En 2022, le rendement moyen des fonds euros s’établit à seulement 1.91% net de frais de gestion, soit seulement 1.58% net de prélèvements sociaux.
C’est très mauvais, et source d’appauvrissement majeur pour les épargnants, alors que sur la même période l’inflation est estimée à plus de 6%.
Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, ce sont les rendements futurs. Quel est le potentiel de rendement des fonds euros pour 5 à 10 prochaines années ?
La question qui nous intéresse aujourd’hui, c’est l’avenir.
Quel est le potentiel de rendement des fonds euros pour 5 à 10 prochaines années ? Les rendements vont-ils pouvoir augmenter pour limiter l’appauvrissement des épargnants ? L’ACPR vient de publier une analyse au terme de laquelle on comprend que la réponse est NON.
Lorsque les épargnants confient leur épargne à une compagnie d’assurance-vie, cette dernière investit l’épargne dans divers supports, : -+75% en obligations ; -+10% en actions ; -+10% en immobilier.
Ce portefeuille d’investissement génère un rendement brut qui se transformera en rendement du fonds euros après prélèvements des frais de gestion de la compagnie d’assurance-vie.
Sur la base de cette composition, et notamment de la composition de l’allocation en obligation, l’ACPR a effectué un travail de projection sur les rendements potentiel des fonds euros d’ici à 2030.
Il faut l’avouer, les perspectives ne sont vraiment pas enthousiasmantes. Selon l’ACPR, le taux de rendement des actifs gérés pour le fonds euros ne dépassera pas 2% (avant frais de gestion et prélèvements sociaux).
L’ACPR explique de manière limpide :
La baisse des taux d’intérêt des dernières années a exercé une pression sur les revenus
financiers des assureurs, notamment les coupons obligataires. Les obligations représentent en effet près de 60% des placements des assureurs.Ainsi, le taux moyen de rendement de l’actif est en baisse quasi continue depuis plusieurs années et a atteint 2,0 % en 2022.
Malgré la hausse des taux d’intérêt en 2022, la partie récurrente du taux de rendement de l’actif des assureurs a en particulier poursuivi sa baisse sous l’effet du remplacement d’obligations anciennes à rendements élevés par des obligations moins bien rémunérées.
De plus, l’évolution contrastée des marchés financiers a limité la réalisation de plus-values.
À moyen terme, une stabilisation des taux aux alentours de 3% permettrait aux assureurs de réinvestir dans des actifs plus rémunérateurs à
l’échéance de leurs anciens placements. Les assureurs continuent toutefois à disposer d’obligations de faible maturité résiduelle acquises avant la période de taux bas durables et offrant des rendements relativement élevés.Ainsi, fin 2022, 40% des placements obligataires arrivant à échéance dans les 4 prochaines années ont un taux de coupon supérieur à 3 % (contre 45% fin 2021, 54 % fin 2020 et 60 % fin 2019).
Sous l’hypothèse de taux des obligations d’État à 10 ans stables à 3% à partir de 2023, le réinvestissement des obligations arrivant à échéance sur ces supports permettrait d’arrêter
Source : ACPR.
la baisse du taux de rendement des assureurs, hors réalisation de plus ou moins-values sur
actifs ou réinvestissement sur des titres à plus haut rendement.
Bref, c’est foutu !
Si les taux devaient durablement rester supérieur à 2%, Si l’inflation devait durablement rester autour de 2%, l’assurance-vie en fonds euros ne permettrait pas d’espérer valoriser votre patrimoine et continuerait durablement d’être source d’appauvrissement pour les épargnants !
Le rendement potentiel des actifs gérés pour le fonds euros est de 2%, avant frais de gestion prélevés par la compagnie d’assurance-vie et prélèvements sociaux.
Soit un rendement net autour de 1.30% !
Bien évidemment, dans un premier temps, les compagnies vont pouvoir faire illusion en piochant dans les réserves, les plus-values latentes et les provisions pour participation aux bénéfices, mais fondamentalement, le rendement potentiel des fonds euros est minable !
Ces réserves ne sont pas inépuisables. Le véritable rendement des fonds euros à long terme, c’est le rendement des actifs gérés par la compagnie. Et là, il faut bien l’avouer, c’est très mauvais.
Dans l’hypothèse de taux d’intérêt durablement supérieur à 3%, les compagnies d’assurance-vie vont devoir trouver une solution, car les épargnants vont massivement retirer leur épargne des fonds euros et des contrats d’assurance-vie, mettant à mal la solvabilité des compagnies d’assurance-vie.
La loi SAPIN 2 pourrait bien s’avérer plus utile que jamais pour protéger la solvabilité des compagnies d’assurance-vie.