La France, pays aux 300 fromages et autant de micro-climats
Ce n’est pas un hasard si la grandeur de notre pays se calque facilement sur les périodes de monarchie absolue. Louis XIV, Napoléon 1er surtout.
Après une 4eme république calamiteuse, la 5eme est une tentative de réhabilitation monarchique avec son «roi» élu. Il ne saurait en être autrement dans un pays aussi disparate sur le plan des idées politiques et sociales elles mêmes ancrées sur la géographie des anciennes provinces.
Un chef est nécessaire pour gouverner tout cela, avec une «main de fer dans un gant de velours».
Nous le savons, avec la fin de la royauté, le jacobinisme révolutionnaire a triomphé, et il ne pouvait en être autrement.
Aujourd’hui encore, la structure de l’État est verticale, au sommet le Président, et au dessous les différents services administratifs, découlant les uns sur autres tels une fontaine à champagne.
A ceci près que l’inertie des administrations décourage les plus impétueux et que certaines s’octroient un rôle décisionnaire qui ne devrait pas être le leur.
C’est ce que l’on appelle parfois l’État profond et qui est vraiment l’une des caractéristique française mais aussi bruxelloise. Ces structures, comme nous le voyons depuis un an, sont manifestement mieux adaptées pour produire des règlements et des normes que pour faire face aux situations de crise.
Nous en reparlerons plus tard.
Management vertical et évolution incrémentale
Pour les besoins de la démonstration, je force un peu le trait, puisque dans le milieu des entreprises, cela évolue quand même dans le bon sens, mais trop lentement.
Et il n’est pas étonnant de retrouver encore, cette hiérarchie rigide, devant faire face entre autres aux syndicats, certes de sensibilités variées, mais dont la rigidité de quelques uns tient du monolithe.
Ce management vertical pose de nombreux problème d’articulation entre les différents services.
Imaginons l’entreprise (mais l’État c’est assez similaire) comme une tour, au sommet de laquelle se trouve le PDG, en dessous, les directeurs, puis les sous directeurs, puis les administrations…, et tout en bas les mains ouvrières.
Chaque étage confie à celui du dessous des tâches à effectuer, bien distinctes, et en retour chaque subordonné doit rendre des comptes à l’étage supérieur, avec des réactions en chaîne jusqu’au sommet.
Les conséquences de ce type d’organisation sont assez perverses, puisque naturellement, par une sorte d’instinct de conservation, chaque salarié, surtout dans les hauts niveaux, va avoir comme objectif premier de plaire à son supérieur dans le but de garder son poste, et ses avantages, plutôt que d’optimiser les résultats de l’entreprise.
Cela peut aussi parfois coûter cher à l’entreprise, par exemple en multipliant les consultants externes, afin de produire des rapports, dont on sait qu’ils restent souvent lettre morte. Mais on a fait ce qu’il fallait en faisant appel à des experts.
Et surtout cela ne favorise pas vraiment l’innovation.
Le pendant technique de l’organisation verticale, est l’évolution incrémentale. C’est à dire l’amélioration d’une technique déjà existante où l’imagination n’est pas en première ligne.
Nous venons d’en voir l’exemple dans le chapitre précédent avec le vaccin de Pasteur (cf »Dans la course à la croissance, « Time is money » »). Malgré tout, c’est parfois très utile, comme en automobile avec moteur thermique, les voitures d’aujourd’hui étant nettement plus sures et économiques que celle d’autrefois.
Mais ce n’est plus comme cela que l’on fait de gros bénéfices. Les entreprises traditionnelles ne sont pas les vedettes de la cote boursière.
Management horizontal et innovation disruptive
S’opposent à tout ceci, le management horizontal et l’innovation disruptive essentiellement le fait des entreprises liées aux nouvelles technologies et de l’internet.
Le management horizontal c’est par exemple le CIO de FaceBook Mark Zuckergerg qui a installé son bureau au milieu d’un openspace, où chaque employé a la possibilité de le voir et de discuter avec lui si besoin.
Mais ce n’est pas seulement ça.
Le travail est organisé en petites équipes de 8 à 10 personnes, coachées par un «manager». Car il y a toujours un «chef», mais proche du projet.
Ici, ces équipes n’ont pas de tâches dévolues, mais un objectif commun, un projet à réaliser.
Les membres de l’équipe ne sont pas choisis au hasard, et ce sont tous des «pointures» chacun dans leur domaine. Ils proviennent aussi d’horizons et de milieux différents, avec des formations qui parfois n’ont rien à voir avec le projet.
On pourra retrouver par exemple, un spécialiste en sciences humaines dans un projet très scientifique, car on estime qu’une sensibilité autre, peut parfois apporter la solution à un problème purement technique que des scientifiques purs ne voient pas. Cela s’est déjà produit.
Ces équipes cherchent une innovation de rupture.
L’exemple type est Elon Musk.
Que ce soit avec la Tesla dont les performances dépassent celles des autre constructeurs de voitures électriques ou avec Space X, qui devient le lanceur le moins cher disponible, et maintenant Hyperloop, Elon Musk crée du neuf.
Et là ou la plupart des entreprises cherchent à protéger leur savoir faire par des brevets, Tesla, rend tout disponible sur le WEB gratuitement.
Il pense que le partage de la connaissance est gage de progrès, et qu’il sera toujours en avance d’une innovation.
Notre Ariane est en difficultés en face de SpaceX. La France est pourtant très bonne en ce domaine ; mais voilà, on ne fait qu’améliorer la fusée de la génération précédente.. Et elle est maintenant un peu trop chère en face d’une concurrence montante.
Si l’innovation de rupture est assez spécifique des États Unis, ainsi que de la Chine, les entreprises traditionnelles existent partout, avec des performances boursières assez médiocres en regard de ces nouvelles industries.
C’est normal, elle font beaucoup moins de bénéfices. Alors que les GAFAM ET BATX en font d’énormes qui justifient leurs cours boursiers.
La nouvelle technologie tire toute seule le S&P 500 et le NASDAQ vers le haut.
Apple par exemple, vaut plus cher que l’ensemble du CAC 40 !!
Non les entreprises françaises ne sont plus en 1950 !!!!
Quand vous vous éloignez de votre zone de compétence et de connaissance, et que vous parlez de l’organisation des entreprises …. vous égarez le lecteur dansvers des contre-vérités. Heureusement pour nous tous les entreprises françaises ne sont pas du tout mais pas du tout organisées comme vous le decrivez ! Vous retardez de 50 ans
Bonjour POC,
Au delà du titre de cet article, la France a globalement besoin de faire une révolution intellectuelle qui n’est pas limités au secteur entrepreneurial, si elle veut cesser de baisser dans les classements internationaux de tous ordres.
Je vous remercie pour votre réaction, qui à mes yeux est saine et positive, et qui je l’espère en appellera d’autres.
Cela dit, vous avez noté j’espère, que je préviens- à propos des entreprises- avoir volontairement exagéré.
Sur le business model de TESLA:
https://www.forbes.fr/business/tesla-continue-son-regne-grace-aux-credits-carbone/
Ou l’innovation financée par la captation des normes.
Sur le Web gratuit, il y a des astronomes qui font une pétition pour garder le ciel « beau » et non pollué par les centaines puis les milliers de satellites à venir : mais conserver un ciel « vierge » est à nouveau une hérésie archaïque, il vaut mieux rendre le web accessible partout sur la planète surtout dans les zones où il n’y a pas de réseau…lesquelles zones sont principalement des zones peu ou pas peuplées (donc de beaux arguments, la main sur le coeur, mais dès qu’on soulève le capot, il est possible de nuancer une admiration béate).
Sur APPLE, écouter ses usagers (qui pour certains relèvent du fanatisme…), m’interpelle quant à la fascination du matériel et m’interroge quant à la prise de recul, l’esprit critique de certains.
Heureusement, ces sociétés qui sont donc des modèles à suivre les yeux fermés, participent également à l’effort collectif avec la dissimulation de leurs bénéfices dans les paradis fiscaux (nouveau paradigme : il ne faut pas payer de fiscalité, cela témoigne d’un manque d’inventivité et d’innovation).
Ou lorsque la fascisation du quantitatif annihile le qualitatif.
Je m’en voudrais de vous reveiller brutalement, mais nous ne sommes ni sous louis XIV ni sous Napoleon. dont soit dit en passant je ne sois pas sur qu’on puisse dire que se fut l’apogée de ce pays, parce que quand on vend sa vaisselle pour payer la guerre ce n’est pas le signe qu’on va bien.
Adoncque, disai-je, nous ne sommes plus en temps là et macron a part sa suffisance, qui nous donne certe une petite idée de ce que peut être l’infini, n’a aucun des attributs d’un roi Bourbon, d’un petit caporal corse, ni même pour être plus proche dans le temps d’un general deux etoiles par interim, ni même d’un chatelain auvergnat qui chasse au bois de Boulogne au petit matin.
Bref, macron, mais ce serait un autre ce serait pareil, a la couleur, d’un president, a le costard d’un president (de plus en plus mal taillé avec les presidents qui passent) mais il lui manque le principal: le POUVOIR.
Aujourd’hui le centre du pouvoir est plus proche d’Aix la Chapelle que de Neuilly ou du Touquet, il est a Bruxelles. et le roi de belgique (a ne pas confondre avec le roi des belges,) c’est la commission européenne qui dicte à la france comme aux autres sa loi.
Nos amis italiens viennent d’ailleurs d’heriter d’un nouveau gauleiter qui va leur mettre les points européens sur leur I d’italie.
Donc le pouvoir de macron et de ses successeurs ce limite a leur assiette de soupe quand ils l’ont dans le ventre (si brizite est d’accord.
Adoncque… Dans mes bras, mon ami, j’adore décidément votre verbe si délicieusement suranné !
Bonjour
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bonjour Le Mecreant,
Libre à vous de penser que le siècle de Louis XIV ne corresponde pas à une sorte d’apogée du rôle et de la splendeur de notre pays dans le monde de l’époque, ( encore que cela soit surprenant puisque votre verbiage fasse plutôt ancien régime) mais ce n’est pas du tout le sens de mon propos :
Je voulais seulement montrer que le système politique français actuel, avec sa « verticalité » et un président au pouvoir quasi absolu rare dans uns démocratie, s’inscrit dans une continuité historique, elle même étroitement liée au mélange des populations qui constituent c’est ensemble hétérogène que l’on appelle peuple français.
Cette diversité de populations, et des idéologies qui les animent, font que seul un pouvoir fort et centralisé peut gouverner ce pays.
Il en va de même pour l’Italie, qui elle, est restée avec une gouvernance style 4eme république, et qui entraine son instabilité politique.
Ce pouvoir fort venant d’en haut (encore une fois indispensable) cesse d’être un avantage lorsque la bureaucratie sous-jacente, est laissée la bride su le cou, comme c’est le cas depuis de nombreuses années.
Vous me laissez ma liberté de penser… j’en suis bien aise,
Pour le reste, eleve Bonnetouche, vous aurez 20/20 vous avez parfaitement appris vos leçons d’histoire de france revue et corrigée par la troisieme republique et les hussards noirs de ladite republique.
Je vous suggère cependant d’étudier l’histoire comparée, d’exercer votre esprit critique, et de vous faire votre propre opinion.
Pour l’histoire comme pour la situation présente.
Mais peut être est-ce déjà fait, auquel cas nous avons juste une appréciation différente des faits et il est heureux que nous puissions encore l’exprimer librement, ce qui pourrait ne pas durer.
Bonjour M. Bonnetouche,
Entierement d’accord avec votre analyse, ayant travaillé 15 ans dans une entreprise semi-publique c’est tout à fait la verticalité que vous décrivez, et même plus, allant jusqu’à la caricature la plus absurde … quand à la politique et surtout l’administration, d’accord aussi … hélas….
Bonjour,
Sujet intéressant.
Entre verticalité et horizontalité, la situation n’est pas systématiquement aussi absolu que décrite. Elle diffère souvent en fonction des activités, de la taille et des hommes.
A mon avis le principal problème est humain, avec le volonté, ou la capacité à prendre des responsabilités et les assumer.
La crise actuelle est très intéressante à ce sujet, en particulier pour l’administration.
Beaucoup de revendication locale, tout en reprochant à l’état de ne rien faire. Mais qu’attendent les responsables intermédiaires (région, département, communauté, mairie) pour décider ?
Sinon sur un plan général, l’administration a également induit des notions d’horizontalisme au milieu du verticalisme, avec des pôles d’expertises, des commandements croisés (dit parfois dynamiques). Souvent une belle cacophonie qui édicte des règles à appliquer sans moyens ni coordination qui débouche souvent sur des déresponsabilisations locales et de l’immobilisme, à défaut de décideur local.
Au niveau des entreprises, le système est souvent lié à la personnalité du dirigeant et celles des « responsables ».
Cette répartition découle souvent de l’engagement des fonds. il me semble logique que celui qui paie (entendre s’engage financièrement) s’attende à avoir des remontées fiables sur la consommation des capitaux. Cela débouche souvent sur une organisation souvent relativement vertical dans les petits groupes.
En revanche, c’est beaucoup plus diffus dans les grands groupes où les dirigeants sont des salariés.
Bonjour François,
Je suis d’accord avec vous.
Plus la structure est importante plus elle est lourde.
le problème se pose donc en tout premier lieu au niveau de L’État et des grandes entreprises, dont le fonctionnement devient de type administratif.
Effectivement, l’humain joue un rôle essentiel et l’on va retrouver des bons et des mauvais fonctionnements partout.
Mais il n’est pas normal que cela soit en rapport avec la bonne ou mauvaise volonté des uns et des autres.,
Les dirigeants devraient être en capacité d’organiser l’ensemble des services sous-jacents de sorte que la globalité de la structure fonctionne d’une façon cohérente.
La rentabilité, ou le budget selon le cas, l’argent pour tout dire, ne doit être pris en compte qu’une fois déterminée la réorganisation des services et des objectifs.
L’exemple type est la santé, où nous savons que la désorganisation dans l’articulation administration/hôpital est maximum, et où le ministère par le biais de ses nombreuses agences et directions, passe son temps à réduire les budgets, sans tenir compte du terrain.
Nous sommes totalement en phase Julien.
Le problème de la Santé, comme de beaucoup d’administration résulte dans la multiplicité des intervenants dits spécialisés qui ont découpé le système verticalisé en gestion dites croisée.
Le résultat est souvent que le dirigeant local se retrouve avec un nombre conséquent de correspondants « hiérarchiques » par domaine pour financer les opérations, ne disposant pas nécessairement du budget en propre.
Sans parler de bonne ou mauvaise volonté, il s’agit de temps de montage de dossier, de passages de marchés (avec encore des délais), ….
Autre élément aussi à prendre en compte, la remonté d’information. Au niveau central les résultats qui remontent sont souvent bons avec l’annonce des conseillers au décideur que tout va bien pour assurer sa promotion durant le trop bref passage de ce dernier, jusqu’à l’écroulement.
On en arrive à l’éternel retour de balancier : ne faudrait-il pas revenir à davantage de verticalité avec moins d’intermédiaires ?
Emmanuel COMBE serait il un lecteur leblogpatrimoine.com :
«Disruption pharmaceutique» – la chronique d’Emmanuel Combe
https://www.lopinion.fr/edition/economie/disruption-pharmaceutique-chronique-d-emmanuel-combe-235957