Il est de coutume de louer les performances économiques des États-Unis face à une Zone Euro sur le déclin. Nous autres Européens avons en permanence un sentiment d’infériorité. Pourtant, il n’est pas impossible que le prochain cycle soit celui du déclin économique des États-Unis face à une zone Euro puissante qui saura se réinventer.
Les États-Unis, c’est une croissance anticipée entre 2% et 2.50% en 2024, contre seulement 0.50% à 1% pour la Zone euro.
Au niveau mondial, la croissance 2024 devrait dépasser 3%, tirée par la croissance des pays émergents et notamment Chine, Inde et Turquie pour les principales.
Une croissance mondiale qui devrait légèrement accélérer en 2025.
En 2025, la croissance anticipée pourrait même être supérieure en zone Euro par rapport aux Etats-Unis.
Mais attention, il serait une erreur de se limiter à ces chiffres de croissance économique ; La question est aussi de savoir comment cette croissance est-elle générée ?
C’est alors que la puissance de la Zone Euro et corrélativement la fragilité des États-Unis qui apparait :
- La Zone Euro, c’est une dette publique de 88% du PIB et un déficit public autour de -3.60%.
- Les États-Unis, c’est une dette publique autour de 130% du PIB et un déficit public autour de 7%.
La situation économique des États-Unis n’est pas bonne ; La croissance des États-Unis est trop faible au regard des moyens mis en œuvre. La dette publique des États-Unis semble incontrôlable et les dernières annonces de protectionnisme apparaissent comme les gesticulations d’une économie qui ne sait plus que faire face au mur qui arrive.
C’est une catastrophe économique qui se prépare pour les États-Unis. La prochaine élection de Donald TRUMP et ses velléités protectionnistes et populistes pourraient même accélérer la déchéance économique des États-Unis.
A contrario, la Zone Euro apparaît comme un bon élève qui cherche à reconstruire une croissance économique tout en conservant des marges de manœuvre qui seront très utiles lors du prochain cycle défavorable. Le taux d’endettement de 88% de la Zone Euro en fait une puissance mondiale capable de saisir toutes les opportunités du prochain cycle économique ;
Les États-Unis, à l’endettement incontrôlé, gaspillent de précieuses munitions budgétaires pour un résultat bien maigre. (Un peu comme la France, mais nous avons la chance d’être intégré dans un ensemble supérieur qu’est la Zone Euro).
La prochaine élection de TRUMP pourrait bien être une catastrophe mal anticipée par les marchés au moment où je rédige ces lignes.
En 2016, TRUMP a sorti le carnet de chèques au service d’une relance économique dont les États-Unis n’avait pourtant pas besoin. Il a construit sa notoriété et sa réussite sur le déficit budgétaire et une fuite en avant destructrice.
Aujourd’hui, BIDEN adopte la même stratégie en dépensant toujours plus et en adoptant une politique protectionniste aux conséquences mal anticipées.
Demain, le prochain président ne semble pas partisan d’une politique de réduction des dépenses… La fuite en avant est-elle envisageable éternellement ?
Je ne crois pas.
Plus dur sera la chute pour les États-Unis. Alors qu’en 2016, l’élection de TRUMP avait été, contre toutes attentes, une oasis pour les marchés et l’économie, ce même résultat aux élections US de 2024 pourrait bien avoir des conséquences toutes autres.
Il n’est pas impossible que nous vivions en 2024, les répercussions catastrophiques de l’élection à la présidence de TRUMP attendues en 2016.