– Avertissement : le « Défi 6 % » est une initiative pédagogique qui vise à montrer qu’une prise de risque maîtrisée permet d’obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque. Le défi 6 % ne fournit aucun conseil ou recommandation d’investissement. – Un exercice proposé par Arnaud SYLVAIN, Conseil en investissement financier indépendant (Pour le contacter, cliquez ici)

 

Rappel des faits : Qu’est ce que le DEFI 6%

4 000 euros ont été investis sur un contrat d’assurance vie. L’objectif est de montrer qu’une prise de risque maîtrisée permet d’obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque.
Le défi 6 % vise une rentabilité annuelle moyenne de 6 % et une volatilité maximale de 10 %.
Pour en savoir plus sur cette initiative, vous pouvez consulter les articles suivants :

 
Et aussi
Le reporting de janvier 2019 : #Défi6%. : Touché mais pas coulé ! On limite la casse…
 

Vie du contrat d’assurance vie

4 000 euros ont été versés initialement sur le fonds en euros en juin, puis deux versements trimestriels de 500 euros ont été effectués. Un investissement progressif a été mis en place pour basculer chaque mois et pendant 5 mois 600 euros du fonds en euros vers des unités de compte.
Cet investissement progressif devait permettre de converger progressivement vers l’allocation cible. La baisse des marchés a contrarié cet objectif et plusieurs arbitrages ont été réalisés pour aboutir à fin décembre à une allocation plus prudente. Alors que l’allocation cible comporte 90 % d’unités de compte et 10 % de fonds en euros, une répartition avec 30 % d’unités de compte et 70 % de fonds en euros a été privilégiée.
 

Allocation cible Allocation cible ajustée à fin décembre 2018
Support en euros 10% 70%
Obligations Europe 10% 3%
Obligations Monde 10% 3%
Actions France 5% 1,7%
Actions Europe 15% 5%
Actions États-Unis 20% 8%
Actions Pacifique 5% 1,7%
Actions Émergentes 5% 1,6%
Flexibles prudents 10% 3%
Flexibles 10% 3%
Total 100% 100%

 
Depuis janvier 2019, des versements mensuels ont été mis en place, pour un montant de 167 euros chaque mois. Ils correspondent aux versements trimestriels de 500 euros par mois prévus initialement.
Ces versements sont composés d’actions US, d’un fonds flexible, d’obligations monde, et du support en euros. L’objectif consiste à continuer à investir progressivement sur des unités de compte tout en conservant une allocation prudente portefeuille majoritairement investi en fonds euros. L’investissement dans les unités de compte qui présentent un fort risque de perte (à mon avis) est suspendu : actions France, actions Europe, actions Pacifique, actions Émergentes. De même, l’investissement dans le fonds flexible prudent et les obligations Europe est interrompu. Dans le contexte actuel, le fonds en euros leur semble préférable.
 
Versement programmé du 8 février 2019

Cette stratégie et motivée par un environnement macroéconomique qui reste incertain :

  • Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis pourraient déboucher sur un protectionnisme accru qui pourrait peser sur une activité mondiale déjà en ralentissement.
  • Le déficit budgétaire américain inquiète, car il devra être financé. Par qui ? A quels taux ?
  • La politique monétaire de la Fed est peu rassurante. La pause dans le resserrement monétaire provient-elle de la crainte d’un ralentissement brutal de l’économie que ce resserrement pourrait provoquer en raison d’un endettement toujours plus important des ménages américains ?
  • En zone Euro, le ralentissement de l’activité est acté, comme en témoignent les faibles chiffres de la croissance au quatrième trimestre 208 pour les principaux pays.
  • Le Brexit est également un sujet de préoccupations, dans la mesure où un hard Brexit pourrait avoir des répercussions significatives sur l’activité.
  • Enfin, des élections européennes à haut risque se profilent. Quel sera le visage du futur Parlement européen ? Quelle place pour les partis antieuropéens ?

Par ailleurs, les marchés financiers ont fortement progressé ces dernières années et une correction est de plus en plus probable : Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel.
 

Composition du portefeuille au 16 février 2019


Note : L’investissement dans le fonds H2O Multibonds s’effectue depuis le 1er février avec des parts SR et non plus R. Les parts SR suivent une nouvelle tarification qui rend le coût d’accès au fonds plus élevé.
 

Performances du DEFI 6 % au 18 Février 2019

 

Les performances globales

Les performances se sont redressées et le portefeuille affiche au 16 février une moins value de -0,16 % (-8,73 euros).

 
 

  • Les fonds actions se redressent, même si la forte baisse n’a pas été intégralement compensée pour les actions France, Europe et Japon.


 
 

  • Les fonds obligataires progressent également. H2O Multibonds reste exceptionnel.


 
 

  • Les fonds flexibles, combinaisons d’actions et d’obligations, sont aussi en hausse.

Les performances comparées

Sur les 4 dernières semaines, les fonds sont en ligne avec leurs catégories. Seuls Moneta Multicaps et R Valor se distinguent. Alors que le premier affiche de moindres performances, le second surperforme sa catégorie.
Il avait néanmoins connu une sévère correction précédemment (cf. dernier reporting)

Classe d’actifs Performance sur les 4 dernières semaines* Moyenne de la catégorie
Obligations Europe
LYXOR EUROMTS ALL-MATURITY INVESTMENT GRADE
+0,60 % +0,44 %
Obligations Monde
H2O MULTIBONDS R
+1,79 % +1,10 %
Actions France
MONETA MULTI CAPS C
+1,95 % +4,25 %
Actions Europe
TOCQUEVILLE MEGATRENDS
+2,74 % +3,60 %
Actions États-Unis
LYXOR DOW JONES INDUSTRIAL AVERAGE D-EUR UCITS ETF
+5,57 % +5,50 %
Actions Pacifique
EDR JAPAN C
+1,25 % +2,71 %
Actions Émergentes
JPM EMERGING MARKETS EQUITY FUND A ACC EUR
+2,56 % +2,86 %
Flexibles prudents
M&G OPTIMAL INCOME FUND EUR A H ACC
+0,74 % +0,93 %
Flexibles
R VALOR F
+5,61 % +2,05 %

* par rapport à la dernière valorisation fournie par Quantalys au 14 février.
 
Contrôles
La volatilité reste inférieure à la limite de 10 % et le rendement sous la cible de 6 %. La décorrélation et la diversification du portefeuille restent satisfaisantes.

Perspectives

Les turbulences sur les marchés actions ont conduit à basculer le portefeuille vers une répartition 70/30 et à mettre en place des investissements programmés 50/50.
Le rebond des marchés actions évoqué lors du précédent reporting s’est produit. Si la part significative d’unités de compte a permis d’en profiter, la progression du portefeuille a été freinée par son orientation prudente. Le portefeuille affiche désormais une performance inférieure à celle de son allocation cible.

Faut-il dès lors revenir à un profil plus offensif ? Tous ces arbitrages et ces réallocations réalisés depuis l’ouverture du contrat étaient-ils vraiment nécessaires ?

Il ne paraît pas opportun de revenir à un profil offensif tant que des éléments d’incertitude géopolitique forts persistent, parmi lesquels :

  • Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et le risque d’un protectionnisme accru
  • Le Brexit et la perspective d’une sortie sans accord
  • Les élections européennes et la possibilité d’une entrée en force des partis populistes antieuropéens

Même s’il est clair que les banques centrales n’hésiteront pas à intervenir pour éviter une récession, le scénario privilégié est celui d’un repli des marchés à court terme, sous l’effet d’un ralentissement mondial de l’activité et d’un ou plusieurs événements défavorables.
Cela d’autant plus que les marges de manœuvre de la Fed et de la BCE sont faibles, à moins qu’elles ne décident de pérenniser l’ajustement de la taille de leur bilan (le Quantitative Easing) comme instrument de politique monétaire. Ce serait néanmoins un changement de paradigme aux effets incertains. Comme le souligne l’Ofce, « Il faut reconnaître que les économistes n’ont pas encore complètement analysé les effets potentiels des politiques de bilan sur la stabilité macroéconomique et financière. »
Ce scénario de repli est d’ailleurs renforcé par l’Institut Rexecode qui constate ce 18 février que « Les signaux négatifs s’accumulent sur l’économie mondiale alors que la menace des sanctions américaines alimente l’incertitude »
Cependant, dans une optique de long terme, des versements réguliers ont été programmés pour continuer à investir régulièrement dans des unités de compte. Par ailleurs, une révision de la stratégie pourra intervenir rapidement si les facteurs géopolitiques négatifs devaient s’estomper.
La stratégie de gestion active du portefeuille est-elle utile ? Oui, car elle a permis de réduire fortement la volatilité du portefeuille dans une période compliquée où la perspective d’un krach était clairement évoquée. Elle se montre moins efficace en phase de reprise, mais elle permet d’avancer plus sereinement dans une période incertaine.
Moins de rendement en échange d’un risque réduit ? C’est l’approche retenue pour l’instant et une illustration de la relation entre le rendement et le risque. Le défi 6 % est une initiative pédagogique, ne l’oubliez pas ;-).
Et vous, lecteurs du Blog Patrimoine, qu’en pensez-vous ? Faut-il rester prudent ou parier sur la poursuite d’une tendance haussière des marchés et accroître la part des unités de compte dans le portefeuille ?
Au mois prochain.

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