Depuis plus de 20 ans que je navigue dans le monde de la gestion de patrimoine, on me parle du « risque » : « On n’a pas de rendement sans risque » ; « Il faut diversifier votre contrat d’assurance-vie vers des placements risqués » ; « Investissement risqué » ; …
Bref, ce mot « risque » est partout lorsque l’on s’intéresse à la gestion de son patrimoine et à ses placements.
Cela fait donc 20 ans que je fais comme tout le monde. J’utilise le mot « risque » à tort et à travers ; Cela fait surtout 20 ans que ce mot m’énerve parce que je ne le comprends pas.
20 ans que je peine à exprimer ce qu’est le risque d’un placement. 20 ans que l’on explique que le risque, c’est le risque de perdre ; Perdre ? Perdre quoi ? Qui a envie de faire des investissements pour risquer de perdre le fruit du travail d’une vie ? Pas moi, et rarement mes clients.
Personne ne souhaite investir pour risquer de perdre son capital. On investit pour valoriser son capital, pas pour le perdre.
20 ans que je déteste ce mot risque tant il est une fausse représentation de ce qu’est l’investissement.
Je viens d’avoir une révélation.
Le risque en réalité c’est ne pas accepter « le prix à payer » pour obtenir le rendement attendu d’un placement ou d’un investissement.
Cette révélation ne m’est pas venue par la grâce de je ne sais qui. Cette révélation m’est apparue à la lecture d’un livre dont je recommande chaudement la lecture tant il exprime parfaitement mon expérience et ces 20 ans d’accompagnement des personnes fortunées.
Ce livre, c’est la psychologie de l’argent de Morgan HOUSEL. Sincèrement, lisez le. Tout y est.
Cette notion de « prix à payer » est développée à la fin du livre. « Le prix à payer » est le terme parfait pour représenter ce « risque » que personne n’aime prendre et que personne ne comprend réellement.
Essayons d’approfondir ensemble ce qu’est « le prix à payer ».
Quel est le prix à payer de vos investissements ?
Le prix à payer d’un investissement, c’est la contrepartie, ce que vous devez accepterr de subir pour bénéficier du rendement élevé ou non de tel ou tel investissement.
Si vous réalisez un investissement sans être prêt à en payer le prix, vous en ressortirez perdant ! Vous n’obtiendrez jamais le rendement espéré, et surtout vous pourriez perdre une partie de votre capital.
Plus puissant que le risque dont la compréhension se limite au risque de perdre, le prix à payer permet d’exprimer la contrepartie du rendement avec des termes plus précis.
Prenons quelques exemples pour comprendre ce qu’est le prix à payer pour obtenir un rendement élevé.
1- L’investissement dans le capital des entreprises : LES ACTIONS.
Dans l’esprit collectif, le risque d’un investissement en actions, c’est la moins-value, le risque de perdre tout ou partie de son capital. Personnellement, c’est un risque que je n’accepte pas.
En revanche, en appréciant le « risque » par « le prix à payer pour obtenir le rendement », l’approche est totalement différente. Pour profiter du rendement élevé de l’investissement en actions, le prix à payer est :
- De bloquer son capital pendant 15 à 20 ans minimum ;
- D’accepter le stress de la variation des cours de bourse pendant cette période longue d’investissement ;
- Réussir à investir dans un nombre suffisant d’entreprises pour éviter d’investir dans la mauvaise.
Ainsi, celui qui accepte ce prix à payer doit pouvoir espérer bénéficier du rendement très élevé de l’investissement dans le capital des entreprises via les actions.
Le véritable « risque » de l’investissement en actions n’est pas tant de « perdre de l’argent », mais plutôt de se surestimer, mal dimensionner son investissement et plus généralement de ne pas être capable d’accepter « le prix à payer » :
- Celui qui investit en actions pour seulement 5 ou 10 ans ;
- Celui qui n’est pas capable d’accepter avec sérénité la forte variation des cours pendant la durée de son investissement ;
- Celui qui n’investit que dans quelques entreprises
- …
==> Prend le risque de ne pas bénéficier du rendement élevé de l’investissement en actions et souvent même de perdre tout ou partie de son capital.
La grande majorité des épargnants investissent sur le marché actions sans être capables d’en assumer le prix à payer. Ils réaliseront donc de mauvais investissements et ne pourront pas profiter du rendement élevé de l’investissement dans le capital des entreprises.
Dommage.
2- L’investissement dans l’immobilier (locatif et/ou résidence principale).
Quel est le prix à payer pour bénéficier du rendement élevé de l’investissement immobilier locatif ? Tout comme l’investissement en actions, l’investissement immobilier est théoriquement très rentable pour celui qui accepte « le prix à payer ».
A mon sens, le prix à payer pour espérer profiter du rendement élevé de l’immobilier locatif est :
- D’être capable d’investir sur une très longue période (15 ou 20 ans) qui permettra d’amortir les frais de transactions très élevés et un cycle immobilier qui n’est pas toujours favorable ;
- De consacrer du temps et de l’énergie dans la gestion quotidienne de son bien immobilier et du locataire ; Il faut accepter de s’investir personnellement dans la gestion du bien ;
- D’accepter le stress de la sélection du locataire solvable ;
- D’investir régulièrement dans l’entretien et l’amélioration de son bien immobilier ;
- …
Celui qui accepte ce prix à payer se donne les moyens de réaliser un investissement particulièrement rentable. A contrario, celui qui n’accepte pas le prix à payer, pourrait bien connaître un rendement final peu satisfaisant.
3- Le fonds euros du contrat d’assurance-vie. Petit « prix à payer » = petit rendement.
Si vous n’êtes pas disposé à accepter un « prix à payer », vous n’avez pas d’autres choix que de stocker votre argent dans le fonds euros du contrat d’assurance-vie.
Un placement sans prix à payer , garantie, de long terme. Néanmoins, le prix à payer sera un rendement médiocre, voir nulle.
Le seul prix à payer pour bénéficier de ce rendement faible, sera d’accepter de confier votre argent à la solvabilité de la compagnie d’assurance-vie.
Un prix à payer, faible, mais non nul.
Il n’y a pas de secret : Le rendement n’est pas gratuit !
Chacun doit être capable de sélectionner ses investissements en fonction du prix qu’il est prêt à payer. Et si vous ne voulez rien payer, vous n’aurez aucun rendement.
Surtout, et c’est le point essentiel : Celui qui investit sans accepter « le prix à payer » devra assumer le risque d’un rendement médiocre ou même d’une perte en capital.
Ce n’est pas plus compliqué que cela.
A suivre.
« Le risque c’est ça ! »
Non, pas du tout…
On ne doit jamais prendre de risque qui ne soit pas un risque « calculé »
Cela signifie avoir suffisamment de connaissances pour que l’on considère que le risque encouru soit faible.
ça ne veut pas dire qu’il n’existe pas mais que l’on saura le gérer si les choses ne vont pas dans le sens attendu.
Je suis à peu près le seul ici à dire ce que je fais comme investissements, et surtout quel est le timing et quelles sont les raisons.
Je le fais pour moi même bien sûr mais aussi à titre de réflexion éducative pour les autres lecteurs.
Bonjour,
Le problème c’est que l’on ne sais pas calculer le risque. Pour être précis, on sait parfois le faire, quand on joue à la roulette (si elle n’est pas trop faussée, je peux utiliser le loi des grands nombres pour avoir une estimation des risques que je prends qui tend vers la probabilité des évenements). Mais dans la vie réelle, je ne sait pas faire.
On a un outil d’estimation, c’est le rendement. Mais c’est très indirect, c’est fonction de la perception du risque par les autres acteurs du marché. Tous les acteurs ont des biais cognitifs forts (et je n’y échape pas).
Pendant très longtemps, le meilleur modèle météo était de dire qu’il fera le lendemain le même temps que le jour même . Il fonctionne toujours très bien est et presque imbattable dans beaucoup de pays n’ayant que 2 saisons. Je n’ai jamais regardé ce que cela donne en bourse et j’imagine que ça marche pas trop mal sur l’immobilier ces dernières années.
Après il ne faut pas angoisser, la vie est un risque permanent et on s’en accomode très bien.
Le risque c’est ça!
https://www.mes-finances.be/actu/bourse-quels-sont-les-outils-de-gestion-du-risque-et-comment-les-utiliser/#:~:text=Il%20se%20calcule%20en%20divisant,r%C3%A9sultat%20est%20sup%C3%A9rieur%20%C3%A0%201.
Et bien on va aller loin avec ce genre de site… De base, pour ceux qui ont fait un peu de proba, je rappelle que si Y varie comme le carré de X (Y=X^2), la correlation linéaire entre X et Y peut valoir 0. Donc peut-être que vos portefeuilles sont fortement corrélés, mais pas linéairement corrélés. Je vous déconseille fortement d’utiliser ce genre d’outil pour diminuer votre risque, vous « risquez » de l’accroitre.
Typiquement, vous avez des actions d’une société minière. Son coût ne varie pas linéairement avec les coûts des minéraux produits et la « correlation linéaire » peut même être proche de 0. Et ceci est vrai pour toute société ayant des coûts fixes importants.
Sinon ces outils ne donne des indications que sur le passé, rien sur l’avenir. Ils sont à utiliser si on pense que l’avenir sera comme le passé. C’est une hypothèse comme une autre.
https://www.jmp.com/fr_fr/statistics-knowledge-portal/what-is-correlation/correlation-coefficient.html#:~:text=Le%20coefficient%20de%20corr%C3%A9lation%20indique,corr%C3%A9lation%20est%20proche%20de%20z%C3%A9ro.
« Un placement sans prix à payer , garantie, de long terme. »
Garanti dans les limite de la loi Sapin II et de la garantie des assurances.
« Le seul prix à payer pour bénéficier de ce rendement faible, sera d’accepter de confier votre argent à la solvabilité de la compagnie d’assurance-vie. »
C’est ce que j’ai essayé d’expliquer
Oui, j’aurais du être plus attentif en lisant.
@ Guillaume Fonteneau
Il fût un temps où vous disiez n’avoir jamais rencontré quelqu’un qui se soit enrichi avec la Bourse ….oui …oui !
Vous promettez maintenant aux investisseurs en Bourse un voyage sur une mer d’huile sans risque et la volupté d’un gain garanti au bout du voyage , le seul prix à payer étant simplement d’avoir un peu de persévérance …
Le Coran promet aux croyants qui se comportent bien leur vie durant le paradis où 72 vierges les attendent pour une jouissance sans fin …..
Je ne me convertis à aucune de ces croyances …..!
Après le rationnel de la formule des intérêts composés, de la prééminence du temps sur la performance, du rôle de l’épargne et de la puissance des versements programmés , voilà le retour de l’irrationnel ..!
J’ai effectivement expliqué en croiser que très très très rarement.
En revanche, ces derniers, ces quelques uns qui réussissent ont tous un point commun. C’est ce point commun que je partage.
« J’ai effectivement expliqué en croiser que très très très rarement »:
Et pour cause car le métier d’opérateur financier fait rêver, mais des images d’Epinal à la réalité il y a souvent un grand pas qu’il n’est pas aisé de franchir pour le premier venu !
Dans bien des domaines l’excellence est une condition de la réussite et ne s’improvise pas…….
Je n’ai connu qu’une seule personne de mon entourage ayant fait fortune en bourse en intervenant régulièrement sur le MONEP.
Sa culture financière au départ modeste est devenu d’un excellent niveau en raison de ses motivations et de son investissement personnel.
Le célèbre : « Just do it » peut parfois se concrétiser si l’on prend conscience de ses potentialités…….
@ Guillaume Fonteneau
Il fût un temps où vous disiez n’avoir jamais rencontré quelqu’un qui se soit enrichi avec la Bourse ….oui …oui !
Vous promettez maintenant aux investisseurs en Bourse un voyage sur une mer d’huile sans risque et la volupté d’un gain garanti au bout du voyage , le seul prix à payer étant simplement d’avoir un peu de persévérance …
Le Coran promet aux croyants qui se comportent bien leur vie durant le paradis où 72 vierges les attendent pour une jouissance sans fin …..
Je ne me convertis à aucune de ces croyances …..!
Après le rationnel de la formule des intérêts composés, de la prééminence du temps sur la performance, du rôle de l’épargne et de la puissance des versements programmés , voilà le retour de l’irrationnel ..!
Comme le dit Julien Bonnetouche, le risque est une réalité qu’il faut regarder en face, mesurer et savoir gérer, afin de le maîtriser .
Cela demande des compétences et de la lucidité
Nier son existence peut coûter cher …!
Contre le risque Sapin 2, l’alternative à moindre risque est l’assurance vie Luxembourgeoise !
Par ailleurs, dans l’esprit du commentaire de Julien, il existe en bourse des entreprises agissant sur analyses et décisions scientifiques qui savent minimiser le risque;
A titre d’exemple en voici une que je suis depuis longtemps et qui a rarement perdu quel que soit les tendances du marché boursier. Néanmoins il faut « payer » relativement cher.
https://swissinvestlab.com/nosservices/solution-orion/
Assurances luxembourgeoises, oui, à condition que ça ne soient pas des filiales de sociétés françaises, et avec un minimum de 100 k€, et le plus souvent à partir de 250 k€.
Oui bien sûr pas de « réassurance »
On peut trouver, semble t-il, à partir de 50k€ pour la PROFOLIO BALOISE VIE.
https://www.althos-luxembourg.com/classement-des-meilleures-assurances-vie-de-droit-luxembourgeois/
Guillaume, vous me titillez, et vous avez raison!
Profitez-en, je ne vais plus être disponible avant octobre, même si toujours en ligne.
Ah! ces retraités, il faut bien qu’ils consomment, en réinjectant dans le système les euros chèrement acquis 🙂
Il faut bien qu’ils travaillent pour leurs gamins!
Permettez-moi de vous poser une question, à laquelle j’attends une réponse, ….. vous êtes souvent muet.
Vous dites en titre:
« Connaissez-vous le « prix à payer » pour obtenir un rendement élevé ? »
Pourquoi ne pas écrire:
« Connaissez-vous le « prix à payer » pour obtenir un retour sur investissement élevé ?
Au moins, c’est en €, et prête moins à confusions.
C’est moins accrocheur comme titre? 😉
Ankou
Oui, vous n’avez pas tort. Les titres courts sont souvent préférables.
Dans un titre, il fait utiliser des mots simples pour attirer le peu d’attention résiduelle que nous avons à consacrer aux 10 aines de mails quotidien
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