends lequel ? L’Ancien Régime ? L’an II ? Un mot sur des assignats ? Sur les égarements financiers du XVIIIème siècle ?
– des Empires russes et ottoman,
– de l’URSS
…
Bref, un « Etat ne fait pas faillite car éternel » : ce doit être un nouveau paradigme : la situation géopolitique est désormais figée, il n’y aura plus de mouvements sur des frontières, plus aucun conflit territorial, etc. Suis-je bête: le nouveau paradigme est donc « la Paix pour tous éternellement » (aucune visée blasphématoire ni attaque des religions eschatologiques, je précise, bien au contraire), financée avec des dettes éternelles à taux d’intérêt négatif.
Par ailleurs, sur la pérennité de ces Etat, quid de leur perte de pouvoir et du transfert de celui-ci à des organismes supra-nationaux et à des multinationales (avec évidemment l’assentiment des classes politiques actuelles car adepte de ces fameux nouveaux paradigmes).
Plus de limite au monde moderne…
« Après donc le nouveau paradigme des « taux d’intérêts négatifs », voici « les dettes non remboursables ».
J’ai hâte de découvrir les nouveaux paradigmes. »
En réalité, ce sont les mêmes paradigmes et ils n’ont jamais changés : Toutes les dettes seront remboursées… mais en monnaie de singe. N’est ce pas le principe depuis toujours ?
Les 30 glorieuses ne sont elles pas le fruit de cette incapacité à rembourser les dettes ?
wikipédia :
« En 1945, la dette française atteint 110% du PIB. Dans ses Mémoires de guerre, le général de Gaulle estime cette dette à 10,23 années de recettes fiscales. A titre de comparaison, la dette du Royaume-Uni est alors de 250%14.
Afin de mobiliser l’épargne des Français pour la reconstruction de la France, des emprunts nationaux sont lancés. Il s’agit en 1945 des bons de la libération, et des bons de la reconstruction en 1947.
La forte croissance économique de la France à partir de 1945, qui provoque une hausse des recettes, ainsi que l’inflation élevée, permettent de maintenir la dette dans des limites soutenables29. La dette accumulée durant la Seconde Guerre mondiale est ainsi rapidement remboursée pour atteindre à nouveau des niveaux faibles.
Mais dans l’organisation européenne actuelle, ne suffirait-il pas de charger la barque des états, et, pfuitt, de les faire disparaître, pour faire disparaître leurs dettes ?
On aurait alors une UE sans coutures, sinon les frontières régionales.
A moins que les états s’accordent pour charger la barque de la BCE…
Merci encore Sénèque..
En sorte, la fameuse falaise des paradigmes perdus
Comme les nouveaux investisseurs boursiers de moins de trente ans , filant du pognon sur des actions techno US qui jamais n’ont baissé (jamais ça commence et finit quand ?)
Mais vous le savez bien, il y a le monde d’avant, puis celui d’après (on se souvient des lendemains qui chantent)
Nous faisons sans doute partie du plus vieux, puisqu’en sus de la mémoire que tout le monde peut trouver ici ou ailleurs – thanks internet – on tente d’en articuler tous les éléments afin d’en extraire la quintessence servant de boussole en de nombreux domaines.
Ouch,compliqué à réfléchir, plus de cent signes, le bannissement intellectuel de la prise de tête n’est jamais loin…
Extrait d’un rapport du Senat sur la dette publique : https://www.senat.fr/rap/r16-566/r16-5660.html – La dette publique de la France : un poids du passé, un défi pour l’avenir
Dans ces conditions, comment expliquer que la dette publique ne soit que récemment devenue une préoccupation politique à part entière ? De toute évidence, ce phénomène n’est pas propre à la France ; selon Julien Duval, l’endettement public n’a acquis une saillance politique qu’en 1989 aux États-Unis, en 2004 en Allemagne et en 2008 au Royaume-Uni9(*).
Or ces pays ont, avec la France, en commun d’avoir vu leur dette publique régulièrement progresser depuis les années 1970-1980, et ce sans que cela ne constitue la conséquence d’une guerre – contrairement à ce qui était usuellement observé jusqu’alors. Surtout, à la différence des évolutions intervenues au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la hausse des dettes publiques provoquée par les chocs pétroliers n’a pas été suivie d’une forte progression du PIB et de l’inflation, qui aurait permis, d’une part, une amélioration de la situation budgétaire et, d’autre part, une décrue de la part de l’endettement dans la richesse nationale.
En somme, l’émergence tardive de la dette publique en tant que « problème politique » s’explique par le caractère relativement inédit de la situation actuelle. Le niveau élevé de l’endettement public ne constitue pas, à proprement parler, le résultat de facteurs ponctuels – même si, au cours de la période récente, la crise économique de 2008 a largement contribué à son accroissement ; en effet, les causes de la dette actuelle s’inscrivent dans la durée et sont à rechercher dans les déficits publics qui se succèdent, en particulier en France, depuis la décennie 1970.
Les déficits publics ont servi à alimenter la croissance. Supprimez les primes de rentrées cscolaire, les primes de noel …., réduisez les nombreuses allocations diverses et variées, et la croissance serait encore pire . La chine a bien compris qu’il faut payer pour avoir une croissance , ils ont un déficit de 300 % du PIB et ils n’en font pas un drame. ( https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-malgre-une-dette-abyssale-la-chine-tient-le-choc-1236839#:~:text=La%20dette%20publique%20chinoise%20est,preuve%20d'une%20impressionnante%20r%C3%A9silience.)
Si, à la dette publique, on ajoute le pensions futures dues par l’état, on arrive à 470% du PIB.
C’est possible, je ne sais pas. Mais la chine aussi aura des pensions à payer, puisque pour le coup, la retraite y est à 60 ans et 55 ans pour les femmes et la population y est vieillissante. De toute façon, pour notre déficit français, on a pas le choix. Remarquez bien que ça ne me dérangerait pas le moins du monde ( à titre personnel et égoîste) que l’on baisse les allocations et subventions nombreuses et variées accordées aux entreprises et particuliers, de baisser le salaire des fonctionnaires, ect…dans le but de commencer à colmater ce déficit. ( Tout ça, hors période covid, bien-sur) Mais alors, la croissance, ce ne sera plus la peine de commencer d’y croire. Si il y a des déficits depuis 1980, c’est qu’il y a une excellente raison à celà, et cette raison crève les yeux. Vous qui tout comme moi étiez jeune à cette période, vous la connaissez aussi bien , sinon mieux que moi. ( mondialisation entrainant délocalisations, , baisse massive de la tva des produits « dits de luxe » 33 à 20 % ( et je vous rappelle que la TVA des voitures était à 33%, baisse, voire disparition des frais de douane), ect… Evidemment, si on avait maintenu une tva de 33 % sur les voitures depuis 40ans ( ou les parfums, ou les bijoux.. ) ou des taxes douanières , le déficit cumulé serait certainement bcp moins important. Ou peut-etre plus important, si on avait vendu moins de voitures ou autre, à cause des taxes. Bref, pas facile, tout ça.
Puisqu’en France on aime les taxes, je vous en propose une nouvelle : la taxe kilométrique. Plus un produit vient de loin, plus il est taxé. Pour ne pas trop gréver le pouvoir d’achat, la TVA sera baissée d’autant.
La banqueroute des deux-tiers : https://www.herodote.net/30_septembre_1797-evenement-17970930.php
Bonjour à tous,
Je vous remercie pour vos commentaires de qualité, qui ont un léger parfum de « querelle d’anciens et de modernes ».
La remise en question de ses propres idées est toujours un peu douloureuse, mais je crois qu’il va falloir se faire à l’idée de ces nouveaux paradigmes (pour reprendre le mot de Seneque.)
Et le plus dur à « avaler » est sans doute le changement de rôle de la monnaie, qui de réserve de valeur, passe à celui de régulateur des déséquilibres sociaux et financiers.
Une des conséquences de tout cela sera certainement une explosion à la hausse des marchés actions dans les 2/3 ans, boostés par l’arrivée des « petits porteurs » comme on le voit aux US avec les « robinhood » (beaucoup vont se brûler les ailes, mais c’est une tendance de fond)
+ les attaques contre les fonds vadeurs comme Melvin Capital, mis à genoux en quelques jours ! Si les petits porteurs se mettent à renverser les rôles, où va-t-on ?!!!
Je trouve cela très intéressant.
Jusqu’ici les traders des gros fonds jouaient seuls dans la cour.
Et ils adorent vendre à découvert parce que les bénéfices sont plus importants, et explique aussi que les baisses soient beaucoup plus rapides que les hausses.
Si ont contre eux des gens groupés qui les chassent les choses vont peut être changer.
Robin hood est bien nommé, faire payer les gros méchants !!!
Et ces particuliers jusque là ne jouent que la hausse, vu qu’ils ont commencé en mars au creux de la vague.
C’est tout de même risqué pour eux. Gamestop n’est juste pas viable. Comme les loueurs de cassettes vidéo ont disparu.
Oui bien sûr mais le principe de la fédération d’investisseurs au travers des réseaux sociaux est particulièrement novateur.Tout démet dès la masse critique qu’ils auront in fine. Tant qu’ils gagnent ils auront de plus en plus de monde derrière eux.
La réaction ne s’est pas faite attendre : toute transaction sur ces titres depuis les plateformes style robinhood a été bloquée. Les cours sont en chute libre et les millenials-investisseurs se sont fait avoir. Un sanglant massacre de pigeons !
Boomer powa !
Interview
Olivier Blanchard : « L’endettement public est soutenable, et devrait le rester pendant longtemps »
L’économiste, qui travaille avec Jean Tirole à un rapport destiné à Emmanuel Macron sur l’économie de l’après-Covid, décrit le nouveau paradigme budgétaire qui bénéficie aux Etats grâce aux faibles taux d’intérêt. « Quand on ouvre la porte à la dette publique, on s’expose à la démagogie », prévient-il toutefois
https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/olivier-blanchard-lendettement-public-est-soutenable-et-devrait-le-rester-pendant-longtemps-1284626
Disponible uniquement pour les abonnés
Tiens, en parlant de retour de l’inflation :
BERLIN (Reuters) – L’inflation en Allemagne est redevenue positive en janvier et a nettement dépassé les attentes, a annoncé jeudi Destatis, l’office fédéral de la statistique, en précisant que l’augmentation du salaire minimum était l’une des explications possibles de cette évolution.
Les prix à la consommation calculés aux normes européennes IPCH, affichent une hausse de 1,6% en rythme annuel après une baisse de 0,7% en décembre.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient une hausse de 0,5% seulement sur un an.
« En plus de la modification des taux de TVA, l’évolution des prix à la consommation pourrait avoir été influencée par d’autres facteurs comme le prix du CO2 et l’augmentation du salaire minimum légal à partir de janvier 2021 », précise Destatis dans un communiqué
Une question : si l’argent est gratuit, … tout s’effondre ?
« Tout travail mérite salaire » cette maxime mérite d’être écrite mais sa réflexive ne le mérite pas car inscrite dans nos gènes : « tout salaire mérite travail » !
Si cela n’était plus le cas, pourquoi travailler ? Pourquoi produire de la richesse ? Pourquoi accepter que ce à quoi accède mon voisin ne m’est pas accessible ? Pourquoi attendre pour acquérir ce que je veux ?
Ne risque t’on pas une révolution ? Un effondrement des société ? La fin du capitalisme au profit du collectivisme ou tout le monde à tout et personne à rien ? La misère généralisée sauf pour une minorité oligarchique tirant les ficelles et distribuant le stricte nécessaire au peuple pour éviter de se faire couper la tête ?
Au secours ! Otez moi d’un doute horrible ! Toutes les valeurs qui nous construisent vont t’elles s’évaporer dans l’argent magique ?
Malheureusement Darwin, vous êtes comme moi, vous raisonnez sur des paradigmes totalement dépassés.
Depuis quelques années, j’entends régulièrement, « l’argent ne coûte rien » (cf. particulièrement les comptables, DAF et autres pour le recours à l’emprunt). Il est inutile dorénavant de faire fonctionner son cerveau pour tenter d’examiner les ressorts, les tenants et aboutissements de telles phrases : il faut les prendre pour « argent comptant ».
Le principe est de ne pas conserver les paradigmes « anciens » (pour nombre séculaires voire millénaires) mais de faire évoluer de plus en plus vite ceux-ci quitte à être perpétuellement en instabilité (si les paradigmes sont mouvants et qu’il y par ailleurs la négation d’un « principe premier » – cf. Platon, je « pense » qu’il vaut mieux citer Platon que St Bernard car le paradigme chrétien doit certainement être dépassé et inutile de nos jours (mais évidemment continuer à le lire pour sa culture personnelle, par exemple « De la considération » et ne pas trop en parler car cela témoigne d’une superstition, d’un « ancrage dans le passé », d’une absence de réflexion, d’un asservissement à une pensée formatrice, etc…) – il n’est pas certain que le « terrain » soit des plus favorables (ah, zut, c’est un nouveau paradigme : plus le cadre est mouvant, instable, en perpétuelle évolution, plus cela est favorable car permet la réactivité, le dynamisme, l’opportunisme…).
D’ailleurs, « hier » nous étions stupides et non éveillés, « demain » nous serons dans un état de bonheur et de joie « indicible » (j’ose!). Vivement qu' »aujourd’hui » se termine pour aller à « demain » !! Même si j’ai un doute quant à la permanence d’un ancien paradigme tel que la recherche du bonheur (cf. Constitution des USA, le « phare du monde » pour reprendre le terme de Julien BONNETOUCHE, lorsqu’un phare est un foyer de lumière qui guide les navires dans la nuit : quel phare que les USA !!).
Il convient tout de même de conserver un tant soit peu son esprit critique…même si cela est de plus en plus mal perçu et accepté par les uns et les autres (quitte dans ce cas à l’exprimer de moins en moins avec de l’autocensure).
Le fait est que si les « paradigmes » changent, c’est bien parce que les règles changent. Oubliée, la règle des 3%. C’est exceptionnel, dit-on, c’est la grippe chinoise. N’empêche, voilà un tabou dont on nous a rebattu les oreilles pendant des années (« Si tu ne respectes pas les 3%, tu iras en Enfer »), qui disparaît d’un coup de baguette magique de la fée Angela. Mais alors, qu’est-ce qui est mieux ? Avec la règle des 3%, ou sans la règle des 3% ?
Je ne sais pas si le « cadre mouvant, instable, en perpétuelle évolution » est plus favorable, mais admettons que la situation économique n’est qu’une suite d’équilibres instables, voire de cycles imbriqués les uns dans les autres, et qu’appliquer un ensemble de règles, si c’est rassurant pour le bureaucrate, ne saurait préparer une économie aux chocs à venir.
Bonsoir Darwin, la dette n’est supportable dans les circonstances présentes, uniquement parce que les taux sont à zéro. Elle n’est tolérable aussi seulement si nous avons la perspective d’une croissance future. Je vous suggère de lire le chapitre précédent sur les taux et le suivant sur la croissance, et vous comprendrez mieux.