Hier, nous avons commencé à travailler sur l’opportunité d’investir en obligations d’entreprises pour essayer d’améliorer le rendement de votre épargne.

Un investissement obligataire qui devra être réparti entre entreprises dites « investment grade », entreprises solides et sécurisées et « high yield » pour les entreprises moins solides (tout en restant, le plus souvent, de grandes et belles entreprises).

Nous l’avons vu, moins la notation de l’entreprise est bonne, plus le taux de l’obligation est élevé sur le principe classique du lien entre rendement et risque.

Un coupon obligataire estimé autour de 3/4% pour les obligations « investment grade » et autour de 5/7% pour un portefeuille diversifié d’obligation « high yield ».

La financepourtous définit une obligation avec ces mots : « Une obligation représente la part d’un emprunt émise par une entité (l’État, une collectivité locale ou une entreprise). Si vous détenez des obligations, vous êtes donc le prêteur (le créancier) de l’entité ayant émis ce titre. En échange de ce prêt, vous allez percevoir des intérêts (coupon). Le taux d’intérêt est connu à l’avance par l’investisseur tout comme la durée du prêt et la date de versement des intérêts. »

Néanmoins, au-delà du coupon obligataire, c’est-à-dire du taux de rémunération du prêt fait à l’entreprise, une obligation est aussi un actif négociable en cours de vie.

Vous pouvez revendre vos obligations (ou votre ETF obligataire / fonds obligataire) en cours de vie. Vous n’êtes pas obligé de conserver votre obligation jusqu’au remboursement total par l’emprunteur.

Ainsi, le prix de votre placement en obligation varie dans le temps. Une variation du prix de l’obligation qui sera à l’origine d’une plus-value ou d’une moins-value.

Une variation du cours de l’obligation qui est mécanique et fonction de l’évolution générale des taux d’intérêt. Il n’y a aucune spéculation sur le prix d’une obligation. Le prix d’une obligation est simplement mécanique et mathématique.

Vous allez très rapidement comprendre avec cet exemple.

Une obligation de 100 000€ est émise pour 10 ans au taux de 5% en 2023. Cela signifie que l’entreprise emprunteuse s’engage à rembourser 5000€ par an pendant 10 ans.

4 ans après l’émission (6 ans avant le terme de l’émission), l’épargnant détenteur de l’obligation souhaite revendre son obligation à un tiers. La question est de connaître le prix de cette obligation.

Celui qui va acheter cette obligation d’occasion va donc pouvoir toucher pendant 6 ans encore, 5000€ par an puis 100 000€ au terme des 6 ans.

Combien ça vaut un tel placement ? Combien suis-je prêt à payer pour toucher 5% par an pendant 6 ans ?

La réponse est simple : Quel est le taux des obligations nouvellement émises au moment du rachat de cette obligation d’occasion ? :

  • Si les nouvelles obligations sont émises au taux de 3% au moment de l’achat de cette obligation d’occasion à 5%, alors le vendeur de l’obligation va réaliser une plus-value. Nombreux seront les candidats à l’achat pour cette obligation de 5% alors que les taux du marché sont à 5%. Dans un tel environnement de marché, le prix de cette obligation sera de 110 000€, soit une plus-value de 10 000€ pour le vendeur de l’obligation.
  • Si les nouvelles obligations sont émises au taux de 8% au moment de l’achat de cette obligation d’occasion à 5%, alors le vendeur de l’obligation va réaliser une moins-value. Rares seront les candidats à l’achat pour cette obligation de 5% alors que les taux du marché sont à 8%. Le vendeur de l’obligation d’occasion va devoir baisser son prix pour trouver un candidat. Dans un tel environnement de marché, le prix de cette obligation sera de 86000€, soit une moins-value de -16000€ pour le vendeur de l’obligation.

On a coutume de dire que le prix d’une obligation, source de plus-value, monte lorsque les taux d’intérêt baissent.

Au début de l’article, je vous explique que les taux « investment grade » varient entre 3% et 4% alors que les taux « high yield » varient entre 5% et 7%.

Rendement = risque. Logique.

Est-ce que les taux vont baisser dans les prochains mois ou années ?

  • Si oui, alors vous pourriez bénéficier d’une plus-value additionnelle au coupon obligataire ;
  • Si non, alors vous pourriez subir une moins-value au coupon obligataire ;

Personnellement, je ne sais pas. Je me méfie de ce consensus qui affirme que les taux vont baisser.

Oui, les taux court terme risque de baisser. C’est la BCE qui modifie directement les taux des marchés monétaire.

Aujourd’hui, le taux de l’ESTER (ex-Eonia) est à 3.90%. C’est-à-dire que le taux de l’argent au jour le jour est supérieur au taux long terme.

Cela représente un frein à l’activité économique important. Demain, il est prévu que la BCE baisse ce taux d’intérêt court terme.

Mais quid des taux long terme ? Les taux long terme ne sont pas fixés par la BCE. Ils sont fixés par le marché en fonction de la croissance nominale de l’économie. On a coutume d’expliquer que le taux d’emprunt de l’État Français (= taux sans risque) doit être proche du taux de croissance nominale de l’économie (PIB + Inflation).

Le taux d’emprunt des entreprises est fixé par rapport au taux d’emprunt dit sans risque de l’État Français. On y ajoute une prime de risque, car prêter à une entreprise est plus risqué que de preter à un état.

Selon les dernières projections macroéconomiques de la Banque de France, le taux de croissance nominale de l’économie devrait être autour de 3.20% en 2024 (0.80% de PIB + 2.50% d’inflation = 3.20%).

Un taux d’emprunt de l’Etat français autour de 3% semble un niveau cohérent pour 2024.

Pour 2025 et 2026, l’inflation devrait baisser, mais la croissance devrait accélérer à nouveau, maintenant un taux de croissance nominale de l’économie autour de 3/3.50%.

Ainsi, les taux d’intérêt de long terme apparaissent comme assez cohérent par rapport à la dynamique économique du pays.

Avec une croissance nominale de l’économie autour de 3/3.50%, il apparaît comme cohérent d’avoir des taux d’emprunt d’État Français autour de 3% (et un taux de crédit immobilier autour de 3.80% / 4% – Historiquement et de manière empirique, le taux de crédit immobilier, c’est +1% par rapport au taux d’emprunt de l’état Français).

Bref, une baisse des taux long terme est peut-être envisageable, mais prudence sur les certitudes.

Besoin d'un conseil ? Découvrez nos services :
Conseil indépendant 
Bilan patrimonial
Livres et formation 
Assurance-vie et gestion de patrimoine
Investir dans l'immobilier
Optimiser sa Succession

Vous êtes les meilleurs ambassadeurs !

Depuis quelques mois, j'ai mis en place un système d'avis client (indépendant et certifié).
Un client vient de déposer un nouvel avis. C'est grâce à ce genre de commentaires que j'adore mon métier ! #MERCI :