Dans le prolongement de notre article « Comment faire de la location meublée en direct. Quelles autorisations ? Quel bail ?« , analysons ensemble les conditions d’imposition des locations meublées (location meublée professionnelles ou non professionnelles) à l’ISF.
 

L’activité de location meublée (lmp ou lmnp) en théorie exonérée d’ISF au titre des biens professionnels exonérés.

Les profits de l’activité de location meublée sont imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) malgré le définition civile de l’activité de location immobilière (meublée ou non). De cette considération fiscale, l’activité de location meublée  bénéficie de nombreux principes dérogatoire dont la taxation au titre de l’ISF.
Ainsi, au terme de l’article 885 R du code général des impôts, sont considérés comme des biens professionnels au titre de l’impôt de solidarité sur la fortune les locaux d’habitation loués meublés ou destinés à être loués meublés par des personnes louant directement ou indirectement ces locaux, qui,

– Inscrites au registre du commerce et des sociétés en qualité de loueurs professionnels (Cette condition relative à l’inscription au registre du commerce et des sociétés peut être considérée comme remplie lorsque l’intéressé peut justifier que la non-inscription résulte du seul fait du refus du greffe, motivé par le caractère non commercial de l’activité),

– Réalisent plus de 23 000 € de recettes annuelles (Les recettes sont les loyers bruts facturés aux locataires)

– Retirent de cette activité plus de 50 % des revenus à raison desquels le foyer fiscal auquel elles appartiennent est soumis à l’impôt sur le revenu dans les catégories des traitements et salaires, bénéfices industriels et commerciaux, bénéfices agricoles, bénéfices non commerciaux, revenus des gérants et associés mentionnés à l’article 62. (Les revenus imposables de l’activité de location meublée doivent être supérieurs aux autres revenus imposables).

Ces trois conditions sont cumulatives, et la condition la plus délicate à respecter est celle relative à la perception de cette activité de plus de 50% des revenus à raison desquels le foyer fiscal auquel elles appartiennent est soumis à l’impôt sur le revenu dans les catégories des traitements et salaires, bénéfices industriels et commerciaux, bénéfices agricoles, bénéfices non commerciaux, revenus des gérants et associés mentionnés à l’article 62.
Cette dernière condition sera satisfaite lorsque le revenu imposable de l’activité de location meublée sera supérieur à l’ensemble des autres revenus professionnels du foyer fiscal. Il convient alors d’être particulièrement attentif à trois points :

La notion de foyer fiscal oblige l’inclusion des revenus des membres du couple et des enfants mineurs ;

La notion de revenus professionnels exclu les pensions et les retraites. Les retraités pourront ainsi plus facilement satisfaire ce critère, puisque leur revenu ne seront plus pris en compte pour l’atteinte des 50% ;

Il ne faut pas confondre « recette » et « revenu imposable ». Le code général des impôt fait référence à la notion de revenu imposable : C’est le revenu imposable de l’activité de location meublée qui doit être supérieur aux autres revenus. L’activité de location meublée permet de bénéficier de la fiscalité attrayante applicable aux BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) et autorise une minoration du bénéfice imposable grâce à l’amortissement de l’immeuble et la déduction des frais d’acquisition payés lors de l’achat de l’immeuble. Ces avantages spécifiques à la location meublée permettent de réduire le montant du bénéfice imposable à l’impôt sur le revenu, mais rendront délicat le bénéfice de l’exonération au titre de l’ISF. 

 
 

Les associés de SARL de famille et l’exonération au titre de l’ISF de l’activité de location meublée.

Au terme d’une ancienne réponse ministérielle ZOCCHETO (Réponse ZOCCHETO, Sénat 24 octobre 2002 p. 2467 n° 991), l’administration fiscale considère que l’article 885 R du code général des impôts n’est pas applicable lorsque l’activité de location meublée est effectuée par l’intermédiaire d’une SARL de famille ou de toutes autres sociétés.
La SARL de famille est une société exerçant une activité industrielle, commerciale artisanale ou agricole, et formées uniquement entre personnes parentes en ligne directe ou entre frères et sœurs, ainsi que les conjoints et les partenaires liés par un pacte civil de solidarité, peuvent opter pour le régime fiscal des sociétés de personnes mentionné à l’article 8. Une telle société exercera l’activité de location meublée et les bénéfices seront imposés par semi-transparence fiscale entre les mains des associés.
Malgré la semi-transparence attachée au bénéfice taxable, il n’en ai rien au titre de l’ISF. La réponse ministérielle de préciser :

« Ce dispositif d’exception s’applique aux seuls locaux d’habitation loués meublés détenus directement par le redevable. Par suite, dans l’hypothèse envisagée de la détention et de l’exploitation des locaux loués meublés par une SARL de famille, la participation des associés dans cette société est imposable à l’impôt de solidarité sur la fortune dans les conditions de droit commun à l’exception effectivement des parts détenues par la gérance dès lors que les conditions prévues aux articles 885 O ou 885 O bis du code général des impôts sont remplies. »

Les conditions dérogatoires applicables à l’exercice en direct de l’activité de location meublée ne sont pas applicables à cette même activité et c’est le régime de droit commun de l’article 885 O du code général des impôts qui doit être appliqué :

« Sont également considérées comme des biens professionnels les parts de sociétés de personnes soumises à l’impôt sur le revenu visées aux articles 8 et 8 ter lorsque le redevable exerce dans la société son activité professionnelle principale. »

L’administration précise alors que la profession consiste dans l’exercice à titre habituel d’une activité de nature industrielle, commerciale, artisanale, libérale ou agricole et qui procure à celui qui l’exerce le moyen de satisfaire aux besoins de l’existence. Bien entendu, cette profession doit être effectivement exercée, ce qui suppose l’accomplissement d’actes précis et de diligences réelles.
L’activité de location meublé étant une activité civile dont seuls les profits sont imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux, il ne semble pas possible d’être exonéré d’ISF lorsque l’activité de location meublée est exercée dans le cadre d’une SARL de Famille.

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