Est il une erreur d’investir massivement dans l’immobilier ou simplement dans quelques actions aux dépens d’une diversification qui protégerait votre patrimoine des aléas ? Cette question m’est directement inspirée par la situation d’une cliente que j’ai accompagné lors d’un rendez vous d’assistance patrimoniale (cf »« Assistance patrimoniale » : Un véritable succès pour une nouvelle gestion de patrimoine !« ).
Elle lira probablement cet article, devrait se reconnaître et devrait lire vos commentaires avec beaucoup d’intérêt.
Cette cliente, d’une petite soixantaine d’année, avait besoin de conseils pour mieux organiser son patrimoine. Elle dispose d’un patrimoine immobilier locatif estimé à 5 millions d’euros principalement composé d’immeuble locatif à usage d’habitation principalement, et quelques locaux commerciaux. Ce patrimoine, c’est le fruit de 30 ans d’investissement personnel, 30 ans de travail, mais surtout 30 ans de passion pour l’immobilier ! L’investissement immobilier est devenu son métier !
Aujourd’hui, après un rendez vous avec des conseillers en gestion de patrimoine indépendants, elle ne sait plus ce qu’elle doit faire :

  • Le premier conseiller lui a fait un bilan de son patrimoine au terme duquel il pointe l’absence de diversification (ce qu’elle sait déjà) et donc les risques théoriques d’un patrimoine concentré sur un seul actif : l’immobilier. Le conseil de ce premier conseil est donc de trouver le moyen de se diversifier ou de se créer des liquidités ;
  • Le second, lui suggère de tout vendre pour investir dans des SCPI afin de continuer à investir dans l’immobilier mais de manière plus diversifiée et sans contrainte de gestion.

Cette cliente est perdue. Elle ne sait plus si elle à raison de continuer à investir. Avoir un patrimoine exposé sur un seul actif est il une erreur qu’il faut tenter de réparer rapidement ?
Essayons de réfléchir ensemble à cette question. La théorie de la diversification des portefeuilles s’applique t’elle à la gestion de patrimoine ? Est il important de veiller à se construire un patrimoine diversifié exposé à toutes les classes d’actif ? Faut il un patrimoine équitablement réparti entre :

– 1/3 pour l’investissement en action d’entreprises cotées ou non cotées ;

– 1/3 pour l’investissement en immobilier de rendement et de plus-value ;

– 1/3 pour l’épargne dans des produits de taux d’intérêt comme le fonds euros du contrat d’assurance vie par exemple.

 
Si cette théorie de la diversification patrimoniale est rassurante car elle donne un cadre intellectuel qui évite de se poser trop de question, elle me semble totalement inadaptée à la réalité de la gestion d’un patrimoine à long terme. 
En effet, gérer un patrimoine nécessite un investissement personnel et donc une capacité à comprendre la nature de ses investissements pour espérer être capable d’en optimiser la détention.
Saviez vous que les chefs d’entreprises et plus globalement toutes les personnes qui ont fait fortune ont un patrimoine qui ne satisfait jamais aux critères de cette théorie.
Pour se créer un patrimoine important, il faut s’investir massivement dans l’activité dans laquelle vous serez le meilleur :
 

Certains vont s’investir massivement dans leur activité professionnelle, salariée ou non salariée, et pourront ainsi se constituer leur patrimoine grâce les hauts revenus générés par cette activité professionnelle ;

D’autres préféreront miser sur la création d’un entreprise afin d’augmenter encore leur création patrimoniale avec la valorisation de l’entreprise qu’ils auront créée et dans laquelle ils auront consacré leur talent et leur savoir-faire ; Il pourra s’agir d’une entreprise commerciale, mais également d’une entreprise immobilière comme c’est manifestement le cas pour la cliente accompagnée dans le cadre de l’assistance patrimoniale.

 

Les personnes qui entrent dans ces deux premières catégories ont un point commun : Elles mettent tout ce qu’elles ont dans leur activité professionnelle ou entrepreneuriale, et n’ont plus d’énergie ou de temps pour investir dans la gestion de leur patrimoine privé.

Ces personnes ont rarement un « temps de cerveau disponible » suffisant pour « se prendre la tête » à en faire toujours plus dans leur vie privée et dans la gestion de leur patrimoine privé.

Elles pourront alors prendre des décisions qui pourraient paraître absurdes pour beaucoup qui ne sont pas dans cette dynamique. Il pourrait s’agir de gaspiller leur train de vie dans l’achat d’une résidence principale ou secondaire qui ne seront jamais des investissements rentables ; De laisser des sommes très importantes sur leur compte courant ou des sommes qui s’accumulent sans rémunération et surtout sans volonté d’en améliorer le rendement, non par plaisir, mais par manque d’intérêt ; de ne pas profiter pleinement de leur période d’activité pour s’endetter et maximiser leur effet de levier du crédit ; …

Ces personnes ont compris que ce n’est pas la gestion de leur patrimoine qui leur permettra d’être riche, mais c’est leur activité professionnelle ou entrepreneuriale. Elle ne se laissent pas distraire, gaspiller leur temps à gagner des « clopinettes » en investissant leur épargne car elles préfèrent se concentrer leur activité professionnelle qui est véritablement rentable !

Parfois, il faut avoir le sens des priorités et de l’optimisation de son temps ! Gérer son patrimoine c’est aussi ne pas perdre son temps et son énergie dans une activité dont la rentabilité sera moindre. Ces personnes ne s’intéressent au rendement de leur patrimoine que lorsqu’elles ont retrouvé du temps de cerveau disponible, c’est à dire lorsqu’elle arrête leur activité professionnelle.

Elles n’y auront néanmoins qu’un intérêt limité et pourront chercher à simplement conserver l’acquis sans aucune recherche de valorisation. Elle pourrait alors s’intéresser à cette théorie de la diversification patrimoniale avec volonté de ne pas s’encombrer la vie avec ses sujets secondaires que sont la gestion et la valorisation d’un patrimoine.

 

D’autres, conscientes que les revenus ou gain tirés de leur activité professionnelle seront vite plafonnés et qu’ils ne leur permettront pas de véritablement s’enrichir, profitent de leurs revenus, limités mais sécurisés grâce à leur CDI, pour devenir de véritable entrepreneur de leur patrimoine et s’investir pleinement dans leur création patrimoniale. On parle ici principalement des cadres moyens dont le salaire est suffisamment élevé pour leur permettre d’investir, mais insuffisant pour espérer s’enrichir par la simple thésaurisation.

Ces personnes ne s’investissent donc pas pleinement dans leur activité professionnelle afin de conserver du temps de cerveau disponible pour leur seconde vie patrimoniale. Ils se comporteront avec leur patrimoine comme de véritables entrepreneurs tant par volonté d’enrichissement que par goût. Ces personnes seront les rois et reines de l’optimisation patrimoniale et de l’investissement optimisé. L’effet de levier sera optimisé, le rendement patrimonial maximisé, la prise de risque bien supérieur à celle acceptée par la catégorie précédente.

Ces personnes ont compris qu’elles ne pourront jamais s’enrichir grâce à leur activité professionnelle et décident d’investir leur temps de cerveau dans la valorisation de leur patrimoine. L’investissement immobilier est souvent particulièrement recherché par ces personnes dans la création de valeur est pour celui capable de s’y investir ! L’investissement en action est passif ; Alors que l’investissement immobilier est actif.

Au final, ces personnes investissent massivement dans une classe d’actif, le plus souvent l’immobilier. Elles se retrouvent alors à la tête d’un patrimoine immobilier non diversifié porteur de risque théorique comme évoqué précédemment. Mais comment le critiquer ? N’est ce pas simplement le fruit de leur enrichissement ? S’enrichir suppose de s’investir massivement dans ce que l’on sait faire… et cela suppose donc une faible diversification.

De surcroît, ces personnes auront le même manque d’intérêt pour la gestion passive de leur patrimoine et ne trouveront aucun intérêt à valoriser leur patrimoine autre que leur patrimoine de cœur. Les investisseurs immobiliers ne trouveront aucun intérêt dans l’investissement en actions et les investisseurs en actions ne trouveront aucun intérêt dans l’investissement immobilier.

 

– Enfin, il y a les autres, c’est à dire la grande masse de ceux qui ne trouvent qu’un intérêt limité à la gestion d’un patrimoine et à l’objectif d’enrichissement (ou qui n’en ont pas les moyens intellectuels ou financiers). Ce sont les épargnants, ceux qui se contentent de « mettre de l’argent » de côté tous les mois, modestement au gré de leur capacité. Ces derniers n’ont pas compris qu’ils devaient s’investir personnellement dans leur patrimoine pour espérer le valoriser et se limiteront aux propositions commerciales de leur banquier, assureur ou encore conseiller en gestion de patrimoine distributeur indépendant de produit d’épargne ou immobilier.

Pour ces derniers, la théorie de la diversification du patrimoine sera une donnée importante qu’ils essaieront de suivre avec attention comme s’il s’agissait d’un précepte important. Malheureusement, ils seront les victimes d’un système financier qui recherche leur argent pour faire ses marges ! Même l’épargnant passif qui cherche la simplicité devra s’investir personnellement dans son patrimoine pour espérer en tirer un profit, même minime.

C’est la raison pour laquelle dans un monde ou personne n’en sait rien, et encore moins ceux qui disent savoir, vous devez impérativement être capable de vous faire une opinion, une analyse avant d’investir et ne jamais suivre des conseils ou propositions commerciales avec lesquels vous n’êtes pas en parfait accord ou en totale compréhension.

N’est ce pas là un argument qui empêche une parfaite diversification ? Sommes nous capable d’avoir une conviction égale dans tous les actifs ?

 
A suivre …

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