Les marchés actions seraient ils « sympa » avec les retardataires ?
En tout état de cause, les cours de bourse ont chuté de 3.74% hier sans raison apparente. Une baisse très importante qui nous rappelle les pires séances du mois de mars dernier alors que l’épidémie de coronavirus s’annonçait comme l’épidémie du siècle qui pouvait anéantir notre civilisation.
À la fin du mois de mars 2020, c’était l’hystérie collective. Nous étions collectivement persuadés que la crise du coronavirus signait la fin d’un monde. Tous les fantasmes millénaristes qui traversaient nos sociétés trouvaient alors leur réalité. Cette hystérie collective était à l’origine d’une violente chute des cours de bourse ; plus personne ne voulait détenir des actions devant les pires conséquences économiques provoquées par la pandémie.
Pour se rendre compte du climat qui animait la société en mars, il suffit de relire cet article que nous avons publié le 01 mai 2020, sous le titre « Coronavirus : Narration et hystérie collective pour un virus saisonnier qui disparaitra au printemps ?«
6 mois plus tard, on se rend compte à quel point nous n’étions collectivement pas préparés à vivre avec le risque. L’hystérie est bel et bien derrière nous et nous avons, semble-t-il, retrouvé un semblant de raison. (Cf. « Coronavirus : après l’hystérie du printemps, le retour à la raison et la priorité à la croissance économique.« )
Néanmoins, nous allons devoir payer, probablement très cher, les conséquences de ces quelques semaines de confinement. Le maintien durable des gestes barrières et la persistance de la « peur » du virus modifient en profondeur le moteur de l’économie.
Il suffit de constater les rayons vides de certains magasins pour se rendre compte que le commerce international est encore fortement ralenti. Les entreprises s’adaptent, innovent, trouvent de nouveaux produits à vendre alors que les consommateurs modifient leur manière de consommer. Au-delà de la volonté de maitriser sa consommation et son impact environnemental, le consommateur limite ses dépenses quotidiennes en réduisant ses déplacements et ses sorties.
Bref, nous ne sommes plus dans l’hystérie millénariste qui animait les esprits au printemps, mais nous prenons conscience de la montagne qu’il nous faut maintenant gravir pour compenser ces quelques semaines d’errance mondiale.
Le chemin de la reconstruction est encore long. Nous en prenons conscience petit à petit.
Une chute des marchés actions après des mois d’une hausse en ligne droite.
Depuis mars, la hausse des cours de bourse est impressionnante. Ceux qui n’ont pas eu le courage d’investir au plus bas alors que nous étions collectivement dans l’hystérie s’en veulent d’être passés à côté du coup de bourse de leur vie.
Ils attendent avec une jouissance à peine cachée ce nouveau moment de forte baisse des cours de bourse pour enfin acheter des actions.
Ils jubilent presque devant la baisse des cours d’hier. Enfin, leur moment arrive, ils vont pouvoir enfin investir massivement ;
Pour certains, cela fait 10 ans qu’ils attendent enfin cette forte baisse des cours pour acheter des actions à bas prix. Ils ont raté l’effondrement du mois de mars ! Ils sont maintenant aux aguets et ne se feront pas avoir deux fois.
Malheureusement, n’est-il pas utopique de croire que le train passe deux fois ? Pour retrouver les cours du mois de mars, nous devons retomber dans l’hystérie millénariste à l’origine des pires analyses prospectives.
Cela ne semble pas raisonnable d’attendre une baisse comparable à celle observée en mars, même si finalement personne n’en sait strictement rien (à titre personnel, je n’y crois pas comme expliqué dans cet article « actions : Inutile d’attendre une baisse des cours. La bourse ne peut pas baisser ! » – Mais, comme vous le savez, je n’en sais strictement rien).
Ainsi, il semble opportun de saisir chacune des baisses de cours pour investir à long terme en actions.
Les investisseurs qui possèdent des liquidités à investir pour les 15 prochaines années, doivent profiter de la baisse des cours pour acheter des actions en direct dans leur PEA.
Mais attention, il s’agit d’investir progressivement. L’investisseur prudent pourra profiter de la baisse pour affecter 10% de son capital à investir aux cours actuels. Attention, vous devrez garder à l’esprit que la baisse peut se poursuivre dans les prochaines semaines ou prochain mois.
L’investisseur en action ne doit en revanche jamais oublier qu’il n’est pas un spéculateur. Il ne s’agit pas de jouer avec les cours de bourse pour gagner 10% ou 15% rapidement, il s’agit de profiter de la baisse des cours de bourse pour investir à bon compte dans le capital de belles entreprises.
Les marchés financiers sont par nature irrationnels. Il faut profiter de cette irrationalité pour investir de manière rationnelle à long terme.
Au final, même la baisse de mars 2020 était à relativiser.
Si vous regardez les performances d’un tracker S&P 500, vous le payiez en mars 2020 (au plus bas) trois fois plus cher qu’en mars 2010.
Bref, nous ne savons rien de l’avenir, continuons l’investissement progressif et nous verrons bien où nous en sommes en mars 2030. 🙂
je pense que le graphe inclu les dividendes, il faut soustraire les dividendes pour se faire un vrai avis.
Pourquoi voulez-vous soustraire les dividendes ?
Ca n’a aucun sens.
Un graphique, corrigé des dividendes versés, représente ce que l’action vous rapporte (plus ou moins values + dividendes).
Un graphique non corrigés, représente mieux la valeur de l’entreprise, cette valeur ne peut plus inclure les dividendes puisqu’elle les a versés.
Les 2 types de graphiques ont du sens.
Un graphique, corrigé des dividendes, à l’allure haussière, pourrait cacher quand le rendement est élevé, une société dont la valeur baisserait.
Pas sûr que ce soit plus représentatif, car l’entreprise pourrait aussi utiliser sa trésorerie pour procéder à des rachats d’actions et ainsi soutenir le cours de son action.
on peut comparer avec le cac 40, graphique de base et graphique avec dividendes.
Sur le graphique de base, sans regarder dans les détails, la valorisation est globalement la même.
sur celui avec div réinvestis, la valorisation à presque doublée,
pour autant, paye t-on les actions du cac 40 2 fois plus chère ?
Non, c’est juste que le cac 40 div reinvestis et le SP 500 affiche un graphique qui intégre les dividendes qui ont un impact significatif sur le graphique mais aucun impact sur la valeur des entreprises et sur la performance future.
c’est donc pour cela que l’indice sans dividende est plus intéressant quand on veut comparer la valorisation des entreprises de l’indice au cours du temps et l’indice avec div reinvestis plus pertinent quand il s’agit d’avoir une idée des performance de l’indice.
Les actions du CAC 40 n’ont pas été multipliées par 2 par contre pour le SP500 je ne sais pas quand on voit à quel point le marché americain est haut.
bonsoir,
Les dividendes ne sont pas comptabilisés dans la CAC contrairement a d’autres indices.
Il faudrait donc les rajouter
Le S&P hors GAFAM n’a pas fait mieux que la moyenne européenne depuis mi mars…
Bonjour, Guillaume a donc raison. On a une baisse permettant aux « retardataires « d’entrer dans le marché. J’avais défini une possibilité de baisse vers 4600, nous y sommes presque. Peut on aller plus bas? Ce serait un excès donc il faudrait profiter certainement( . 4450) . Le plus grave dans cette affaire c’est le constat que l’Etat n’a toujours pas prévu suffisamment de places de réanimation pour faire face à une rechute. Ce ne sont pourtant pas les fonds qui manquent !!! Je ne crains pas de dire que nous sommes gouvernés par des incompétents, On savait qu’ils n’étaient pas visionnaires, mais ce n’est pas non plus la psychologie de masse qui les caractérise. Ils devraient pourtant se rendre compte que le confinement n’emporte plus l’adhésion de la majorité.