C’est incroyable… Il devient raisonnablement impossible de prendre de bonnes décisions d’investissement dans cette période pré-électorale. Quotidiennement, une nouvelle annonce fait trembler l’investisseur potentiel, remet en cause les montages financiers… Bref, il n’y a rien à faire sauf attendre et repousser toutes les prises de décision au second semestre.
C’est vrai qu’il est un peu étonnant pour un Conseil en Gestion de Patrimoine Indépendant d’encourager à la patience et à l’attentisme, mais le brouillard fiscal qui nous entoure ne nous laisse pas beaucoup d’autres choix :
- Pourquoi investir dans l’immobilier de rapport avant les élections alors que les candidats nous promettent :
- soit de nouveaux régimes de défiscalisation pour remplacer le dispositif SCELLIER ;
- soit de revenir totalement sur la fiscalité applicable aux revenus fonciers (Pour ceux qui ont raté un épisode, un candidat vient de proposer de supprimer la déductibilité des travaux d’entretien, réparation, amélioration. Actuellement, l’article 31 du code général des impôts prévoit la déductibilité fiscale des travaux engagés. Cette déductibilité serait remise en cause).
- ou encore une volonté forte de faire baisser les prix de l’immobilier en augmentant les capacités de construction de 30%
- Pourquoi investir dans un contrat d’assurance vie avant les élections alors qu’on nous annonce une grande réforme fiscale sur la fiscalité du capital, lorsque l’assurance vie représente 60% de l’épargne financière des Français.
- Pourquoi investir dans des produits de taux, lorsque l’on sait que la problématique du surendettement de l’état Français risque d’exploser au lendemain de l’élection. Il sera indispensable d’engager une réforme de très grande ampleur pour réduire le déficit budgétaire et la dette de l’état tout en conservant un maximum de croissance. Cette réforme devra passer par une augmentation des recettes fiscales (suppression des niches, augmentation générale des impôts et taxes) ; une baisse généralisée des dépenses de l’état (baisse du niveau d’intervention de l’état providence … ). Bref, il faudra faire mieux avec moins. La cible numéro 1 est d’ores et déjà affichée : Les revenus du capital.
Nous avons récemment rédigé un article complet sur les projets de réforme des candidats à la présidentielle : Présidentielle : Projets de réforme de la fiscalité du capital et du patrimoine.
L’instabilité fiscale qui précède cette élection n’encourage vraiment pas l’investissement et je crois sincèrement que l’attentisme est de rigueur. Il peut paraître risqué et aléatoire de prendre de grande décision d’investissement dans cette période terrible pour l’investisseur et l’épargnant tant on peut être aujourd’hui certain que les cartes seront redistribuées dans les six prochains mois.
Autant, je reste persuadé que le second semestre sera source d’opportunités d’investissement , autant l’incertitude qui entoure ce premier semestre doit nous encourager à la patience et au retour aux fondamentaux.
Faire abstraction de la fiscalité pour investir
Plus que jamais, la fiscalité ne doit pas être le moteur de votre prise de décision. Plus que jamais, c’est la valeur intrinsèque de l’investissement qui doit être le moteur de votre décision.
Investir en faisant abstraction de la fiscalité, c’est aussi voir la vrai qualité d’un investissement et se poser les bonnes questions :
- Sans avantage fiscal, quel est l’intérêt d’investir dans le fonds euros d’un contrat d’assurance vie ? (cf article : Faut il garder votre contrat d’assurance vie malgré la baisse des rendements ?)
- Sans avantage fiscal, quel est l’intérêt d’investir dans l’immobilier d’habitation dont les prix sont au plus haut et les revenus locatifs trop faibles (cf article : Investissement locatif ou SCELLIER : faut- il investir en 2012 ?)
Bref, lorsque l’on retire l’habillage fiscal certain produit semble bien pauvre en intérêt : A force de vouloir modifier les prises de décisions via une fiscalité dérogatoire, l’épargnant oublie d’analyser la qualité intrinsèque d’un investissement avant d’investir et préfère s’appauvrir en payant moins d’impôt que de s’enrichir en payant des impôts.
L’avantage de cette absence de visibilité fiscale est le retour aux fondamentaux induit. Dès lors que la fiscalité ne joue plus sont rôle de perturbateur, l’analyse de l’investisseur doit reposer sur la qualité intrinsèque.
A suivre.