Transmettre son patrimoine à ses enfants est un objectif prioritaire pour nombre d’entre vous. C’en devient même une obsession pour ceux qui ont la crainte de voir ce patrimoine confisqué par les droits de succession.

Mais attention, réduire les droits de succession ne doit pas être un « objectif à tout prix ». On ne met pas en place une stratégie aussi contraignante juste pour payer moins de droit de succession. Anticiper, c’est bien. Trop anticiper, c’est inutile et probablement destructeur de valeur.

Les droits de succession, ce sont les impôts qui seront payés par vos héritiers à votre décès. Si vous avez 50 ans, cela signifie que les droits de succession seront payés dans 40 ans environ.

Transmettre c’est bien, mais vous devez impérativement penser à vous, à votre vie.

Certains me consultent pour mettre en place une stratégie de transmission à alors que leur enfant n’a pas encore 3 ans et qu’ils ont moins de 40 ans.

Ma réponse est toujours la même : C’est trop tôt ! Que va-t-il se passer lorsque vous divorcerez ? Lorsque vous aurez un troisième enfant ? quand vous ferez un burn out à 54 ans et que vous voudrez changer de vie ? Les certitudes sur votre vie actuelle seront vos doutes de demain 😉

Même à 50 ans, il est trop tôt. À 50 ans, vous êtes au milieu de votre vie, il est encore beaucoup trop tôt pour transmettre, car vous pouvez encore avoir besoin de votre patrimoine pour vous, pour financer votre retraite, financer un changement de vie, acheter une nouvelle résidence principale, faire face au chômage, …

La vie est longue et vous pouvez avoir besoin de votre patrimoine pour financer votre vie. Quelle tristesse à 50 ans que de croire que son patrimoine est figé (et donc que sa vie est figée, car le patrimoine est à l’image de vos projets de vie) pour les 40 prochaines années.

Personnellement, cette perspective m’apparaît comme effrayante et vous devez l’avoir en tête. À quoi bon épargner, capitaliser, investir, si vous ne pouvez pas profiter du fruit de votre travail pour vos projets de vie personnel ?

Comme j’essaie de vous l’expliquer dans cet article : « L’héritage n’est pas un dû ; Transmettre n’est pas un devoir« . On ne vit pas pour transmettre. Avant d’envisager de transmettre, il faut vivre. La transmission n’est que l’aboutissement d’une vie patrimoniale et pas un objectif.

De surcroît, éduquer les enfants dans la perspective de faire d’eux des héritiers n’est-il pas la meilleure manière de leur faire échouer leur vie personnelle ? C’était l’idée développée dans cet article « Et si on déshéritait nos enfants pour mieux les aider dans la vie ?« .

Donner et retenir ne vaut.

En effet, transmettre, faire une donation, c’est perdre le pouvoir et/ou la propriété sur l’objet de la donation.

Faire une donation n’est jamais anodin. Même lorsque la donation est réalisée avec réserve, d’usufruit, le donateur perd la propriété et le pouvoir sur le bien immobilier donné.

Par exemple, en réalisant une donation avec réserve d’usufruit sur un bien immobilier locatif, vous ne pourrez plus vendre ledit bien immobilier sans l’accord de votre enfant, et devrez peut-être partager le prix de vente s’il donnait son accord (cf. « Vente d’un bien démembré : Comment répartir le prix de vente entre usufruit et nue-propriété ?« ).

Transmettre son patrimoine, c’est accepter une contrainte forte, c’est perdre la propriété et le pouvoir. Il faut y être prêt et avoir les moyens de ne pas avoir besoin des capitaux ou dudit bien immobilier.

Comme je vous l’explique dans cet article « Succession : Quand faire une donation à ses enfants ? Quelles conditions pour ne pas le regretter ?« , je crois sincèrement qu’il est une erreur de trop anticiper les stratégies de transmission. Le moment idéal pour mettre en place une stratégie transmission semble être :

  • Lorsque l’enfant, donataire, est suffisamment mûr et avancé dans la vie pour que la transmission ne perturbe pas son éducation et son goût de l’effort et l’envie de se construire indépendamment du patrimoine de ses parents ; Lorsque l’enfant sera en train de construire son propre foyer autour de 28/35 ans ; Lorsque vous connaitrez votre future belle-fille ou votre futur gendre 😉
  • Lorsque le parent aura une forme de visibilité sur sa vie et ses besoins de patrimoine et de revenus. Une première donation autour de 60/65 ans apparaît comme un âge assez cohérent ; Lorsque le parent est prêt à accepter que son enfant fera ce qu’il veut du patrimoine que vous lui transmettrez, prêt à accepter que votre enfant n’est pas les mêmes projets de vie que vous. Votre enfant n’est pas votre continuité patrimoniale.

À suivre.

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