Nous le savons depuis de nombreuses années, nous l’écrivons ici régulièrement depuis 2009 : Le rendement du fonds euros du contrat d’assurance vie baisse et devraient continuer à baisser dans les prochaines années.
Sonia Fendler, Membre du comité exécutif de Generali France, affirmait récemment :

Aujourd’hui, l’assurance vie se retrouve à la jonction de contraintes réglementaires renforcées (avec la directive Solvabilité 2 en application au 1er janvier 2016) et d’un environnement de taux durablement bas.
Dans ce contexte, le principal enjeu pour les assureurs est de préserver les fonds en euros, tout en se préparant à la remontée des tauxPour l’heure, les fonds en euros, même de moins en moins rémunérateurs, deviennent un produit de luxe.

 
Nous n’allons pas analyser les raisons de cette baisse inévitable et structurelle des fonds euros, nous l’avons suffisamment fait dans ces précédents articles « Pourquoi la hausse des taux d’intérêt est dangereuse pour votre patrimoine ? et Assurance vie, les risques importants qui vous obligent à changer votre manière d’investir !.
Essayons aujourd’hui de chercher des solutions pour améliorer le rendement global de votre contrat d’assurance vie afin de compenser la faiblesse des rendements du fonds euros.
 

Investir en unité de compte (UC) : Assumer un risque sur le capital pour espérer un meilleur rendement.

La principale solution (voir la seule) proposée par votre assureur est d’assumer un risque sur votre épargne et investir dans les unités de compte de votre contrat d’assurance vie.

Investir en unité de compte, c’est subir une superposition de frais de gestion qui plombent la rentabilité de votre contrat d’assurance vie.

Comme nous vous l’expliquions dans cet article « Assurance vie : La réduction des frais de gestion comme prochaine innovation financière ?« , investir en unité de compte, c’est accumuler des frais de gestion au profit unique des distributeurs et gérants et bien évidemment au détriment de la rentabilité pour l’épargnant.
Deux niveaux de frais de gestion sont alors appliqués :
– Les frais de gestion du contrat d’assurance vie compris entre 0.60% (sur internet) et 1% (pour les contrats des banques et CGPI) ;
– Les frais de gestion de l’unité de compte compris entre 0.50% à 2.50% selon les fonds. La moyenne étant proche de 2%. 
Au final, ce sont presque 3% de frais de gestion annuels qui sont prélevé à l’épargnant, et cela quelque soit la performance des marchés financiers. Les frais pourraient être moindre sur les compagnies d’assurance vie (qui sont pourtant des institutionnelles) autorisaient l’investissement sur les parts institutionnelles faiblement chargées en frais de gestion. Mais non, les compagnies d’assurance vie préfèrent investir  sur des parts d’OPCVM très chargés en frais de gestion (alors qu’elles pourraient souscrire des parts plus performantes et moins onéreuses en frais de gestion). Peut être une question de retro-commission ?!
 
Autant dire que vous avez là une explication à la piètre performance des OPCVM vs leur indice de référence : Certains fonds sont tellement chargés en frais de gestion que la valeur ajoutée du gérant et sa capacité à battre le marché est absorbé dans le paiement des frais de gestion. 
Ces 3% de frais de gestion font vivre toute l’industrie de la finance.
 

Investir en unité de compte, pourquoi pas mais à condition d’encadrer le risque.

Si votre banquier ou votre assureur n’a rien d’autre à vous proposer, pourquoi pas investir en unité de compte et prendre des risques sur votre capital dans l’espoir d’un meilleur rendement. 
Au delà de la sélection des meilleurs OPCVM (non pas celles qui affichent de formidables rendements passés mais dont l’avenir est radieux), il est indispensable d’encadre le risque et d’investir en respectant deux critères :
 
 

Ne jamais investir en une seule fois. 

Il est indispensable d’investir progressivement et de répartir votre diversification dans le temps. Une durée entre 24 et 36 mois peut sembler pertinente. Pour réaliser cet investissement progressif, deux solutions :

Soit votre contrat d’assurance vie possède une option diversification progressive et gère l’investissement progressif sur les marchés financiers ;

Soit vous devez le faire manuellement et programmer tous les mois un arbitrage sur tel ou tel OPCVM à hauteur de 1/24 ou 1/36 de la somme totale à arbitrer.

 
Comme nous vous l’expliquions dans cet article « Bourse : L’investissement programmé et régulier, la solution pour gagner ?« , l’investissement progressif de votre épargne évitera d’investir en haut de cycle et vous permettra de lisser le prix de revient de vos OPCVM.
L’épargnant qui aurait fait ce choix au début de l’année s’en trouverait particulièrement heureux à ce jour. L’investissement progressif permet de maîtriser sa prix d’entrée sur les marchés. 
 
 

Sécuriser régulièrement vos gains ou mettre en place un stop loss relatif.

Ensuite, une fois l’entrée sur les marchés financiers optimisée grâce à l’investissement progressif, il faut maîtriser la sortie. Deux solutions doivent alors être envisagée :

La sécurisation de l’épargne dès l’atteinte d’un palier de valorisation. Par exemple, lorsque mon capital enregistre une plus value de 15%, il convient de vendre l’intégralité de la ligne (capital + intérêt) pour consolider le gain. Ensuite, il est aisé de reprendre une diversification programmé pour réinvestir ! Il ne s’agit pas de sortir totalement du marché, mais seulement de profiter d’une situation de valorisation pour encaisser les plus-values et ré-investir progressivement (en espérant une baisse des cours lors de ce réinvestissement – car c’est statistique, après la hausse, la baisse …)

– Mise en place d’une option de stop loss relatif qui permettra de fixer un niveau de perte maximum autorisé par rapport au plus haut atteint par l’unité de compte. Par exemple, dès que la valorisation de ma ligne investie en unité de compte baisse de plus de 10% par rapport au plus haut, il y aura vente automatique de l’intégralité de ma ligne. De la même manière, il conviendra de réinvestir le capital obtenu de manière progressive comme explicité ci-avant.

Ces deux solutions permettent de sécuriser les gains et profiter de la bonne tenue des marchés financiers. 
 
Entre diversification progressive du capital et sécurisation régulière des gains, l’investissement en unité de compte me semble possible et potentiellement source d’enrichissement pour l’épargnant.
 
 

Investir en SCPI dans son contrat d’assurance vie, une fausse bonne idée.

Investir dans un SCPI au sein de votre contrat d’assurance vie peut sembler une excellente idée au regard des performances passées mais pourrait s’avérer une très mauvaise solution au regard des performances futurs.
Les rendements locatifs des SCPI d’érodent et les nuages s’accumulent au dessus de la valorisation future des immeubles. Entre changement profond des besoins, négociation des loyers à la baisse ou obligation de travaux, les valorisations futures des immeubles d’entreprise et notamment les bureaux ne semblent pas particulièrement attrayantes (cf article « SCPI : Les 4 risques qui pourraient faire baisser la valeur de l’immobilier d’entreprise.« ).
De manière générale, investir dans un actif dont la valeur est à son plus haut historique ne me semble pas la meilleure idée. 
 
De surcroît, la SCPI dans le contrat d’assurance vie subira également une accumulation de frais de gestion qui le rendra au final que trop peu rentable au regard des risques pris. La SCPI dans le contrat d’assurance vie subira deux sortes de frais :

– Les frais de gestion du contrat d’assurance vie compris entre 0.6% et 1% par an ;

– Une distribution des revenus distribués à hauteur de 90% seulement (le taux peut varier selon les compagnies). Cela signifie que l’intégralité du revenu n’est pas distribué à l’épargnant et revient pour partie à la compagnie d’assurance vie.

 
Considérant un rendement moyen de 5.08% pour les SCPI en 2014, un taux de distribution de 90% et 1% de frais de gestion, le rendement annuel de la SCPI avant prélèvements sociaux est d’environ 3.50%. Vous en conviendrez le rendement n’est pas particulièrement attrayant, notamment lorsqu’on y ajoute un doute pour la valorisation future des immeubles et donc de la valeur des parts de SCPI.
 
 

Mais, l’euro-croissance viendra au secours des épargnants…

Le produit financier qui remplacera le fonds euros existe déjà : C’est le contrat Euro-croissance. Le contrat Euro-croissance, c’est un nouveau pilier de l’assurance vie au coté du fonds euros et des unités de compte.
On pourrait le présenter comme un fonds euros à terme, c’est à dire un fonds euros dont la garantie du capital ne serait pas à tout moment mais uniquement au terme du contrat (dont la durée est librement fixée avec l’épargnant entre 8 ans et 30 ans). Renoncer à la garantie du capital à tout moment, c’est s’offrir l’espérance d’un meilleur rendement.
La compagnie d’assurance vie sera plus libre dans la gestion de l’épargne investie dans le contrat Euro-croissance et ne n’aura pas à pénaliser le rendement global de l’épargne par cette nécessité d’assurer une liquidité à tout moment.
Le fonds euro-croissance remplacera donc avantageusement les fonds euros dans les prochaines années. Les rendements proposés par l’euro-croissance ne seront pas nettement supérieurs à ce que l’on a connu sur les fonds euros traditionnels, mais face à l’effondrement des rendements de ces derniers, les rendements de l’euro-croissance paraîtront comme un oasis.
Les dernières estimations projettent un rendement du fonds euros inférieur à 2% d’ici à 2017.
 
 

Et vous, quelles sont vos solutions pour augmenter le rendement de votre épargne ? Quelles sont vos alternatives au fonds euros ?

 
Ps : N’oubliez pas que dans le contexte de déflation que nous connaissons, le seul fait de conserver la valeur actuelle de votre patrimoine doit déjà être considéré comme un enrichissement. (cf « Comment investir en 2015 lorsque tout (Action, immobilier, obligation) est trop cher … ?« ).
Re PS : La réponse n’est elle cependant pas résumé dans cet article : La faiblesse des rendements de l’épargne ne peut seule justifier d’investir en Bourse. Oui, les rendements de l’épargne sans risque disparaissent, est une raison pour prendre des risques qui ne seront probablement pas suffisamment rémunérés ?

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