Le consensus largement partagé depuis quelques mois est celui d’une inévitable baisse des taux d’intérêt court terme par les banques centrales dès le printemps 2024.

Dans un second temps, le consensus croît dans une baisse des taux long terme par anticipation de l’inévitable récession qui justifierait cette baisse des taux court terme.

Mais croyez-vous vraiment que la banque centrale puisse baisser ses taux d’intérêt alors même que l’activité économique est boostée aux déficits budgétaires sans limites ou presque, alors même que le chômage est au plus bas historique ?

Et si le scénario d’une baisse des taux d’intérêt ne se réalisait pas ? Et si les taux restaient à ces niveaux pendant encore quelques mois, quelques années ?

Et si les taux d’intérêt augmentaient ? Soyons fou.

Face à une économie qui fait preuve d’une étonnante résilience, à une inflation qui peine à refluer, et à un ensemble de mesures protectionnistes qui tend même à faire augmenter les prix, le scénario du « higher for longer » pourrait bien à nouveau être central.

Oui, l’économie faiblit, mais elle ne rompt pas malgré toutes les prédictions et des taux d’intérêt qui devrait freiner l’activité :

  • Le taux de chômage reste historiquement faible.
  • Le taux de chômage en zone euros est au plus bas historique. Les salaires augmentent ; Ils ont même augmenté plus vite que l’inflation en 2023 (cf. « Les salaires ont progressé plus vite que l’inflation en moyenne en 2023 en France« ).
  • Les états semblent volontaires pour dépenser et investir par le déficit budgétaire pour construire la croissance économique de demain. Nous ne sommes pas dans un mouvement d’austérité budgétaire. Même l’Allemagne semble se réveiller et prendre conscience de la nécessité d’investir massivement.

Bref, dans ces conditions, les taux d’intérêt ne peuvent pas baisser.

Les banques centrales ne peuvent décemment baisser les taux trop rapidement si elles ne veulent pas prendre le risque de réactiver trop fortement l’inflation.

Depuis 2008, on croit que les banques centrales peuvent tout. On avait presque oublié que les politiques avaient un rôle dans les décisions de court et long terme qui affectent la croissance économique.

En 2024, on va se souvenir que les états et la politique budgétaire à une influence forte sur la croissance économique.

Si les états ne décident pas l’austérité et continuent de s’endetter pour investir dans la croissance comme ils le font aujourd’hui, les taux ne baisseront pas.

Depuis 2012, nous sommes dans un mouvement de surpuissance des banques centrales. Nous avons l’impression que ce sont les politiques monétaires qui dirigent le monde et la croissance économique. Notamment en Europe avec des pays incapables d’harmoniser leur ambition et leur budget.

Aujourd’hui, avec la fragilité économique de l’Allemagne, les tabous se lèvent. L’Allemagne a besoin du soutien des autres pays Européen pour essayer de se reconstruire.

Nous allons découvrir qu’en réalité les états et la politique sont plus puissants que la politique monétaire. Ce ne sont pas les banques centrales qui font l’économie, ce sont les décisions politiques. Si les banques centrales ont pris tant d’importance, c’est surtout le fait de la faillite des états à assumer leur rôle.

Aux États-Unis, la folie des déficits budgétaires illustre parfaitement le propos. La politique monétaire suit et accompagne la politique budgétaire. Peu importe, l’inflation et le taux de chômage faible, les États-Unis dépensent et investissent massivement, quels que soient les déficits budgétaires !

On ne peut plus faire marche arrière. C’est croissance à tout prix. Derrière, la banque centrale doit suivre. La politique monétaire ne dirige rien, elle subit la décision politique.

En zone Euro, nous sommes encore trop timides, mais les difficultés économiques de l’Allemagne vont changer les choses.

La prochaine étape n’est pas l’austérité. Elle serait destructrice.

La prochaine étape est encore plus de déficits pour créer toujours plus de croissance. Encore plus d’investissements dans la croissance verte, dans l’intelligence artificielle, dans la robotisation qui permettra la relocalisation industrielle… Toujours plus de relance budgétaire pour toujours plus de croissance !

Le discours autour de l’austérité ne tient pas. Les populations ne pourraient pas l’assumer sans faire la révolution !

Nous ne sommes pas capables d’assumer les conséquences de l’austérité. Regardez autour de vous. Tout va pour le mieux, le chômage est au plus bas, ce serait le moment parfait pour réduire les dépenses.

IMPOSSIBLE ! Nous n’y arrivons pas, les populations ne sont pas prêtes à l’accepter volontairement. Il y a constamment un #giletjaune qui menace de faire sa révolution !

L’austérité n’est pas une option.

On ne peut plus reculer. Nous nous engageons dans la croissance à tout prix. Peu importe l’inflation, peu importe la politique monétaire, les déficits budgétaires vont financer tous ces investissements massifs !

L’austérité n’a pas d’avenir. De toute manière, on n’a pas le choix.

Le ralentissement de la croissance économique n’est pas sérieusement envisageable tant les populations ne pourraient l’accepter ; Les déficits budgétaires prendront le soutien et permettront d’investir dans la croissance future, peu importe les conséquences sur l’inflation.

Bref, les taux d’intérêt ne peuvent pas baisser dans ces conditions.

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