Les marchés sont nerveux. À la moindre mauvaise nouvelle, les cours de bourse s’écroulent littéralement. Il est vrai que la violence de la hausse des taux, le krach obligataire que nous sommes en train de vivre détruit du capital, pourtant réputé comme à risque faible, dans des proportions historiques.
Les portefeuilles sont en moins-values considérables. Les investisseurs n’ont plus les moyens d’assumer le risque de la volatilité des actions !
Un portefeuille diversifié, ce sont schématiquement 2 actifs :
- Des obligations pour sécuriser le portefeuille à hauteur de 40% du portefeuille
- Des actions pour dynamiser le rendement à hauteur de 60% du portefeuille.
Le krach obligataire détruit la valeur de la poche obligataire dont le rôle est pourtant de réduire le risque et sécuriser l’ensemble.
Les investisseurs sont alors dans une situation insupportable avec du risque partout !
La liquidité devient alors un luxe après lequel tout le monde court. Les investisseurs ne peuvent plus assumer le risque de la volatilité sur le marché actions.
Au moindre risque de dérapage, il faut liquider pour assurer la liquidité ! C’est la priorité.
Des cours de bourse qui s’écroulent à la moindre mauvaise nouvelle. Liquidité à tout prix.
Vendredi Alstom, dont le carnet de commande est pourtant plein, s’écroule d’environ 40% après les années de free cash-flow négatif (flux de trésorerie disponible = Le Free cash flow est la somme disponible une fois que les investissements nécessaires au bon développement de l’activité et de l’outil de production ont été effectués).
Aujourd’hui, c’est Euroapi qui s’effondre de -53% après des annonces qui ne paraissent pourtant pas apocalyptiques :
Le titre Euroapi s’effondre à son cours le plus bas jamais enregistré mardi en Bourse, après que le laboratoire pharmaceutique français a réduit ses prévisions pour 2023 et suspendu ses objectifs à moyen terme.
La société prévoit désormais une croissance du chiffre d’affaires net comprise entre +3% et +5%, contre +7% à +8% précédemment et une marge de core Ebitda comprise entre 9% et 11%, contre 12,5% à 13,5% précédemment.
Source : Boursorama
Qui sera le prochain à décevoir le marché ?
C’est chaud.
À l’aube de la période d’annonce des résultats, on peut craindre le pire pour les entreprises qui auraient le malheur de ne pas afficher des résultats à la hauteur des espérances ? L’industrie du luxe va-t-elle réussir à maintenir sa croissance malgré la normalisation de la consommation.
J’espère, car à défaut, la sanction risque d’être violente. On le saura dès demain matin. LVMH doit annoncer ses résultats ce soir, après bourse.
Partout, c’est la fuite. La recherche de la liquidité à tout prix est violente et laisse des cadavres au bord des routes.
Ce matin, Vincent LEQUERTIER, gérant chez Wesave partageait cette analyse de Aurel BCG sur la question de la liquidité pour les fonds de pension :

Il se passe quelque chose de bizarre… Tout cela n’est pas normal. Nous ne voyons que la partie émerger de l’iceberg.
Je serais curieux de voir l’état réel de la partie immergée.
Tous aux abris ?
N’y aurait-il pas un air de 1987 ?

À suivre.