2023 aura probablement été l’année de la prise de conscience que l’assurance-vie n’est plus un bon placement pour valoriser votre patrimoine.

Au final, le sentiment général est vraiment peu favorable pour l’assurance-vie. Il devient difficile de continuer de croire qu’épargner dans un contrat d’assurance-vie est une bonne stratégie pour valoriser un capital.

Bien évidemment, nombreux sont ceux d’entre vous qui sont attachés aux avantages fiscaux de leur contrat d’assurance-vie. En réalité, ces derniers sont bien maigres au regard de la médiocrité des rendements.

Quel est l’intérêt d’obtenir des avantages fiscaux successoraux si la contrepartie pour les obtenir est d’obtenir une valorisation médiocre de votre capital pendant 10, 20 ou même 30 ans ! C’est sans intérêt.

À titre personnel, je préfère que mes enfants payent des droits de succession sur un capital qui se sera fortement valorisé, plutôt qu’ils soient exonérés sur capital qui se sera mal valorisé durant 20 ans.

Sauf pour ceux qui pourraient disparaître dans les 10 prochaines années, c’est-à-dire si vous êtes âgés d’environ 75-80 ans, la faiblesse des rendements n’est pas compensée par l’importance des avantages fiscaux (cf. « Assurance-vie : Un avantage fiscal surestimé qui vous empêche de prendre les bonnes décisions« ).

Comme je vous le détaillais dans cet article « Le compte-titres ordinaire est plus efficace que l’assurance-vie, y compris pour la succession« , le compte-titre et surtout le PEA ou le PER titres sont plus attrayants que l’assurance-vie pour recevoir vos investissements en actions et obligations.

Bref, il faut arrêter avec l’assurance-vie.

Mais alors, on fait quoi ? Que faire de vos contrats d’assurance-vie face aux mauvais rendements ?

Fondamentalement, je crois qu’il faut réapprendre à gérer votre patrimoine. Gérer votre patrimoine, ce n’est pas épargner. Gérer votre patrimoine, c’est l’investir dans vos projets de vie, c’est l’investir dans l’économie.

Quand on y réfléchit, nous sommes aujourd’hui dans une drôle de situation. Collectivement, nous croyons que gérer notre patrimoine consiste à trouver des « placements » et des « produits financiers ».

C’est n’importe quoi. Épargner, ce n’est pas gérer son patrimoine. Épargner, c’est être passif, c’est attendre et croire que l’on peut s’enrichir sans rien faire.

Les personnes fortunées n’ont pas d’épargne. Elles ont des investissements. Bernard Arnault n’a pas d’épargne ; Il possède des entreprises et des actifs investis dans l’économie qui se valorisent avec l’inexorable croissance économique.

Investir, c’est être capable de s’approprier le capital et l’utiliser pour satisfaire un projet de vie et plus généralement pour l’investir dans l’économie. Dans cet article « Réussir l’appropriation du capital après avoir reçu une donation ou un héritage« , j’essaie d’introduire cette idée de l’appropriation patrimoniale :

L’héritier doit au contraire s’approprier l’héritage. Il doit l’utiliser, le transformer, l’adapter à ses propres projets de vie. L’héritage n’est pas une finalité, ce n’est qu’un commencement. Le commencement d’un nouveau projet de vie qui va être rendu possible grâce à cet argent.

Avant-hier, un jeune client, 30 ans, malheureux d’avoir perdu une branche de sa famille, vient de recevoir 500 000€ suite au règlement de la succession. Malgré la grande tristesse qui était la sienne, il a tout compris quant à l’utilisation qu’il devait faire de ce capital.

Au lieu de se contenter de la placer ou de l’investir, il prend le temps d’entamer ce travail d’appropriation. Il prend le temps de se construire des nouveaux projets de vie qui seront rendus possibles grâce à ce capital. Son rêve, c’est de créer son entreprise, se lever tous les matins pour travailler pour lui et non plus au comptoir de cette grande enseigne de matériaux.

L’appropriation patrimoniale pour lui, c’est de comprendre qu’avec ce capital, il va pouvoir rendre ce rêve possible. Il va pouvoir utiliser ce capital pour s’investir dans la création ou rachat d’une entreprise. Le chemin est encore long, mais c’est en forgeant que l’on devient forgeron.

L’héritage n’est pas une finalité, c’est un commencement. Le plus dur est alors de le comprendre et d’oser se poser les bonnes questions : Quels sont mes projets de vie ? Comment ce capital va-t-il me permettre d’avancer, de me construire, de me réaliser ? Comment vais-je pouvoir utiliser le travail de mes ancêtres pour construire, valoriser, m’investir ?

On ne parle plus de placements ou d’investissements et la réponse quant à l’utilisation des capitaux ne viendra pas de votre banquier ou de votre conseiller financier, la réponse, c’est vous qui l’avez : Quels sont vos projets de vie ? Si vous n’en n’avez pas… c’est que vous ne faites pas l’effort nécessaire pour les trouver !

Quels sont vos projets de vie ? Si vous n’en n’avez pas… c’est que vous ne faites pas l’effort nécessaire pour les trouver !

Il est tellement plus facile de faire porter la responsabilité sur le banquier ou le conseiller financier. Mais, en réalité, vous êtes responsable de votre argent. C’est votre problème, c’est votre héritage. Ne demandez pas à un tiers payé pour vous vendre des placements pour vous inventer des projets de vie (cf. « Si vous faites de mauvais placements, c’est votre faute !« ).

Celui qui se contenterait de croire que l’héritage est une finalité ne fera rien du capital. Il le regardera dépérir, se lamentera de la médiocrité des rendements, s’obligera à vivre les projets de vis de ces parents au lieu de vivre ses propres projets de vie…. et finalement, ne pourra que constater le dépérissement du capital qu’il voulait pourtant seulement maintenir et protéger.

Source : Réussir l’appropriation du capital après avoir reçu une donation ou un héritage.

Ce que j’essaie d’expliquer pour l’héritier est duplicable pour votre capital en assurance-vie : Vous devez faire un travail sur vous-même pour vous le réapproprier ! Réussir à vous poser la question de savoir ce que vous allez en faire ! C’est difficile mais indispensable.

Pour mieux vous détailler ma pensée, je vous propose deux nouveaux exemples, deux clients que j’ai accompagnés cette semaine.

  • Madame DUMONT. Veuve. 63 ans. Un fils unique. Madame DUMONT est une épargnante. Peu de besoin au quotidien, un patrimoine d’environ 1.2 millions d’euros. Aucun intérêt intellectuel pour la gestion financière. Une vie simple. Beaucoup d’argent sur les fonds euros de ses contrats d’assurance-vie. L’appropriation patrimoniale pour elle, c’est prendre conscience que son rêve d’acheter une résidence secondaire en Bretagne n’est pas impossible et qu’investir dans ce projet de vie qui pourrait lui redonner l’élan après l’épreuve de la perte de son époux est bien plus qu’un investissement rentable ! Au lieu d’être passive et de subir la médiocrité des rendements de ses assurance-vies dont elle n’a que faire, elle peut mettre son argent au service de sa vie (et en plus faire un excellent investissement) ;
  • Monsieur DUPOND, deux enfants, 2 millions de patrimoine (1 million d’immo + 1 million de fonds euros en assurance-vie), 69 ans. Une retraite suffisante et surtout plus envie de perdre de l’énergie à investir dans l’immobilier et aucune envie d’investir sur les marchés financiers, par manque d’intérêt et une défiance dans le système. S’approprier son capital pour lui, c’est réussir à comprendre qu’il n’aura pas besoin de son épargne en assurance-vie et qu’il n’a pas envie de gaspiller son temps pour le gérer ou le valoriser toujours plus alors même qu’il n’en a plus l’utilité pour lui. Au lieu d’être passif et d’attendre 20 ans avec ses contrats d’assurance-vie dont il n’aura jamais besoin, il va procéder à un rachat partiel important pour effectuer une donation à ces enfants. Une donation génératrice de droits de donation car nettement supérieur à 100 000€, mais une donation qui permettra à ses enfants d’investir dans leur vie, de créer leur patrimoine, d’utiliser ce capital de manière tellement plus efficace !

On pourrait multiplier les exemples, mais l’idée générale est toujours la même ! Au lieu de chercher un « placement » vous devez réussir à vous réapproprier votre patrimoine, vous devez réussir à comprendre que votre capital doit vous permettre de vous investir dans la vraie vie, dans la vie économique.

Certains investiront leur épargne dans la rénovation de leur résidence principale, d’autres achèteront des actions avec l’objectif de participer à long terme au développement de l’entreprise, d’autres investiront dans leur formation professionnelle pour augmenter leur capacité à générer des revenus…,

Il n’y a aucune limite à vos projets de vie sauf celle que vous vous imposez !

Avoir un patrimoine est un véritable travail ! Vous ne pourrez pas compter sur les autres pour le gérer à votre place. Vous devez assumer !

À suivre.

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