Inflation : le dentifrice et le tube !
La situation actuelle :
- Aux USA : la croissance est 4,5%, l’inflation à 6 %, et la FED prévoit de remonter les taux de base 3 fois en 2022, pour les passer à 1 % environ. Aux US toujours on projette d’arrêter les rachats d’actifs rapidement. La prévision de croissance aux USA en 2022 est plus faible puisque l’économie ne sera plus stimulée financièrement. 3 à 4 % selon les dernières prévisions de Goldman Sachs (cf. « Goldman abaisse ses prévisions de croissance américaine pour 2021 et 2022« )
- En Angleterre : Les taux remonteront à brève échéance à 0,25 %, l’inflation est à 5 %, la croissance comme aux US environ 4,5 % mais la banque d’Angleterre continuera à financer l’économie… du fait du Covid et du Brexit. Que ce soit en GB ou aux Amériques, la hausse des prix devrait augmenter vers 6 ou 7 % vers la fin du premier trimestre 2022.
- En Europe : La situation est variable selon les pays,.En France est autour de 3 % en novembre, et devrait monter à 4 % en 2022. l’inflation est, et sera plus forte en Allemagne qu’en France , La BCE devrait commencer à abandonner les taux d’intérêt négatifs en 2022 mais les taux ne bougeront pas avant début 2023. La croissance européenne sera plus faible que dans le monde anglo-saxon comme d’habitude. La BCE prévoit toujours un retour à une inflation autour de 2 % en 2023.
Nous voyons par conséquent que l’inflation en 2022 sera supérieure aux taux d’intérêt dans tous les pays, et de beaucoup, mais qu’elle sera plus forte aussi que la croissance, et cela, quelque soit les zone monétaire.
Mais pour le moment, pouvons-nous réellement utiliser la notion d’inflation ?
N’assistons nous pas pour le moment à une simple augmentation des prix dans une économie de rattrapage qui suit une forte baisse des prix en 2020 ?
C’est seulement en 2022 que nous pourrons éventuellement envisager l’inflation. La juste définition de l’inflation est proposée par l’INSEE avec ces mots :
L'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Elle doit être distinguée de l'augmentation du coût de la vie. La perte de valeur de la monnaie est un phénomène qui frappe l'économie nationale dans son ensemble (ménages, entreprises, etc.). L’indice des prix à la consommation (IPC) est utilisé pour évaluer l’inflation. Cette mesure est partielle étant donné que l’inflation couvre un champ plus large que celui de la seule consommation des ménages.
L’inflation suppose une augmentation durable des prix. La hausse des prix que nous connaissons depuis 6/8 mois semble générale, mais nous ne savons pas encore si elle est durable… même si tout laisse à penser qu’elle pourrait rapidement le devenir.
Arrivera t on à encadrer et limiter l’inflation au-delà de 2022 ?
A l’image du tube, dans lequel il est très difficile de remettre le dentifrice une fois qu’il en est sorti, historiquement il compliqué de ralentir l’inflation sans casser la machine économique.
Les banquiers centraux, les gouvernements n’osent pas imaginer autre chose qu’un retour à l’état antérieur, celui de leurs prévisions passées optimistes d’une augmentation temporaire des prix. Chaque mois qui passe, de plus en plus de gens commencent pourtant à douter du caractère temporaire de l’augmentation des prix.
L’idée de l’inflation s’inscrit dans l’esprit collectif. L’inflation n’est elle pas avant tout un phénomène auto-réalisateur ? C’est bien parce que les consommateurs sont certains qu’ils vivent dans une période inflationniste … que les entreprises peuvent se permettre d’augmenter les prix ! ou que les salariés peuvent demander une augmentation de salaire … et que l’inflation devient alors une réalité.
Plusieurs questions sont encore à l’heure actuelle sans réponse :
- Combien de temps encore le Covid freinera-t’il l’économie ? Il n’est pas question d’arrêter le pompe à finance tant que la situation n’est pas redevenue complètement normale ; L’inflation monétaire devrait se poursuivre tant que la pandémie ne sera pas vaincue ;
- Le développement du variant omicron, et sa contagiosité extrême, ne signera-t’il pas la fin de la pandémie et l’entrée dans un stade endémique moins contraignant pour l’économie et la vie sociale ; (cf. « Avec Omicron, le Covid-19 va-t-il devenir endémique?« )
- Et puis surtout : Quelle sera la nature de la croissance économie post Covid ? Une puissante relance économique construite autour du développement durable et du respect de l’environnement, d’une consommation plus qualitative et moins superfétatoire, et plus généralement la volonté forte de construire une société décarbonée n’est elle pas une source d’inflation par nature ?
En 2022 et probablement encore davantage en 2023, l’augmentation des prix constatée dans l’économie de rattrapage de 2021, va lentement disparaître, mais l’inflation écologiste pourrait rapidement prendre le relais.
Nous devrions alors assister à une année 2022 qui verrait l’augmentation des prix se muter en inflation au gré du déblocage des plans de construction d’une économie décarbonée. En effet, la combinaison entre des taux d’intérêt excessivement faibles et des déficits budgétaires très importants pourraient continuer d’alimenter une croissance économique dynamique source d’inflation.
Le manque de main d’œuvre subit en 2021 permettra de justifier de fortes augmentations des salaires… et pourrait enclencher la boucle prix/salaire nécessaire à une inflation durable.
Mais que vont faire les banques centrales face à cette augmentation des prix qui pourrait devenir durable ?
Entre nécessité d’augmenter les taux pour limiter l’inflation et nécessité des taux d’intérêt réels négatifs pour financer une nouvelle économie décarbonée.
En 2022, les banques centrales vont être face à une situation inextricable : Quelle politique monétaire adopter pour réduire l’inflation et donc la dynamique économique, sans pour autant asphyxier les états qui ont besoin d’une croissance économique plus élevée supérieure aux taux d’intérêt pour espérer rembourser sans effort la dette Covid.
De surcroît, la construction d’une économie décarbonée suppose des déficits budgétaires quasi illimités qui ne sont envisageables qu’avec la persistance des taux d’intérêt réels négatifs.
Ainsi, en 2022 :
- La banque centrale devra probablement travailler à augmenter le niveau des taux d’intérêt à long terme en réduisant progressivement ses achats d’actifs, c’est à dire à réduire sa politique dite de quantitative easing ;
- Néanmoins, l’augmentation des taux d’intérêt devra être faible et limitée pour maintenir une situation de taux d’intérêt réels négatifs. C’est signifie tout simplement que les taux d’intérêt long terme devront rester inférieurs à l’inflation afin d’assurer un remboursement sans effort des dettes souscrites par les entreprises et les états ; C’est alors l’euthanasie des épargnants qui se poursuit ;
L’équilibre subtil devra permettra d’éviter un emballement de l’inflation… tout en soutenant puissamment l’économie qui ne peut pas se permettre une récession ou même une croissance trop faible.
Les banques centrales pourraient alors utiliser le prétexte de la guerre contre le changement climatique pour maintenir une politique excessivement accommodante malgré une inflation supérieure à la cible théorique.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire ce qu’écrit la banque centrale européenne sur son site sous le titre « La BCE et le changement climatique » :
Le changement climatique peut avoir une incidence sur la stabilité des prix au travers des événements météorologiques extrêmes et des incertitudes qui entourent la transition vers une économie sobre en carbone.
À la Banque centrale européenne (BCE), nous nous engageons à prendre les conséquences du changement climatique en considération dans notre cadre de politique monétaire.
Si la principale responsabilité à cet égard incombe aux États et aux parlements, nous jouerons notre rôle, dans les limites de notre mandat. »
BCE
ou encore ce communiqué de presse datant de Juillet 2021 :
« Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) s’engage résolument à inclure les considérations liées au changement climatique dans ses opérations de politique monétaire en ce qui concerne la communication, l’évaluation des risques, le dispositif de garanties et les achats de titres du secteur des entreprises ».
Bref, la banque centrale Européenne pourrait bien trouver dans la lutte contre le réchauffement climatique le prétexte pour poursuivre une politique monétaire accommodante dans les prochaines années.
La puissante augmentation des prix que nous connaissons actuellement devrait ainsi progressivement se réduire puis se transformer en inflation.
Une inflation qui trouverait son origine dans un déficit budgétaire des états au profit de la construction d’une puissante croissance économique décarbonée.
Une croissance économique décarbonée puissamment financée par une politique monétaire toujours très accommodante grâce au taux d’intérêt réels négatifs, même si elle le sera probablement un peu moins qu’aujourd’hui.
Bref, la politique monétaire s’annonce comme durablement accommodante. Aujourd’hui pour lutter contre la pandémie … et demain pour lutter contre le réchauffement climatique. Tous les prétextes sont bons pour imposer une croissance économique à tout prix et une inflation durablement supérieure à ces niveaux d’avant Covid.
A suivre.
La BoE montrera le chemin en augmentant régulièrement mais à petits pas ses taux d’intérêts tout en continuant à racheter les dettes du gouvernement de façon à permettre à celui-ci d’une part de ne pas être asphyxié par la remontée des taux et d’autre part en lui permettant d’avoir une politique budgétaire accommodante.
Ce dernier s’en sortira donc bien puisque la croissance sera au rendez-vous alors que le quidam épargnant s’en prendra plein la…😫 L’euthanasie du rentier continuera à faire son œuvre.
C’est un point de vue bien sûr parmi d’autres scénarios imaginables..
Les Anglais ont toujours tiré les premiers et en termes économiques ont souvent ouvert le chemin.
Euthanasie du rentier s’il est investi en produits de taux
Autrement il peut passer au travers
Bingo !
Le green washing du « Great Reset » est la feuille de vigne permettant de faire passer la pillule des taux négatifs auprès des gueux. Les retraites, pécules et économies vont fondre comme neige au soleil. Ce sera l’euthanasie des classes moyennes et des retraités, euthanasie recommandée par Attali depuis 1981 et reprise sur Twitter par l’inénarrable Amélie de Monmachin.
L’inflation écologiste a bon dos. L’inflation va surgir à cause de nos écoles qui ne forment des personnes adaptées au monde d’aujourd’hui, qui sont dépourvus des compétences nécessaires ou n’ont pas l’envie de beaucoup travailler. Donc les salaires des personnes compétences explosent et vont continuer à exploser en 2022, 2023
La bonne question est de savoir pourquoi nos écoles ne forment pas les personnes adaptées au monde du travail. C’est un choix collectif, plus ou moins conscient. Les métiers de l’enseignement ont été lentement dévalorisés, aussi bien au niveau salaire qu’au niveau respectabilité. On fini par recruter des personnes de moins en moins douées et motivées pour ces métiers. Les familles qui ont les moyens finissent pas payer des cours particuliers et la sélection se fait par l’argent. Indivituellement cela se comprend bien, je préfère payer pour l’éducation des mes enfants que pour l’éducation de tous (par les impots). Ce serait dommage pour moi que s’ils sont tous bien formés, les miens soient en concurrence avec d’autres peut-être plus doués. Ce comportement n’est cependant pas efficace au niveau de la collectivité.
@Pujol
« L’inflation va surgir à cause de nos écoles qui ne forment des personnes adaptées au monde d’aujourd’hui, qui sont dépourvus des compétences nécessaires «
Regardez la première partie de l’émission des experts de ce matin qui était consacrée au rapport de la cours des comptes => grosse inflation en perspective😥😥
école et parents et oui une belle inflation entre 3 et 5% en perspective sur une ou deux génération
Je suis en accord avec ce scénario économique, qui est d’ailleurs celui adopté par la plupart des grandes sociétés de valeurs mobilières. Les taux resteront inférieur à l’inflation, il y aura destruction massive de capital dans la vieille économie (par exemple les centrales au charbon fermeront)et forte création de capital dans la nouvelle économie, ce qui nécessitera des taux inférieurs à l’inflation.
Pour gagner de l’argent à la bourse, il faudra investir dans cette nouvelle économie.
Par contre, les pays à tendance socialiste (comme la France) imposeront beaucoup plus fortement les plus-values afin de redistribuer la richesse et faire en sorte que le travail soit mieux rémunéré que le capital.
L’immobilier sera plus imposé et les loyers probablement plus encadrés qu’actuellement de façon à arrêter la croissance des prix.
En France il ne reste que 4 centrales à chabon qui ont toutes une soixantaine d’années. Même si j’imagine qu’elles ont été un peu entretenues tous ce temps, je ne suis pas certain que les arreter représente une destruction massive de capital.
Concernant le fait que le travail soit mieux rémunéré que le capital, je ne comprends pas trop comment vous comparer les deux. Mais j’espère que nous vivrons dans un monde où celui qui travaille gagnera plus que le rentier !
Il y a aussi les usines qui fabriquent des moteurs à essence ou diesel, donc l’industrie automobile en général va souffrir. Les startups qui se lancent dans la fabrication de cars ou de camions électrique auront de l’avenir. Les banques traditionnelles vont devoir fermer beaucoup de succursales, elles vont détruire du capital. Les aciéries qui utilisent l’énergie fossile, même chose pour les alumineries etc. La liste est longue. Il y aura des chômeurs en plus qu’il faudra recycler, ce qui sera très difficile, car les nouveaux emplois ne seront pas nécessairement dans les mêmes régions. Il y aura par exemple beaucoup de travail dans l’industrie de la construction par exemple pour isoler les maisons ou les appartements. Les 30 prochaines années ne seront pas faciles.
Placer son argent est un métier et c’est un travail. Investir n’est pas sans risque et c’est normal que celui-ci soit bien rémunéré. Si les pays à tendance socialiste ne respectent pas ce critère ou abusent elles seront perdantes. Il faut un juste équilibre entre le travail et l’investissement.
Le rentier comme celui du temps de Balzac s’appauvrissent d’année en année. Le rentier moderne est un investisseur qui gère son argent.
« Placer son argent est un métier et c’est un travail »… j’imagine qu’alors que vous en espèrer au revenu au niveau de votre salaire horaire pour un même nombre d’heures passées et que vous trouvez normal de payer des charges et des impots identiques à ceux de votre salaire.
Pour vivre de ces placements, il faut déjà être riche. A supposé que vous soyez un super investisseur, capable de dégager tous les ans 4% de rendement brut au dessus de l’inflation et sur toute une vie, il vous faut posseder 25 fois le salaire brut annuel pour dégager le revenu d’un smicar (donc pas loin de 500 k€ de placement pour dégager les 19 k€ de revenus brut). Comme je n’ai ni gagné au loto, ni fait un super héritage, et que je ne connais aucun placement qui me rapport de façon sûr plus que l’inflation, je prefère compter sur mon travail que sur mes placement pour vivre. Et j’espère donc que l’on taxera donc moins mon travail que mes placements (je pars du principe qu’il faut tout de même payer des impots, la seule question est de savoir sur quelle base).
@Emmanuel Castaigne
Définition d’une rente du petit larousse:
« 1. Revenu périodique, non obtenu par le travail, contrepartie du droit du propriétaire d’user de sa terre (rente foncière) ou provenant d’une ressource rare (rente pétrolière) ; supplément de rémunération qui, par suite des circonstances, d’une conjoncture particulière, etc., s’ajoute à la rémunération normale d’un (ou des) facteur(s) de la production.
2. Emprunt d’État à long ou moyen terme négociable en Bourse.
3. Allocation régulière versée au titre de la législation concernant les accidents du travail.
4. Familier. Personne ou chose dont on tire un profit régulier. »
Je suis entièrement en accord avec votre définition du rentier moderne « Le rentier moderne est un investisseur qui gère son argent. »
@Apollon
L’immobilier a une époque à permis avec l’effet de levier, prise de risque et travail d’acquérir un patrimoine. Le rendement de celui-ci malgré un travail continuel d’entretien et de gestion, du fait de la fiscalité de plus en plus confiscatoire est devenu peau de chagrin. Si votre travail vous suffit pour vivre, tant mieux pour vous, mais pour certains non et le seul moyen de s’en sortir était d’investir avec effet de levier et travail supplémentaire. Aujourd’hui avec votre raisonnement ces gens là seront condamnés à ne plus pouvoir faire et rester dans leur condition. Je vous avoue que je n’aime pas ce genre de société où vous enlevez tout espoir à quelqu’un de s’en sortir.
Mon travail me satisfait même s’il ne me rendra jamais riche. Pour gagner plus je pense qu’il vaut mieux investir pour se former et acceder à un metier mieux payé (où bien travailler plus dans son propre métier lorsque c’est possible). Evidemment, ce n’est pas facile, cela demande beaucoup de travail si on garde son métier en même temps, mais c’est sans aucun doute la chose la plus rentable que l’on puisse faire.
Le gain du risque est juste neutre et ne rapporte pas en moyenne. Si je prête à 100 personnes et que je sais que 3 d’entre elles ne vont pas me rembourser, je vais demander une prime de risque d’un peu plus de 3% (3,093 pour être précis) juste pour couvrir les pertes. Mais en fait je ne gagne rien avec cette prime, je vais juste retrouver mes sous. Evidemment 97% du temps, tout ce passe bien et j’ai un réel gain, mais les 3 autres %, j’ai une perte totale.
C’est par la travail que les gens peuvent s’en sortir et c’est le travail qui crée de la valeur, pas la spéculation.
L’investissement comme son nom l’indique n’est pas de la spéculation, il ne faut pas confondre.
Oui, entre investisseurs et speculateurs, c’est comme entre bons chasseurs et mauvais chasseurs. En parodiant des personnes pas trop connues :
« « Le mauvais investisseur, c’est la gars qui a du fric, il voit un truc qui peut rapporter, il achète. Le bon investisseur, il a du fric, il voit un truc qui peut rapporter il achète…mais c’est un bon investisseur. (…) Y a le spéculateur et le non spéculateur. »
Sur ce moment de détente, bon réveillon à toutes et à tous et une très bonne année 2022.
Pourquoi les faibles taux d’intérêt nous obligent à reconsidérer la portée et le rôle de la politique budgétaire
http://annotations.blog.free.fr/index.php?post/2021/12/21/Politique-budgetaire
Olivier blanchard,
Bonjour à tous, merci pour vos commentaires intéressants.
Le scénario décrit dans l’article nous semble ( à Guillaume et moi) le plus probable pour la période post Covid.
En principe, les taux doivent rester bas, pour des raisons de soutenabilité de la dette, et de croissance économique, d’autant plus que c’est leur tendance de long terme, comme l’explique Olivier Blanchard.
Quelques questions qui ne trouvent pas encore leurs réponses se posent cependant :
En dehors du « verdissement » de l’économie, ( les verts allemand ont obtenu pour leur participation au gouvernement des obligations rachetables par la BCE à hauteur de 70 milliards€), d’autres facteurs inflationnistes sont à l’œuvre surtout pour l’année 2022 :
-Les États ne sauront plus se passer de la manne (coke) monétaire européenne, surtout ceux du sud dont le notre, les marchés non plus. Nous pouvons penser qu’ils continueront donc à y recourir.
-le ralentissement des chaines de production chinoises va se poursuivre. Le vaccin chinois n’est pas efficace contre le variant omicron, et si la Chine persiste dans la stratégie zéro-covid ils seront obligés de tout refermer. cela a un impact très important sur les coûts de revient et les délais de livraison des pièces détachées. ( ce que nous avons déjà)
-Les augmentations de salaires sont d’ores et déjà à l’ordre du jour ( en Allemagne) et ce sera un sujet chaud pour la campagne présidentielle française
-Et puis le pétrole et le Gaz ne baissent pas du tout.
– Enfin la reprise post Covid devrait rester forte, du côté de la demande alors que l’offre présente des difficultés à y répondre ( les délais s’allongent et les prix montent)
Nous l’avons déjà expliqué plusieurs fois sur le blog, la configuration idéale est une hiérarchie progressive de notre triptyque TAUX, INFLATION, CROISSANCE.
Or comme dit plus haut, l’inflation dépasse les taux, mais maintenant aussi la croissance.
Cette situation est tolérable tant qu’elle est supposée transitoire, mais un trop grand écart entre les taux et l’inflation d’une part, et qui finirait par s’inscrire dans la durée d’autre part, (ce qui nous donnerait des taux réels fortement négatifs), n’aurait pas que des avantages.
Si cela permet de faire payer la dette aux « rentiers » tout le monde finirait par payer y compris les salariés, générant de fait un emballement inflationniste par les augmentations de salaires rendues nécessaires, de sorte qu’il faudrait alors prendre des mesures déplaisantes pour calmer l’inflation.
Tout est dans la mesure, et nous attendons des politiques et des banquiers centraux qu’ils la battent » allegro ma non troppo » !!
Merci Julien pour ce scénario très plausible.
Bonsoir
Une analyse passionnante de Patick artus :
« https://www.research.natixis.com/Site/en/publication/bhoYxAh1Km1XTvqQIcaokrRstl9lqAEAUcWKyZvqyYo%3D?from=email »
Faudra-t-il que les Banques Centrales réagissent à l’inflation qui va venir de la transition énergétique ?
Patrick Artus : « Les banques centrales peuvent être confrontées à de violents conflits d’objectifs »
Chronique
auteur : Patrick Artus
Le financement des investissements nécessaires à la transition énergétique, à faible rendement et de long terme, exige des banques centrales qu’elles persévèrent dans leur politique de taux bas, estime l’économiste dans sa chronique.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/30/patrick-artus-les-banques-centrales-peuvent-etre-confrontees-a-de-violents-conflits-d-objectifs_6111568_3232.html