Un article publié la première fois le 02 Octobre 2019 
 
La fin de l’année approche, il est temps de vous proposer nos scénarios stratégiques pour l’année 2020 qui s’approche. Il s’agit d’un exercice que nous vous proposons une fois par année. Dans ce premier article, nous allons explorer l’environnement global qui pourrait nous guider pour toute l’année 2020.
Il s’agit de prendre de la hauteur, d’essayer de nous projeter au delà du flot de l’immédiat afin d’être capable de prendre des décisions cohérentes avec les grandes tendances de long terme.
Dans l’exposé qui suit, je vous présente ma vision du moment, elle est par nature subjective et vous devez la critiquer ! Je n’en sais pas plus que vous.
Mais avant d’explorer ce qui pourrait nous attendre pour l’année 2020, il me semble utile de relire les articles similaires publiés en 2018 et 2019 :

Ces analyses stratégiques sont une narration du monde économique et politique. Il est délicat de la couper par année civile, mais prêtons nous tout de même à l’exercice.
En 2020, nous devrions naturellement vivre dans le prolongement des mouvements initiés en 2018 et 2019. De manière synthétique, les deux thématiques sous-jacente dans les stratégies d’investissement 2018 et 2019 vont fusionner : Face à une politique monétaire devenue nuisible, la politique budgétaire va financer le front populaire écologique.
En 2020, nous pourrions assister à la fusion de tous les mouvements financiers et sociétaux qui se mettent en place depuis quelques années. L’année 2020 pourrait être une année chargée. L’année 2020 pourrait être :

– L’année de la révélation du caractère nuisible des politiques monétaires devenues déflationnistes ;

– L’année de la mobilisation des populations aux profits d’un front populaire écologique qui sera à l’origine d’une accélération la remise en cause du libéralisme et des excès de la mondialisation ;

– L’année de la relance budgétaire face à une fin de cycle économique logique après 10 années de croissance ; Un budget de guerre mobilisé pour une meilleure protection de notre environnement.

 
 

2020, l’année de remise en cause des politiques monétaires devenues déflationnistes.

La politique monétaire engagée par les banques centrales à pour unique objectif la stabilité des prix que la communauté considère comme étant une inflation fixée à 2% par année. Toute la politique monétaire est orientée vers cet objectif d’inflation.
Pour y parvenir, le raisonnement des banques centrales est simple : Puisque l’inflation est le résultat d’une économie dont l’offre de production ne parvient pas à répondre à la demande, il suffit de baisser les taux d’intérêt pour relancer l’économie et donc l’inflation. Le raisonnement paraît étrange, mais c’est bien celui qui est au cœur de la politique monétaire des banques centrales comme l’explique très bien cet article publié dans Alternative Économique sous le titre « D’où vient l’inflation ?. Extrait :

« Spécialiste des phénomènes monétaires, l’économiste américain Milton Friedman part d’une idée simple : toute augmentation de la masse monétaire au-delà de ce qui est nécessaire pour assurer les transactions entraîne celle du niveau général des prix.  » La cause immédiate de l’inflation est toujours et partout la même : un accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de production « 

[…]

L’inflation ne serait donc possible que si les banques centrales l’autorisent, par une politique trop laxiste au regard de la maîtrise du crédit. L’abondance de crédit nourrirait alors une demande excessive par rapport aux capacités de production, ce qui se traduirait par une hausse des prix. »

 
Ce postulat de base est simpliste et nous, les hommes de la rue, ceux qui n’ont pas le pouvoir de savoir, comprenons intuitivement que ce n’est pas vrai, ou du moins que ce n’est pas vrai passé un certain niveau : Faciliter les crédits n’est pas nécessairement source d’inflation si la production est excessive face à une population qui n’a pas les moyens (ou le besoin) de consommer. On ne fait pas boire un âne qui n’a plus soif…
Pourtant, les politiques monétaires persistent et accélèrent même dans cette idée d’une nécessaire baisse des taux de crédit pour relancer l’activité et donc l’inflation. Nous sommes même arrivé au point ou la politique monétaire devient déflationniste.
 
En 2020, les banques centrales tombent de leur piédestal et redeviennent dépendantes de la société et du politique. Le caractère nuisible de la politique monétaire mené depuis 2009 va s’imposer, sans pouvoir totalement être remis en cause pour ne pas prendre le risque d’un effondrement économique d’un système fragilisé. En 2020, la confiance de la toute puissance des banques centrales pourrait être endommagée. Les banques centrales retrouvent leur rôle originelle. Elles ne sont plus la solution mais simplement un moyen.
 
 

2020, l’année de la mobilisation des populations aux profits d’un front populaire écologique.

En 2020, la prise de conscience écologique va s’accélérer et un front populaire écologique va obliger les gouvernants à accélérer la mutation écologique de la société. Ce populisme écologique pourrait même prendre le pouvoir face au populisme d’extrême droite.
Le front populaire écologique n’est en vérité que l’expression d’un double mouvement de la société qui se protège contre les excès du dogme libéral du tout marché (cf « La grande transformation » Karl Polanyi). La prise de conscience écologique, c’est la nécessité de protéger l’environnement contre les excès de la mondialisation et d’un libéralisme qui vise à imposer le marché aux détriments de l’organisation des sociétés.
Ce front populaire écologique qui pourrait prendre forme en 2020 pourrait être au cœur d’une recomposition économique puis politique de grande ampleur.
On parlera alors de régionalisation de la production, et non plus de mondialisation ; de relocalisation ; de protectionnisme écologique qui taxeront les importations peu vertueuses pour l’environnement ou les chaine de production excessivement mondialisées (cf »Chaînes de valeur globales » par Philip S. Golub publié dans Le Monde Diplomatique, Octobre 2019) ; … En 2020, on se rendra compte que Trump avait probablement raison sur cette question de mondialisation (cf »[Réflexion] Et si TRUMP avait raison ? Le protectionnisme est il une solution ? »).
Dans un premier temps, avant de prendre un virage politique, cette prise de conscience écologique pourrait prendre la forme d’une grève du consommateur comme nous vous l’expliquions dans cet article « La grève du consommateur va t’elle accélérer la mutation du capitalisme ? Who is John Galt ? ».
 
 

En 2020, L’année de la relance budgétaire face à une fin de cycle économique logique après 10 années de croissance ; Un budget de guerre mobilisé pour une meilleure protection de notre environnement.

Enfin, entre une récession qui se profile logiquement après 10 années de croissance économique et une banque centrale qui aura perdu la main, en 2020, la relance budgétaire va s’imposer comme indispensable. C’est l’argument écologique qui va servir de prétexte pour la mobilisation d’un budget de guerre, d’un budget au-delà du raisonnable que seule une situation extrême peut autoriser.
Cette relance budgétaire massive devrait viser l’accélération de la transition écologique au bénéfice de l’économie des pays développés qui trouveront les moyens de relocaliser les productions et l’inflation. Mais attention, cette relance budgétaire ne sera véritablement efficace si elle est accompagnée d’une moindre mondialisation, sinon, elle serait totalement inutile et ne bénéficierait qu’aux pays producteurs (cf »Que ferait une relance massive de la demande en France et en Italie ? par Patrick ARTUS :  »
2020 sera peut être prématuré pour la mise en œuvre de ce budget de guerre au service de l’écologie. Ce sont les élections aux états-unis en Octobre 2020 qui pourrait changer la donne.
 

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