Les crises économiques sont souvent l’occasion d’accélérer l’adoption et la mise en œuvre des innovations . Les nouveaux vaccins conçus par Pfizer et Moderna sont un exemple parfait comme l’a été l’aviation au cours de la Première Guerre mondiale.
L’adoption massive et à marche forcée du télétravail pourrait également faire partie de ces innovations adoptées par temps de crise qui laisseront un impact fort et positif sur l’avenir.
Dans une note publiée par la Banque de France sous le titre « Télétravail : quels effets sur la productivité ?« , les économistes conclus de manière très positive avec ces mots :
« Par l’accélération du recours au télétravail qu’elle a provoquée, la crise de la Covid-19 pourrait aboutir à terme à une augmentation durable de la croissance potentielle via une accélération de la productivité.
C’est là une différence fondamentale avec d’autres crises économiques antérieures, généralement accompagnées d’un ralentissement de la productivité tendancielle et en conséquence d’une baisse de la croissance potentielle. »
Télétravail : quels effets sur la productivité ? par Antonin Bergeaud et Gilbert Cette
Dans le détail, les économistes avancent trois explications à cette amélioration de la croissance potentielle par le télétravail :
- 1- Une plus grande motivation induite par la flexibilité et l’autonomie laissée au télétravailleur sur le choix du lieu de travail et de l’organisation entre vie professionnelle et vie personnelle ;
- 2- La baisse du besoin de capital immobilier induit par le télétravail. Ce gain potentiel augmente avec l’économie de surface associée au développement du télétravail et avec la valeur du foncier ;
- 3- L’accélération de la numérisation de l’économie et du recours aux technologies digitales favorisés par le télétravail. Il s’agit là d’une conséquence favorable de la crise de la Covid-19, qui se traduit par un bénéfice plus précoce des gains de productivité associés à la révolution digitale.
Néanmoins, le télétravail à 100% semble être un frein à la productivité du fait du ralentissement des interactions entre collègues et de la circulation des informations au sein de la sphère professionnelle. Dans une étude de l’OCDE (2020), il est d’ailleurs suggéré que la relation entre les gains de performance et l’intensité du télétravail aurait la forme d’une courbe en U inversée, le « dosage optimal » dépendant évidemment de l’activité.
Le télétravail bouleverse la valeur de l’immobilier de bureaux et donc l’avenir des SCPI.
Comme nous vous l’expliquons depuis de nombreuses années maintenant (Cf. Investir dans l’immobilier, Édition 2021 dans lequel nous travaillons sur les conséquences du COVID-19 sur l’immobilier) et plus récemment avec la crise du COVID-19, il y a fort à parier que l’immobilier de bureaux est à l’aube d’un bouleversement structurel et d’une remise en cause de ses usages.
Le COVID-19 accélère le changement. Il y aura des gagnants et la perspective d’une croissance économique potentielle plus élevée est une excellente nouvelle, mais aussi des perdants.
L’immobilier de bureaux comme l’immobilier commercial (et donc la valeur des SCPI) pourrait faire partie des perdants, cela ne fait maintenant aucun doute.
A suivre.
MERCI POUR 2020 ET POUR 2021******Le boom des bureaux est effectivement, sans doute , le grand perdant.
Toutefois, le boom de la défiscalisation a provoqué une surenchère du foncier depuis 1981!!!, et plonger depuis longtemps, beaucoup de personnes dans l’ impossibilité de se loger ou acheter….LE VIRUS n’ y est pour rien!!!Seul l’ humain est responsable….VIVE 2021 OU PAS? Cordialement***C.M.***
Bonjour
Je ne crois pas que la défiscalisation soit encore aujourd’hui la cause de la surenchère du foncier. Au contraire.
Par contre il est évident que certaines catégories ont du mal à se loger. Je pense par exemple à ceux qui cherchent à louer avec le RSA et sans garant.
Pourquoi ne trouvent-ils pas de logement facilement ?
Ce n’est pas le « boom de la défiscalisation » puisque cette défiscalisation impose de louer à des loyers inférieurs à ceux du marché et à des locataires à faibles revenus. Cela devrait les aider !
Ce n’est pas à cause du manque de logements sociaux : Il y en a tellement déjà que nous avons des offres de logements HLM sur LEBONCOIN tellement ils manquent de demandes ! Et surtout il y a plus de logements sociaux en France par habitants que dans tous les autres pays d’Europe ! Même les pays du sud !
Par contre la loi permet à un locataire qui ne paye plus son loyer de rester dans son logement pendant EN MOYENNE 2 ans et 4 mois. Cette durée fait de la France la championne du monde …
Si vous comptez en plus la complexité des lois, toujours à charge des bailleurs, et la haine anti-bailleurs en France et bien vous obtenez ce qui arrive : de plus en plus de bailleurs se retirent et ceux qui restent sont paranos.
Mais vous pourrez toujours loger HLM car ils ont déjà plus de 50% des logements à louer en France et ils augmentent très vite.
Donc vous voyez : ce n’est pas le « boom de la défiscalisation » qui empêche les gens de se loger.
Oui on peut s’interroger sur l’avenir des SCPI. Il y aura surement des adaptations. Pour ma part, je ne suis pas trop inquiet. Les lieux de travail restent indispensables. On verra bien comment tout cela s’adapte.
Le coût du logement est lié au foncier car beaucoup (et en particulier ceux qui n’ont pas une activité »télétravaillable » – 70 à 80% des salariés) veulent et doivent habiter près de leurs sites de travail ou de moyens de transports cohérents… ( A rapprocher de la notion (encore très utopique) de la »ville du 1/4 heure » chère à des écologistes). Alors oui, on va diminuer le besoin d’immeuble de bureaux, mais cela ne concernera que la part (non majoritaire) des salariés pouvant télétravailler (au moins 70% du temps- en deçà le concept du bureau partagé est très complexe à gérer en terme d’agenda-) et un peu les services associés aux immeubles de bureaux. (entretien, restauration d’entreprise…)… Petite remarque, au passage, historiquement on a noté que l’invariant dans la notion de trajet domicile /lieu de travail ce n’était pas la distance mais le temps de trajet….
En tant que client des cafés et des restaurants, voilà plusieurs mois que je suis en télébouffe et en télépots, et, outre de substantielles économies, j’avoue bien m’adapter et y prendre goût !
LOL !!! télébouffe/télépots !!!
Bonjour
oui l’immobilier va complètement évoluer car les entreprises vont s’adapter , et quand elles auront les aides ou les investissements elles ne vont pas revenir en arrière.
ce qui coincent encore c’est l’encadrement, les cadres ont du mal a manager car c’était pas dans leur formation, bcp sont arrivés à leur poste par évolution interne ou « autres », du coup ne pas pouvoir exercer leur « petit despotisme » sur les salariés les frustre!!
pour les salariés c’est autre chose, pour bcp c’est une libération, pour d’autres c’est plus ennuyant car ils passaient bcp de temps en « contacts humains » et les échanges, pour le boulot ou non, ne remplissent plus leur journée.
tout le monde va devoir s’y faire…
pour l’immobilier c’est pareil il y aura des gagnants et des perdants.
même les constructeurs vont devoir, avec les architectes, revoir les dimensions et organisations de pièces pour « prévoir » ces nomades, ou ces travailleurs « chez eux »… les commerciaux en feront leurs arguments dés qu’ils auront des biens a vendre avec pièce « borgne » ou trop petite pour une chambre etc…et les fabricants d’isolant performant vont se frotter les mains!!!!
comme chaque fois on a pas de pétrole mais on a des idées sera le truc français!!!
Bonjour
Suivre
Il semble bien que le télétravail ait bcp d’avantages. Les « travailleurs » qui sont contre le télétravail sont surtout ceux qui sont incapables d’être autonomes, de par leur nullité qu’ils arrivaient plus ou moins de cacher dans la masse, en demandant des conseils en permanence à leurs collègues, en brassant bcp de vent et jacassant à la machine à café… , comme bcp de petits chefs avec leur ridicule titre de « managers » . Les personnes performantes peuvent travailler seules ( tout en communiquant sur l’essentiel à distance avec leurs collègues), les autres n’auront plus leur place dans l’entreprise, voilà au moins une bonne chose que le télétravail met en pleine clarté.. PSA a compris celà.
entièrement d’accord, cette crise aura au moins avancer sur ce point se débarrasser des incapables
pas de souci pour les scpis avec bons gérants et équipe audacieuse en idées novatrices, y compris et surtout pour les sociétés à vases communicants qui « retravailleront » l’immeuble bien placé obsolète.
On l’a vu il y a des décennies avec le logement transformé en bureau dans l’hausmannien, l’inverse mélangé demeure possible..
Réversibilité des usages dans le beau pot certes ancien ou récent.
L’emplacement bien desservi fait comme toujours la différence…. en suivant l’évolution sociétale of course.
Le reste demeure des inquiétudes infondées si ces essentiels sont respectés
L’homme restant un animal sociale, si le télétravail permet plus de souplesse, sous réserve d’absence de mouchard, le besoin de contact et d’échanges demeureront et nécessiteront des rencontres régulières.
Beaucoup d’adaptations à prévoir donc, mais certainement bien trop tôt pour tirer des conclusions pérennes.
Opinion | Grâce au coronavirus, le travail n’a jamais été aussi productif
Par Nicolas Bouzou (économiste, directeur et fondateur d’Asterès)
Publié le 6 avr. 2020 à 07:20
La crise du coronavirus abîme en profondeur le tissu des entreprises. Bien que le gouvernement ait mis en place d’excellents dispositifs d’activité partielle et de soutien aux trésoreries, nous n’échapperons pas à des faillites. C’est statistiquement inévitable, macroéconomiquement stupide et moralement injuste. Les entreprises qui vont disparaître en raison du coronavirus n’ont pas été mal gérées. Elles sont victimes du fait que quasiment tous les pays dans le monde ont décidé d’arrêter temporairement l’activité économique pour protéger les populations, et en particulier les plus fragiles. C’est un choix admirable, et qui laissera des traces économiques et sociales indélébiles.
Un management amélioré
Même les entreprises qui vont survivre (on espère l’immense majorité !) seront financièrement fragilisées. Elles auront essuyé des pertes et beaucoup devront être recapitalisées. On aura alors bien besoin des grandes fortunes, traditionnellement vilipendées, qui devront aller au pot pour apporter du capital, c’est-à-dire des salaires et des emplois. La période de la reprise sera particulièrement complexe. Les besoins en fonds de roulement vont exploser alors même que les banques resserreront leurs conditions d’octroi de crédit pour limiter leurs risques. La crise économique ne se terminera pas avec la crise sanitaire. Le réveil, après la mise en sommeil artificielle, sera plus ou moins dangereux selon les entreprises.
Financièrement fragilisées, la plupart des entreprises sortiront néanmoins avec un management amélioré. Tant mieux, car c’est l’un des points clés de la croissance d’après-crise. Le confinement a eu deux vertus. La première : elle renforce la cohésion des équipes. Certaines entreprises ont un outil de production qui leur permet d’aider à lutter contre la crise sanitaire. C’est ce que font avec panache LVMH , Chanel, Jouve et bien d’autres, dont de nombreuses entreprises de la filière textile passées en quelques jours de la fabrication de sous-vêtements à celle de masques. Plus modestement (mais c’est très important !), certaines entreprises mettent un point d’honneur à régler leurs fournisseurs et à ne pas interrompre de façon unilatérale leurs achats. Tout laisse à penser que les entreprises qui se comportent bien dans cette crise seront gagnantes à terme. Ce n’est pas seulement leur image de marque qui sortira grandie mais le sens donné au travail qui sera renouvelé.
Une productivité améliorée
Deuxième vertu : les entreprises peuvent profiter de la période pour améliorer leur management . Eliminer les réunions, brainstorming et autres bavardages inutiles, et laisser la place au sens, au travail, à la confiance. Le confinement a montré que le télétravail pouvait être généralisé très au-delà de ce qui était traditionnellement autorisé par des entreprises peureuses sur ces sujets et des managers pusillanimes. Si même des radios sont en télétravail, on voit mal en quoi des cadres d’entreprises de services ne pourraient pas l’être. L’argument de la difficulté à maintenir une cohésion d’équipe dans ces conditions ne tient pas. Il existe une palette d’outils qui permet de se réunir à distance pour des coûts maîtrisés.
Chacun sera heureux de retrouver le bureau après la crise. Mais chacun aura aussi constaté que le télétravail est souvent possible et souhaitable. Travailler chez soi permet de se concentrer en autonomie. C’est rarement possible dans les open spaces. Télétravail et bureau ne s’opposent pas. Ils sont complémentaires. Le télétravail oblige managers et salariés à se faire confiance. C’est une obligation qui peut être douloureuse au début mais qui s’avère toujours profitable.
La crise est une occasion de se centrer sur l’essentiel, de libérer le management des niaiseries qui ont trop fait perdre de temps aux entreprises par le passé (comme les théories fumeuses sur l’entreprise libérée ou le management par le jeu) et de renforcer les trois piliers sur lesquels doivent désormais s’appuyer les organisations : le sens, l’autonomie/responsabilité, et l’autorité, qui, rappelons-le, est l’inverse de l’autoritarisme.
Nicolas Bouzouest directeur de la société d’études économiques Asterès.
je suis d’accord avec vous, une bonne chose sortira de cette crise, la fin des « petits chefs despotes » qui pourrissent l’evolution des entreprises…. et de l’Etat.
mais reprendront ils leurs vieilles habitudes quand la pandemie sera finie et que toutes les entreprises réouvriront leurs bureaux?
ou pour de vrai le télétravail sera « presque » normalisé?
je crois vraiment qu’on vit un boulversement radical par obligation, mais est ce que cela va perdurer dans le temps comme une normalisation du travail, et donc comment va évoluer notre code du travail?
on voit dès maintenant ceux qui s’adaptent très vite et s’autonomisent, en y trouvant même un confort de vie
mais que fera t’on de ceux qui n’arrivent pas à suivre et vont plomber notre sécu par des arrêt de travail à répétition???
et comment vont s’adapter l’immobilier (c’est la base de ce blog) une fois les investissements faits, pour revenir en arrière ou non?
c’est le doute en ce moment qui mine tout le monde
il n’y a pas si longtemps on entendait partout que l’on se sortirait de se marrasme en 2021… maintenant on parle de 2022… mais avec cette profusion de « variants » et l’immunité diminuant dans le temps, le vaccin peut être efficace « partiellement »… je commence à penser que nous allons vivre de longues années de « purbulence »!!!!
alors comment dirriger à l’aveuglette???
je le disais dejà en avril dernier « tout va changer »… il faudra comprendre- s’adapter-reproduire-et selectionner
l’évolution immuable depuis la première cellule sur cette planète, qui a fait ce qu’on est et se qu’on sera même si en cours de route combien de cadavres!!!
Mouvement de balancier dans un sens qui pourrait être suivi à mouvement dans l’autre sens par forcément de la même ampleur.