L’investissement dans la colocation, c’est la grande mode depuis quelques années. Sous l’impulsion vidéos youtube qui promettent la fortune assurées sans effort, vous avez été très nombreux à investir dans la colocation !
Il faut avouer que le discours est vendeur puisque les rentabilités locatives promises sont souvent supérieures à 10%, voir 15% pour les plus offensifs (cf. « La colocation : Le fantasme de l’investisseur locatif qui veut devenir rentier ou marché immobilier d’avenir ?« )
Malheureusement, l’influence néfaste de ces vidéos youtube est telle que vous voulez tous vous lancer dans la colocation ; Résultat, l’offre de logement en colocation explose et l’eldorado promis commence à perdre de sa splendeur.
La colocation, tout comme la location meublée d’ailleurs, sont des niches sur le marché de la location. Le marché existe, mais il arrive à saturation ! Pour s’en rendre compte, il suffit de faire un tour sur Leboncoin et plus spécifiquement sur l’onglet « Colocation » : Leboncoin/colocation
Il vous suffit alors de faire une recherche sur votre ville pour comprendre le problème ! Le ratio « Nombre d’annonce en colocation / nombre d’annonce en location vide » est parfois très problématique, démontrant un excès d’offre de logement en colocation !
Stéphane DESQUARTIERS, fondateur du réseau La Maison de l’investisseur, confirme l’analyse que nous vous proposons depuis de nombreuses années maintenant dans cette interview très intéressante.
Stéphane DESQUARTIERS et La maison de l’investisseur est notre partenaire privilégié pour l’activité de chasseur de biens immobilier locatif comme nous vous le présentons dans cette page « Trouver le bien immobilier locatif qui vous correspond. »
Mais ce n’est pas tout. Le problème de la colocation n’est pas simplement un problème d’offre et de demande, ou de taille du marché. Le véritable problème de la colocation, c’est l’illégalité des loyers pratiqués par ces amateurs du cashflow positif et de la rente immobilière.
Nous vous avions déjà sensibilisé sur cette question délicate dans cet article « La colocation : L’illégalité de l’immobilier locatif trop rentable« .
En effet, l’engouement pour la colocation repose sur la rentabilité locative de l’investissement et l’exploitation des locataires !
La stratégie d’investissement est simple : Il suffit d’investir dans un appartement T4, idéalement, de réduire la taille du salon pour ajouter une quatrième chambre puis proposer une colocation haut de gamme (sic!) pour 500€ / chambre, soit un total de 2000€, alors que le loyer « normal » d’un tel logement proposé à une famille serait de 800€ à 1000€.
Voilà comment afficher un rendement locatif à deux chiffres.
Le problème est que cette pratique est ILLÉGALE. Au terme de l’article 8.1 de la loi du 06 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986.
Extrait de l’article 8.1 :
I. ― La colocation est définie comme la location d’un même logement par plusieurs locataires, constituant leur résidence principale, et formalisée par la conclusion d’un contrat unique ou de plusieurs contrats entre les locataires et le bailleur, à l’exception de la location consentie exclusivement à des époux ou à des partenaires liés par un pacte civil de solidarité au moment de la conclusion initiale du contrat.
II. ― Lorsque la colocation est formalisée par la conclusion de plusieurs contrats entre les locataires et le bailleur, elle constitue une division du logement tenue au respect des articles L. 126-17, L. 126-18 et L. 126-21 du code de la construction et de l’habitation. Par dérogation aux mêmes articles L. 126-17 et L. 126-21, la surface et le volume habitables des locaux privatifs doivent être au moins égaux, respectivement, à 9 mètres carrés et à 20 mètres cubes. Pour l’application de l’article 6 de la présente loi, il est tenu compte de l’ensemble des éléments, équipements et pièces du logement.
Chaque contrat de bail formalisant une colocation respecte le présent titre Ier ou, s’il concerne un logement loué meublé, le titre Ier bis de la présente loi.
Le montant de la somme des loyers perçus de l’ensemble des colocataires ne peut être supérieur au montant du loyer applicable au logement en application des articles 17 ou 25-9. Les articles 17-1 et 17-2 sont applicables.
Les normes de peuplement prises en application de l’article L. 822-10 du code de la construction et de l’habitation s’imposent aux logements loués en colocation. »
Article 8.1 de la loi du 6 Juillet 1989
Ainsi, et sans aucun doute, « Le montant de la somme des loyers perçus de l’ensemble des colocataires ne peut être supérieur au montant du loyer applicable au logement en application des articles 17 ou 25-9. Les articles 17-1 et 17-2 sont applicables.«
Cette limite s’applique dans « Les zones d’urbanisation continue de plus de 50 000 habitants où il existe un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande de logements, entraînant des difficultés sérieuses d’accès au logement sur l’ensemble du parc résidentiel existant, qui se caractérisent notamment par le niveau élevé des loyers, le niveau élevé des prix d’acquisition des logements anciens ou le nombre élevé de demandes de logement par rapport au nombre d’emménagements annuels dans le parc locatif social, sont dotées d’un observatoire local des loyers mentionné à l’article 16. Un décret fixe la liste des communes comprises dans ces zones. »
La liste des villes concernées est disponible dans le lien suivant : Décret liste ville zones tendues.
Bref, ces loyers abusifs ne peuvent être pratiqués que dans les zones dans lesquelles le marché locatif n’est pas tendue, c’est à dire là ou les locataires n’ont pas de difficultés majeures à se loger. Belle affaire !
Pour reprendre notre exemple, cela signifie tout simplement qu’il n’est pas possible de demander un loyer de 500€ / chambre car le loyer total maximal ne pourra dépasser le loyer de marché d’un tel logement loué à une famille !
Bref, adieu la rentabilité locative à deux chiffres !
ps : Une mauvaise rédaction de la loi ELAN de 2018 pouvait laisser une faille aux colocations proposant un bail individuel aux colocataires ; La loi 3DS publiée le 21 février 2022 vient de réparer cette erreur de rédaction ; (cf. « L’encadrement des loyers joue les prolongations« )
Un même plafond pour les baux uniques ou les colocations à baux multiples
Dans sa version ALUR, l’article 8-1 de la loi du 6 juillet 1989 consacré à la colocation à baux multiple a pris soin d’indiquer que montant de la somme des loyers perçus de l’ensemble des colocataires ne peut être supérieur au montant du loyer applicable au logement dans le cadre d’un bail unique, y compris lorsque l’encadrement des loyers s’appliquait.
Le changement de fondement législatif de l’encadrement des loyers par la loi ELAN n’a pas été retranscrit dans l’article 8-1 (art. 17 de loi de 1989 sous l’empire de la loi ALUR, article 140 de la loi ELAN ensuite). Cette lacune pouvait permettre à des bailleurs trop gourmands de consentir des colocations à baux multiples pour des loyers « dont la somme excéderait le loyer de référence majoré » (Étude d’impact ; Rapp. AN, 4721). La nouvelle rédaction de l’article 140 par la loi 3DS prévoit, de façon générale, qu’en cas de colocation le montant de la somme des loyers perçus de l’ensemble des colocataires ne peut être supérieur au montant du loyer applicable en application de l’encadrement des loyers. »
L’encadrement des loyers joue les prolongations
A suivre.
Pourquoi généraliser « l’exploitation des locataires ! » ? En location nu ou meublé classique, les propriétaires sont plus bienveillants ?
Je n’ai pas trop suivi le processus mais je ne comprends pas pourquoi vous vous acharnez autant contre les propriétaires qui pratiquent la colocalisation ou la location courte durée…
Bref, je n’ai même pas envie de rentrer dans le débat mais partage votre constat, c’est un vrai raz de marée sur le marché de la colocation et les annonces pour revendre ces appartements commencent à se multiplier
* qui pratiquent la colocation
Je crains que cette précision fasse très mal à certains investisseurs. Décidément, l’immobilier est de moins en moins rentable.
C’est une évidence: j’ai fait ce constat depuis pas mal d’années déjà, et l’évolution ne le dément pas, au contraire. En fait, comme l’a admis Guillaume lui-même (de manière plus récente), l’intérêt de l’immo locatif n’est plus le rendement (il est clairement devenu misérable en comparaison de la somme de travail nécessaire, et ce blog montre clairement que les ‘astuces’ style meublé de tourisme RBnB et colocation à haut rendement vont désormais être quasi interdits par la puissance publique), mais la plus-value (éventuelle et non garantie…) à la revente; d’ailleurs, la sémantique est devenue ‘immobilier PATRIMONIAL’ et une revalorisation de la valeur du bien de 1% / an a fait l’apparition dans les simulations de TRI, sans parler du plaidoyer pour une revalorisation des prix de l’immo… Ce n’est pas une critique, juste une constatation: l’immo locatif n’est plus un investissement de rendement mais de plus value.
Bref, à mon sens, sauf à être réellement passionné par l’immo et à trouver du plaisir dans la gestion locative, il devient urgent d’investir son argent dans d’autres domaines que l’immo locatif direct (ou de revendre progressivement son immo locatif, ce qui semble être le cas d’un nombre croissant de ‘vieux briscards’ de ce blog: toujours porter attention à ce font les ‘moustachus’). Les alternatives ne manquent heureusement pas.
Pour quelles alternatives avez-vous opté ?
Etant propriétaire de ma résidence principale et de divers instruments boursiers, je m’interroge sur la pertinence d’investir dans de l’immobilier locatif patrimonial.
Merci.
On fait du réchauffé. Article déjà posté ya quelques mois qui a suscité pas mal d’indignation de propriétaires qui sont mélangés à tous ces marchands de sommeil. Ah, oui, la rentabilité est plus forte, mais le travail bien plus important. De plus le colocataire meme s’il paie 350 voire 500€ comme indiqué, a tout inclus, et ne se retrouve pas à payer un abonnement box internet, un abonnement edf, un abonnement eau, une assurance chère.
on ne parle de la détérioration du bien qui est énorme en colocation, ni du travail dû aux nombreux changements de locataire, du rachat de machine à laver , et autres appareils tres peu entretenu, du cout du chauffage exorbitant. Bref, un article tape à l’oeil.
Par contre , tous les jours aller poster des astuces pour s’enrichir avec etf, actions, obligation dont on sait que les actionnaires vont prendre bien de trop en dividende et aller faire la morale du méchant propriétaire….. comme quoi poster sur ce forum ne sert à rien, sauf peut etre celui qui a &écrit cet article…comme un politicien….
« Je me fous qu’on parle de moi en mal, du moment qu’on parle de moi! » C’est le solgan du Patrimoine…
Effectivement, je ne comprends pas cet acharnement contre les colocations. Car si des gens acceptent d’y loger, c’est qu’ils y trouvent leur compte !! Si on veut être cohérent et qu’on encadre les loyers, alors autant encadrer aussi les prix/ m² !!
Je ne crois pas que le problème vienne du Blog Patrimoine. Ce dernier ne fait que donner les nouvelles, bonnes ou mauvaises.
Au vu de la situation immobilière générale, il était étonnant que le gouvernement laisse une partie des bailleurs gagner correctement leur vie en faisant de la colocation. Surtout qu’une loi en place leur permet d’obliger ces bailleurs à diminuer fortement les loyers concernés.
Je crois que le problème entre l’état français et les bailleurs est bien plus ancien et profond.
Aujourd’hui nous avons en plus un président qui hait les bailleurs et tout ce qui concerne la location immobilière. Le mot « haïr » est fort mais il est juste. Il suffit de voir les lois promulguées contre les bailleurs ces dernières années.
Et d’ailleurs, Mr Macron est le seul candidat présidentiable qui n’a pas de patrimoine immobilier, hormis ceux de l’extrême gauche.
« Et d’ailleurs, Mr Macron est le seul candidat présidentiable qui n’a pas de patrimoine immobilier, hormis ceux de l’extrême gauche »: détrompez-vous: allez consulter la déclaration de patrimoine de Mr Mélenchon, vous constaterez qu’il dispose d’un fort beau patrimoine immobilier !
Oui l’immobilier locatif est un piège à cons (dans lequel je suis largement tombé). Les salaires et revenus de l’immobilier sont les dernières ressources captives taxables à outrance sans que la « victime » ne puisse se défaire de la sangsue accrochée à sa plus grosse veine. Je sens arriver le massacre pour rembourser l’argent magique distribué à outrance depuis le début du COVID et la dette abyssale creusée chaque année un peu plus par les escrocs incompétents qui nous gouvernent. Plus que jamais la motivation est grande pour tout liquider et quitter cet enfer fiscal
« Ah, oui, la rentabilité est plus forte, mais le travail bien plus important. »
Du coup, le jeu en vaut-il la chandelle ?
« dont on sait que les actionnaires vont prendre bien de trop en dividende »
Ah ? Expliquez-nous ?
Désolée, mais cet acharnement simpliste devient lassant.
Pensez-vous qu’un studio vide, miteux, à 4 ou 500 €/mois, sans abonnements inclus et loin de tout, est un lieu de vie préférable ?
Savez-vous seulement que tout n’est pas aussi binaire que vous l’imaginez, et qu’il existe des colocations entre soi où le personnel à poste loue à des collègues en perpétuelle mutation, ce qui répond à l’intérêt de tous et suscite une ambiance fraternelle très recherchée ?
Enfin, la somme des loyers en colocation excède rarement le prix au m2 d’un bel appart bien situé et bien meublé. Pourquoi n’arrêteriez-vous pas d’amalgamer de façon primaire les pompes à fric des marchands de sommeil (vite repérés et fuis par les locataires) et les gestionnaires de colocations sérieuses, de plus en plus utiles sur le plan social, en particulier pour nos jeunes à l’ère de la mobilité professionnelle ?
Vos articles sont partisans, donneurs de leçons, tout cela transpire un peu trop l’idéologie et sa fausse vertu. Vous devriez vous remettre en question… En tout cas, je me désabonne. Salutations.
Dans la mesure où le loyer respecte la règlementation mentionnée dans l’article, il n’y a pas de raison de se sentir visé.
Je ne me sens pas visée, je ne suis pas concernée. Je n’aime pas les raisonnements simplistes et les imprécations généralistes.
Oui, je comprends.
Malgré le ton moralisateur, je pense que le fond de l’article est intéressant, ce genre de règlementation étant mal connue.
C’est sûr que la colocation meublée, c’est du boulot, de la présence auprès des locataires et il faut de la demande locative.
Mais il y a une demande de la part des locataires qui souhaitent faire des connaissances et cherchent une flexibilité et ne veulent pas s’embêter avec des meubles, contrats.
Le sujet juridique se gère malgré ce qu’en dit l’article. Il n’y a pour information à ce jour aucune jurisprudence sur le déplafonnement du loyer qui reste une notion floue et malléable. Le bail individuel meublé n’est pas illégal pour peu que la chambre fasse 9m².
Les formateurs ont une vision idyllique du marché et vendent plutôt leur sauce effectivement,
Je pense que certains investisseurs ne s’y retrouvent pas en terme de taux d’occupation-rendement.
Certains abandonnent aussi du fait des sujets, techniques, fiscaux, comptables, relationnels à gérer…
Rien n’est facile mais pour avoir du rendement il faut du risque…
Aujourd’hui je pense qu’investir en colocation c’est quasiment terminé, les rendements vont approcher de la location nue au vu de l’augmentation des prix et de la concurrence sur le marché de la location.
Voilà c’était mon avis terrain…
Suivre
On pouvait penser que la colocation était un marché rentable, sauf qu’en 5 ans leur nombre a été … multiplié par 10 dans certaines villes !
Bon nombre « d’investisseurs » se retrouvent piégés dans ce tout petit segment de marché.
Sans comptez que lorsque vous louez avec une formule « tout compris », vous ne pouvez pas répercuter l’actuelle hausse du coût de l’énergie en modifiant le bail.
Le cash flow+ fond comme neige au soleil, coincé entre des colocataires pas toujours soigneux et une vacance locative coûteuse.
Le pompon revenant à ceux qui ont investi dans des passoires énergétiques sans avoir rien anticipé à la revente.
Investir dans l’immobilier devient compliqué (marché de la colocation saturé, locations saisonnières encadrées voir interdites, programmes de défisc peu rentables, restrictions des capacités d’emprunt, coûts des nouvelles normes énergétiques, procédure de 2 ans en cas d’expulsion d’un mauvais payeur, fiscalité lourde et instable … )
je suis d’accord avec ceux qui disent que le marché commence à saturer, je n’avais aucun mal à trouver les colocataires (étudiants ou non) en 15 jours avant la pandémie, depuis je m’assoie souvent sur un mois de loyer entre deux locations. le turn over est toujours là mais il y a trop de choix.
pour ma part la somme de mes loyers correspondent à un loyer normal, mais c’est moi qui ai dedans à payer box, edf, charges diverses et entretien, ce qui seraient à la charge du locataire « normal », la seule différence et pas des moindres… c’est que je n’ai jamais eu de loyer impayé….alors la sécurité a un prix, cette différence justement.
c’est pour cela que je trouve injuste que l’Etat qui enlève la taxe d’habitation la transforme en taxe audiovisuelle, mes trois appartements loués en coloc étant considérés comme maisons secondaires, pour moi c’est plein pot!! bien sur elle est donc inclue dans le loyer de coloc, ce qui fait encore diminuer la rentabilité, sur laquelle je suis taxée en impôt sur le revenu…
donc à ceux qui disent qu’on devient riche en faisant de la coloc, c’est qu’ils ne déclarent pas tout..
les conseilleurs ne sont pas les payeurs jean de la fontaine
Bonjour
Suivre
Quant à nous, nos colocations et résidence coliving en petite couronne de Paris sont toujours rentables. Mais nous avons acheté les terrains et bâtiments il y a 20 ans, et ont pu ainsi bénéficier de prix très bas. Et avons investi pour réaliser des services exceptionnels (gym privée, salle de jeux, jardin, terrasses, rooftop, etc.) ce qui fait que nous pouvons facilement justifier un complément de loyer et trouvons facilement des locataires qui restent longtemps (en moyenne 2 à 3 an) et soignent leur logement.
Les frais électriques et eau etc. sont compris dans les provisions, pour pouvoir les ajuster si nécessaire.
Mais aujourd’hui, je ne pense pas qu’il soit possible de faire un investissement aussi rentable en colocation / coliving. Les prix à l’achat sont trop élevés par rapport au rendement locatif.
Il y a 25 ans, nous étions un peu « visionnaires » en nous projetant dans ce marché de la colocation et de coliving qui n’existait pas encore à grande échelle en France, en nous basant sur les tendances observées aux USA et en Angleterre, par exemple. Mais on sait que l’on a eu aussi beaucoup de chance. Pour investir de manière rentable, il faut se projeter sur 10 ou 15 ans pour investir AVANT la ruée. Mais c’est un exercice bien difficile ! Et en France, on change les règles fiscales au milieu du match. On croit jouer au tennis, et tout d’un coup le fisc annonce que ce sont les règles du rugby qui s’appliquent, et rétroactivement en plus ! Comment alors investir pour le long terme ?
Personnellement, je trouve que l’état français détruit de la valeur en décourageant l’investissement avec ses politiques fiscales instables et populistes.
Message plein de sagesse.
Comment envisagez-vous l’arrivée de la concurrence de spécialistes comme Colonies, qui a lancé la construction de plusieurs immeubles d’une 50aine d’appartements autour de Paris ?
Nous ne sommes pas trop inquiets par des acteurs comme Colonies, qui, si j’ai bien compris, proposent des colocations dans des maisons en banlieue. Ce sont en fait des grosses colocations et non des coliving tels que nous le définissons. Pour nous, une colocation est un seule et même logement partagé par plusieurs personnes, avec bail unique ou baux individuels. Si on partage obligatoirement des espaces essentielles comme la cuisine ou le séjour ou la salle d’eau, il s’agit d’une colocation et non une résidence coliving, Pour nous, et il s’agit là de notre avis en tant que loueur ayant également des colocations disposant de salles d’eau individuelles par chambre et grandes espaces communes, une résidence coliving est composée de logements individuels, comportant chacun au moins une chambre, une cuisine, un séjour, une salle d’eau, ainsi que dans la résidence, distincte des logements, des parties communes partagées et accessibles aux résidents de par leur appartenance à la résidence, par ex jardin, terrasse, gym, salle de jeux, espace coworking/télétravail, etc. Il pourrait également avoir des activités et animations partagées accessibles aux résidents.
Colonies n’offre pas vraiment cela. Et même si c’était le cas, il y aura assez de locataires pour eux et pour nous. En effet, nous sommes convaincus qu’il existe et continuera d’exister un volume de demande suffisante pour des logements bien meublés de qualité, propres bien isolés et ventilés, bien meublés, joliment décorés, avec des rangements suffisants, dans une résidence au calme disposant de nombreux services de qualité pour les résidents, à proximité immédiate de Paris et les transports. Donc, non, nous ne sommes pas inquiets.
Mais je pense qu’il serait quasiment impossible aujourd’hui pour d’autres de faire comme nous au même endroit. Les prix immobiliers se sont multipliés par 5 ou parfois jusqu’à 10 depuis 20 ans dans notre zone !
A propos des gurus internet qui font miroiter l’eldorado des colocations : loin de nous de prétendre donner des « formations » pour encourager des imitateurs. Les stratégies qui ont fait notre fortune (pour ainsi dire) sont désormais obsolètes. Même si nous avons acquis beaucoup de connaissances utiles en matière de gestion des locations, quand nous avons du temps libre, nous préférons en profiter pour nos loisirs, voyages et famille. Quel intérêt de passer notre temps à proposer des formations à autrui ? Si jamais on décidait de partager nos connaissances avec autrui, on le ferait sans doute pour nous faire plaisir, non pour gagner notre vie puisque nous avons déjà largement de quoi bien vivre. Voilà pourquoi il faut toujours être sceptique sur les motivations des personnes qui gagnent leur vie sur des formations d’investissement immo !
Merci.
Je viens de regarder sur le site de Colonies. Ils proposent des maisons en banlieue découpées en colocations géantes. J’ai retrouvé une maison Colonies récemment achevée dans la ville de la petite couronne où nous avons nos colocations et coliving. 11 chambres, la plupart avec salle d’eau individuelle, jardin avec barbecue, séjour et cuisine partagés. C’est plutôt bien fait, avec une décoration assez scandinave, ce qui est actuellement à la mode. Les chambres semblent offrir pas mal de rangements, avec de gros placards et des tiroirs de rangement sous le lit. Le site internet est vraiment bien fait, avec les descriptions et les prix, ainsi qu’une option pour se mettre en liste d’attente pour telle ou telle chambre. Quant aux prix, ce sont des prix tout compris, avec électricité, eau, abonnements, assurances, etc.
Nous tirerons notre épingle du jeux versus cette offre, du fait de nos prix moins élevés pour un service supérieur. Par exemple, pour un de nos logements indépendants dans la résidence coliving, le prix tout compris est proche du prix d’une chambre avec salle d’eau et une petite cuisinette dans une maison Colonies. Mais pour ce prix, nos locataires un logement indépendant qui fait plus de 30m2, avec séjour, cuisine américaine, chambre indépendante, et salle d’eau. Bien mieux qu’une simple chambre, même avec une cuisinette. Les autres chambres Colonies sans cuisinette sont un peu moins chères (-50€/mois). Mais le locataire d’une chambre sans cuisinette doit alors obligatoirement partager la cuisine avec les autres 9 chambres. Ce qui implique une charte de conduite assez stricte pour le nettoyage et l’entretien des parties communes. Je me demande qui surveille ce beau monde ? Qu’est-ce qui se passe quand un locataire laisse son bordel dans la cuisine ou petit séjour ? Quand il fait la bringue avec ses amis à toute heure ?Dans une colocation immense, cette gestion doit être assez complexe. Le roulement des locataires doit être important à ce titre, j’imagine. Nous avons trois colocations à 2, une colocation à 3 et une colocation à 4. Il faut davantage surveiller quand les colocataires deviennent nombreux et les problèmes entre les colocataires surviennent plus facilement. Trouver des colocataires solidaires et garants solidaires devient très complexe au-delà de trois colocataires. Pour notre colocation à 4 (dans une immense maison avec sdb individuelles par chambre), ce sont des baux individuels pour cette raison. Mais le manque de solidarité fait qu’il y a un roulement plus important que dans les autres colocations. Nous avons constaté que l’état des lieux intermédiaire des parties communes quand un colocataire part est une vraie casse-tête. Nous nous en occupons toutefois pour garder les colocations toujours en parfait état au fil du temps. Je me demande comment Colonies va gérer à terme les dégradations des parties communes ? Car elles vont vite se dégrader, devenir sales, meubles cassés et tâchés, literie tâchée, équipements HS, vaisselle cassée, etc. Remettre tout cela en ordre après quelques années va être chronophage et coûter cher !
Nos colocations et coliving sont également bien plus proches du métro que la maison proposée par Colonies. Nous sommes à 400m du métro, alors que la maison Colonies est à 1km. Une différence très appréciable pour les locataires.
Enfin, Colonies propose un jardin devant et derrière la maison avec un BBQ et salon de jardin. Ce n’est pas mal. Mais ce n’est rien à comparer à notre résidence coliving pourvue d’une grande gym privée très équipée avec sauna, une salle de jeux immense avec wifi, billard, babyfoot, TV grand écran, jardin arboré (avec BBQ), rooftop ensoleillé, grande buanderie commune avec 6 machines (3 lave-linges, 3 sèche-linge) pour 15 personnes, parking vélo couverte, table ping-pong, et j’en passe.
La maison Colonies dans notre ville est correcte (pour l’instant car neuve), mais elle est une colocation (non un coliving), plus chère, plus loin du métro et offre moins de services que nous.
Donc je confirme que la concurrence de Colonies ne nous inquiète pas particulièrement. Mais je suis contente de savoir qu’elle existe. Je pense que je les recommanderais aux candidats locataires que nous rejetons faute de place. Avec peu de roulement, nous sommes toujours au complet. En cas de départ d’un locataire, nous avons une liste d’attente et des recommandations des autres locataires. Ainsi, nous n’avons jamais de vacance entre deux locataires, hormis la vacance choisie par nous pour effectuer des petites réparations et retouches entre deux locataires.
Et je retiens le super site internet de Colonies. Il faut que nous développons quelque chose de similaire pour nos locations. On va mettre notre fils là dessus 🙂
Quelle société representez-vous ? Merci
Je pense que Colonies vise une clientèle d’entreprises, surtout avec les deux immeubles qu’ils vont prendre en gestion en petite couronne. Si pb d’états des lieux, ça se gèrera entre services contentieux.
Par exemple, à Suresnes, construction en cours d’une résidence Art Déco de 49 chambres destinées à une activité de co-living.
« Les logements disposeront d’un espace kitchenette et d’une salle de bain privative, et seront répartis sur 2 bâtiments de 4 étages chacun, et ce, avec jardins et espaces verts. La résidence disposera de 26 parkings en sous-sol. En plus des logements, la résidence offrira des parties communes incluant une salle de sport, une salle flexible, deux salles pouvant être utilisées comme des laveries et des locaux vélos. »
C’est un peu, la qualité en plus, et en bien plus cher, ce que faisaient les grandes entreprises publiques comme la SNCF avec les résidences Parme.
Article montré à un avocat en droit immobilier, qui est lui même investisseur immo… et clairement il est pas du tout convaincu par votre argumentaire….
Je n’aimais votre blog qui met bcp d’énergie et d’emphase à casser du sucre sur le dos des autres et je trouve ça bien triste comme attitude…
C’était la dernière fois que je regardais votre blog que désormais je déconseillerai sur les réseaux d’investissement et autour de moi
Sinon, vous pouvez aussi changer d’avocat fiscaliste 😉
La concurrence montre les dents :
COLONIES LÈVE UN MILLIARD D’EUROS POUR BOOSTER LE MARCHÉ DE LA COLOCATION ET DU COLIVING EN FRANCE (BFM).
Colonies, l’un des pionniers de ce qu’on appelle le coliving, annonce un investissement allant jusqu’à 1 milliard d’euros dans ses projets d’extension en France et en Europe avec à la manœuvre le fonds américain Ares Management.
Voilà une entreprise qui a eu le nez creux. Colonies fait partie des premières à avoir importé le concept du coliving en France. L’idée est de mutualiser au maximum les espaces de vie, cuisine, salle pour laver le linge, salle de sport et réduire au strict minimum les espaces personnels, chambres et sanitaires. L’enjeu est de répondre aux besoins des jeunes actifs dans des villes où les loyers deviennent prohibitifs. Colonies a donc décidé de réhabiliter, développer puis gérer des espaces d’habitat partagé. 180 résidences, coliving, colocation, immeubles ou simples grandes maisons.
10.000 nouveaux locataires
En tout, Colonies gère actuellement des habitations pour 1100 locataires répartis dans les grandes villes de France, à Berlin et à Bruxelles. Partout où l’offre de logements manque et où les loyers explosent. Autrement dit de plus en plus de territoires. Rien d’étonnant donc à ce que le fonds américain Ares promette de mettre jusqu’à 1 milliard d’euros sur la table pour permettre à Colonies d’accélérer son développement.
« Avec ce milliard, ça va permettre de créer 2000 nouveaux appartements en colocation dans les grandes métropoles européennes, en France, en Allemagne et au Benelux. Et de recevoir jusqu’à 10.000 locataires sur un produit qui est beau, bien équipé, pensé pour le long terme et c’est abordable. Avec une initative 100% privée on arrive à créer des places de logement abordables pour des jeunes dans des grandes villes d’Europe », explique Alexandre Martin. « On peut se loger dans une colocation Colonies pour moins de 500 euros en région parisienne et ceci tout compris (loyer, charge, internet, électricité, eau, …) », donne-t-il en exemple.