– Avertissement : le « Défi 6 % » est une initiative pédagogique qui vise à montrer qu’une prise de risque maîtrisée permet d’obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque. Le défi 6 % ne fournit aucun conseil ou recommandation d’investissement.
Tempête sur les marchés, le défi 6 % résiste
Rappel des faits
4 000 euros ont été investis sur un contrat d’assurance vie. L’objectif est de montrer qu’une prise de risque maîtrisée permet d’obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque.
Le défi 6 % vise une rentabilité annuelle moyenne de 6 % et une volatilité maximale de 10 %.
Pour en savoir plus sur cette initiative, vous pouvez consulter les articles suivants :
- Assurance vie : Comment obtenir un rendement annuel moyen de 6 % ?
- 6 % de rendement avec un contrat d’assurance vie : la méthode du #défi6 %
- Défi 6 % : Comment choisir le bon contrat d’assurance vie ?
- Défi 6 % : C’est parti ! Souscription du contrat d’assurance vie et sélection des fonds en unité de compte
Et aussi
Défi 6 % : reporting de Avril 2022 : #DEFI6% : Fragile stabilisation dans une situation incertaine
Versement mensuel du 8 mai 2022
Les versements libres sont désormais très majoritairement investis en actions (142 euros sur 167 euros). Cette dynamisation est la contrepartie de la sécurisation : dans un contexte incertain, la dynamisation des flux et la sécurisation des stocks sont privilégiées.
Situation du contrat au 12 mai 2022
Le contrat est composé majoritairement de fonds en euros. Le niveau de risque s’établit à 3 sur une échelle de 7 (SRRI). Le portefeuille est adapté à l’environnement baissier (voire très baissier) qui semble s’installer.
Source : Quantalys
Performances
Historique base 100 du 12 mai 2019 au 11 mai 2022
Source : Quantalys
Les pertes se sont creusées depuis le dernier reporting puisque le portefeuille affiche désormais une perte de -5,60 % depuis le début de l’année. Mauvais résultat dans l’absolu mais qui aurait été bien pire en l’absence de sécurisation du portefeuille. Satisfaction relative, donc.
L’inflation élevée provoque une remontée des taux d’intérêt qui pourrait déboucher sur une récession, aux États-Unis comme dans la zone Euro. Ce retour annoncé de la stagflation crispe des marchés, d’autant plus qu’un choc violent sur les prix de l’énergie lié à la dégradation de la situation en Ukraine n’est pas à exclure et que l’économie chinoise inquiète.
Dans ce contexte, la baisse des marchés devrait se poursuivre.
Performances du 8 avril 2022 au 11 mai 2022
Source : Quantalys
Le secteur technologique souffre aux États-Unis et entraîne avec lui le S&P 500. Les actions chinoises accentuent leurs pertes, de même que l’ensemble de la zone Asie Pacifique. Même les obligations sont touchées, affectées par la hausse amorcée des taux d’intérêt.
Contrôles
La volatilité attendue du portefeuille s’établit à 3,73 %. La sécurisation progressive commencée en octobre 2021 se révèle pour l’instant pertinente et permet de limiter l’ampleur des pertes.
Bien évidemment, cette allocation devra être modifiée pour espérer atteindre la cible de 6 % de rendement. Mais pour l’instant, elle semble adaptée à l’environnement actuel.
Les marchés devraient rester nerveux pendant encore quelques mois. La structure défensive du portefeuille sera donc maintenue, même si des achats opportunistes sont envisageables.
Historique du contrat
4 000 euros ont été versés initialement sur le fonds en euros en juin 2018, puis deux versements trimestriels de 500 euros ont été effectués. Un investissement progressif a été mis en place pour basculer chaque mois et pendant 5 mois 600 euros du fonds en euros vers des unités de compte.
Cet investissement progressif devait permettre de converger progressivement vers l’allocation cible. La baisse des marchés a contrarié cet objectif et plusieurs arbitrages ont été réalisés pour aboutir à fin décembre 2018 à une allocation plus prudente. Alors que l’allocation cible comporte 90 % d’unités de compte et 10 % de fonds en euros, une répartition avec 30 % d’unités de compte et 70 % de fonds en euros a été privilégiée.
En juin 2019, l’orientation prudente du portefeuille a encore été renforcée. Les fonds les plus volatils (actions États-Unis, obligations internationales, fonds flexible) ont été cédés et les sommes réinvesties sur le fonds en euros.
Depuis janvier 2019, des versements mensuels ont été mis en place, pour un montant de 167 euros chaque mois. Ils correspondent aux versements trimestriels de 500 euros par mois prévus initialement. Depuis juillet 2019, ces versements sont composés à 100 % d’unités de compte, actions comme obligations.
En janvier et février 2020, 150 euros ont été basculés du fonds en euros vers des unités de compte afin d’accélérer la convergence vers la cible. En mars et avril, compte tenu de la baisse des marchés, ce sont 300 euros qui ont été arbitrés vers les unités de compte. En prévision d’une baisse des marchés qui pourrait durer, seuls 200 euros ont été arbitrés en mai.
En juin, à la suite de la forte hausse observée, la part des unités de compte a été réduite à 40 %. La crainte d’une rechute des marchés explique cet arbitrage.
En juillet, août et septembre, le versement programmé en unités de compte a été maintenu. Aucun arbitrage supplémentaire n’a été réalisé.
En septembre, les versements programmés ont été modifiés. Leur montant global reste identique mais les fonds sont réorganisés. Ainsi, les fonds H2O Multibonds, M&G Lux Optimal Income et R Valor sont sortis des versements programmés au profit de Varenne Global, Axa International Obligations, et Lyxor Nasdaq 100 ETF. Cette modification décidée en août répond à plusieurs préoccupations :
- Accroître le poids des actions US dans le portefeuille car il reste très éloigné de sa cible (7 % actuellement pour une cible à 20 %).Pourquoi le Nasdaq ? Parce que cet indice affiche des performances impressionnantes depuis plusieurs années et que sa volatilité pourra être atténuée par des versements réguliers. II a néanmoins fortement chuté depuis que les versements programmés ont été modifiés.
- Remplacer H2O Multibonds par un véritable fonds obligataire, moins rentable mais moins volatil. Au vu des derniers déboires des fonds H2O, cette décision semble judicieuse.
- R Valor est remplacé par Varenne Global, moins volatil.
En novembre 2020, il a été décidé d’augmenter progressivement la part des unités de compte dans le contrat jusqu’à obtenir une volatilité attendue de 10 %, qui correspond à la limite à ne pas dépasser dans le cadre du défi 6 %. La perspective d’un vaccin a agi comme une piqûre de rappel sur le défi 6 % : Pour atteindre l’objectif d’un rendement annuel moyen de 6 %, il faut prendre plus de risques.
En mai 2021, de nouveaux ajustements ont été décidés (ils ont donné lieu à l’arbitrage du 13 mai présenté dans le reporting correspondant).
Le remplacement d’obligations d’État par des obligations privées, moins sensibles à une remontée des taux d’intérêt. L’ETF Lyxor Euro Gvt Bd a été remplacé par l’OPC Lazard Euro Credit.
- Le couple « Dow Jones + Nasdaq » a été remplacé par le seul S&P 500. Ce basculement est motivé par la volonté de s’exposer aux valeurs technologiques via le S&P 500 et non plus via le Nasdaq. La remontée des taux d’intérêt pourrait en effet bousculer les valeurs technologiques et avoir un impact significatif sur cet indice. Les deux ETF Lyxor DJ Industrial Average et Lyxor Nasdaq-100 ont donc été remplacés par l’ETF Lyxor S&P 500.
- Les actions émergentes ont été remplacées par des actions chinoises. Le fonds JPM Greater China Fund se substituera au fonds JPM Emerging Markets Equity.
- La structure du versement mensuel a également été modifiée pour tenir compte de l’allocation cible. Les fonds flexibles ayant atteint leur niveau cible, ils sont remplacés dans les versements mensuels par un fonds flexible prudent, Lazard Patrimoine.
En juin 2021, le portefeuille a été légèrement sécurisé. Afin de réduire la perte maximum attendue aux alentours de 15 %, trois fonds ont été intégralement cédés et les sommes correspondantes basculées vers le fonds en euros.
La sécurisation a été poursuivie en août et en octobre.
- La part des actions US a été réduite aux alentours de 17 % et celle des actions européennes de 10 %. Les sommes désinvesties sont placées sur le fonds en euros.
- Le fonds M&G Lux optimal Income est soldé. La moitié des sommes est placée sur le fonds en euros, l’autre moitié est investie sur le fonds Lazard Patrimoine.
- H2O Multibonds est soldé et la somme récupérée est investie sur le fonds Varenne Global.
En octobre, afin de maintenir une performance correcte en 2021, la part des actions est réduite de -10 points (-5 points pour le S&P 500, -5 points pour l’Eurostoxx 50) et celle du fonds en euros augmentée d’autant.
En décembre, le contrat a été sécurisé : La part des obligations privées a été réduite de moitié et réinvestie sur le fonds en euros. En contrepartie, les versements programmés ont été modifiés et dynamisés.
En janvier, en raison d’une inflation qui rend nerveux les marchés, deux arbitrages ont été effectués.
- 75 % des sommes investies sur Varenne global ont été basculées vers le fonds en euros le 20 janvier.
- 50 % des sommes investies sur le S&P 500 ont été arbitrées vers le fonds en euros le 29 janvier.
Au mois prochain.
Bonjour,
Merci pour cette étude pédagogique.
Pour la compléter, pourriez vous me dire :
Quelle est la date d’origine de l’investissement
A base 100 à l’origine, quelle est la valeur à ce jour ? (ou TRI sachant qu’il y a des versements mensuels)
Combien de temps pensez vous avoir passer à lire, comparer, arbitrer, etc ?
merci d’avance pour vos retours
Bonjour Tio,
Le contrat a été ouvert le 26 juin 2018.
A ce jour, 11 847 euros ont été versés sur le contrat : 4 000 euros en versement initial, le reste en versements trimestriels de 500 euros puis mensuels de 167 euros.
Au 12 mai, le contrat est valorisé à 12 637,50 euros. Cela représente une plus value de +790 euros et un rendement annuel moyen de +2,5 %.
Le temps consacré est difficile à estimer. Il y a eu une phase de réflexion avant le lancement de l’initiative puis il a fallu trouver un format de rédaction. Les premiers reporting demandaient deux à trois heures contre moins d’une heure actuellement.
A la louche, si je prends une durée de 50/55 semaines et deux heures par semaine, cela fait entre 100 et 110 heures. 90-95 % de ces heures sont consacrées à la rédaction des reporting. La gestion du contrat n’en représente que 5 à 10
%.
AS
Bonjour,
Une petit commentaire sur le défi à 6%.
c’est quand même un sacré défi ce genre d’objectif. Lorsqu’on voit tous les arbitrages qui sont faits, ça laisse perplexe le néophyte. Même avant l’invasion des Russes, beaucoup d’opérations ont été faites pour maintenir le cap des 6 %. De plus, les arbitrages ne sont pas gratuits et viennent donc amoindrir la rentabilité. Concernant le fonds euros si décrié, ça reste un support refuge mais pour les conseillers patrimoniaux, la preuve dans la répartition de votre investissement.
Bonjour Fred,
Ne vous inquiétez pas pour les arbitrages, ils sont gratuits 😉
Quant au fonds en euros, c’est effectivement un support refuge. Par contre, ce n’est plus un support qui vous permettra de faire fructifier votre capital à long terme.
« dans un contexte incertain, la dynamisation des flux et la sécurisation des stocks sont privilégiées.«
De grands mots pour faire beau (tout en disant une chose et son contraire).
Bonjour Antoine,
Toutes mes excuses, l’objectif n’était pas de « faire beau ».
– Dynamiser les flux, cela consiste à privilégier les supports risqués pour les versements mensuels (qui sont des flux)
– Sécuriser le stock, cela signifie une structure prudente du portefeuille, avec un fonds ne euros majoritaire.
Vous me direz que le stock est la somme des flux et vous aurez raison. Mais le flux mensuel représente une partie suffisamment faible du stock pour concilier temporairement des versements mensuels risqués et un portefeuille global prudent.
J’espère avoir été plus clair.
Bonjour à tous,
Point sur les marchés
J’aimerais tout de même rappeler que « sécurisation » d’un portefeuille signifie certes, pertes plus faibles en cas de crise mais également grains plus faibles quand tout va bien.
Si globalement on estime, (ce qui est le cas de la plupart des gérants de portefeuille) que sur le long terme le positif l’emporte sur le négatif, alors il vaut mieux avoir une attitude d’investissement plutôt offensive que sécuritaire.
Cela ne vaut pas dire que le totalité de ses avoirs doivent risqués, mais une bonne partie, majoritaire.
Ensuite il faut arbitrer opportunément, et ne jamais se laisser angoisser ni déstabiliser.
Nous sommes récemment arrivés au support de 6000/6200 que j’ai indiqué plusieurs fois, et ceux qui se sont allégés plus haut comme je l’ai aussi préconisé, doivent- peuvent commencer à envisager de rentrer progressivement à nouveau dans le marché.
Les rebonds d’avant hier, et d’aujourd’hui sont significatifs d’un rattrapage à la suite de la forte baisse des jours précédents, mais aussi d’une début de retournement de tendance, en corrélation avec un allègement du confinement à Shanghai, et d’une faiblesse de plus en plus visible de l’armée russe.
Malgré tout l’inflation bat son plein et les mesures des différents gouvernements sont divergentes aux USA et en Europe.
Hausse des taux encore forte anticipée aux Amériques, tandis que l’on atermoie ici, en espérant un mieux à l’automne, avec comme épée de Damoclès la baisse de l’euro qui renforce l’inflation importée chez nous en renchérissant le prix des matières premières cotées en $. (1,03 actuellement)
Sauf aggravation poutinienne nous sommes quand même plutôt vers les point bas des marchés, avec une possible dégradation momentanée de 5 à 10% si cela se passe mal. (5800 sur le CAC restant un support important)
En conséquence, sans se presser, on peut commencer à racheter progressivement, en étalant sur plusieurs semaines ou mois si on le souhaite.
Là où il y a le plus à gagner, c’est sur le Nasdaq.
Je suis assez d’accord. Je crois qu’il faut saisir chacune des baisses de marché pour rentrer progressivement. On verra bien.
Oui, les cours peuvent encore baisser ;
Oui, en réalité on ne sait pas si nous avons touché un point bas ;
En revanche, on sait aussi que la baisse est déjà relativement forte et qu’après la baisse vient la hausse.
C’est bien compliqué tout ça !
J’ai un portefeuille en AV débuté en 2019 avec 4 lignes, un fond euro, trois ETF S&P 500 + Emerging Markets et eurostoxx 300. J’ai 50 K€, dont 35% en fond Euro le reste sur les ETF. Je bascule de temps en temps du fond Euro vers les ETF quand ça baisse. Mon horizon de sortie est au plus tôt dans 10 ans.
Je ne fais rien d’autre, j’ai a ce stade un rendement annuel de 3.5 %, malgré le covid et la chute depuis début 2022.
Bonjour Arnaud Sylvain,
encore merci pour cet article
Au mois prochain 😉